Avril Mai

Mai 2004 _____



Pour les longues soirées d'hiver, le récit de Martine 2004

le 29 mai

Dans les Petites Cyclades

Après avoir sorti du lit le skipper intrus - oh joie! - (voir ci dessous!) et réussi à désapponter, nous avons parcouru 30 milles en moins de 4 heures. 2 ris dans la Grand'voile, le génois de plus en plus enroulé, Logos a taillé sa route dans une mer hachée du pré serré au vent arrière façon TGV. Et enfin des criques dignes de ce nom dans des îles sans prétention touristique et combien authentiques. Les Petites Cyclades constituent un petit archipel au Sud de Naxos, bien protégé par cette grande île. Les vents du nord, pourtant perfides, ne semblent pas réussir à atteindre ce petit paradis. Nous renouons avec la vie de crique et la très fructueuse quête d'oursins alors que le Navtex annonce toujours force 7 tout autour de nous.

le 27 mai

Fin d'après midi à PAROS

Une technique mise en place par les skippers professionnels en Grèce: plus de place au port, qu'à cela ne tienne, on se gare en double file. Chaînes emmêlées, passages sur le pont des bateaux régulièrement appontés avec des sabots et sans demander la moindre permission. Des sauvages... Et c'est un skipper français qui a été le plus incorrect, nous menaçant même de la police parce que nous contestions son impolitesse et celle qu'il autorisait à ses passagers !!!

le 27 mai

Toujours à PAROS.

La météo est rageuse. Gale Warning 7/8 sur l'ensemble de la mer Egée. Mykonos et Délos sont inaccessibles, le port de Naxos est fortement déconseillé à cause des vagues qui écrasent les bateaux contre les quais intelligemment construits en travers du vent. Paros est bien le seul port des Cyclades où le bateau est protégé de la houle (mais pas du vent). Nous profitons donc de Paros. Pendant ce temps, les pêcheurs ravaudent leurs filets et les voileux préparent leur route future. Il semble que certaines criques des petites Cyclades, au Sud de Naxos, soient abritées de cette furie. Ce sera peut-être notre destination de demain.

PS : Philippe, un lecteur assidu du Languedoc Roussillon qui se reconnaîtra facilement et que nous rencontrerons peut-être cet hiver nous suggère de donner des cartes de chacune des îles abordées. C'est chose faite. Maintenant, en dehors de la carte gérérale qui est sur la page "route 2004" , il suffit de cliquer sur chaque nom d'île pour visualiser sa forme. Merci pour la suggestion.

le 25 mai

Après SIFNOS, PAROS

Sifnos est une île faite pour les criques et le farniente balnéaire (une des rares des Cyclades ainsi faite). Malheureusement, la météo nous oblige à nous réfugier prématurément dans le port de Paros. Ni eau, ni électricité, ni pendilles. Seulement 10 bateaux peuvent y trouver refuge et, pour cause de tempête, nous y sommes très serrés. Le tour de ville est vite fait: une très belle église - la plus belle des Cyclades certainement - un quartier commerçant orientalisé avec goût , sans oublier un fort constitué de futs de colonnes, de blocs de marbre et d'entablements ayant appartenus à un temple grec. Et le coup de vent annoncé arrive dans la nuit. Logos est bien calé, séparé des turbulences par le quai. Ceux qui, malgré nos recommandations, étaient restés face à la mer ont été obligés, sous 40 noeuds de vent et à 4 heures du matin, de quitter l'appontement et d'aller mouiller dans la rade. Locataires inconscients! Nous ne sommes que deux "voyageurs" dans ce port. A croire que les Cyclades à l'inverse des Ioniennes ou du Dodécanèse ne donnent pas envie d'y revenir.

le 21 mai

MILOS

Bien évidemment les Milois (ou peut être Milosséens) regrettent la perte de leur splendeur statufiée mais leur île est réellement une des perles des Cyclades. Richesse minérale, richesse géographique, richesse d'accueil, villages authentiques, criques. Une destination à elle seule. C'est un bonheur de découvrir des sites absolument hors du commun, en particulier ce canyon d'une blancheur éclatante qui s'enfonce dans la mer après avoir été sculpté par les éléments.

Remarque: le Musée du Louvre pourrait se fendre d'une copie en résine un peu plus crédible que cette mauvaise version de la Vénus en plâtre qui vieillit mal.

le 20 mai

MILOS

Notre Vénus est à Milos. Les bras m'en tombent !!! Encore 30 milles contre le vent de Nord Ouest. Mais l'arrivée voiles en papillon dans cette île merveilleuse est une belle récompense. L'île est encore authentique, empreinte d'une belle sérénité. Le port est accueillant (eau électricité) mais certainement agité et dangereux par mauvais temps. Les fonds Européens ont, pour une fois, été utilisés en conformité avec leur destination. Nous allons maintenant profiter de cette escale pour apprécier la variété de paysage offerte par cet autre grand volcan qui constitue Milos.

le 18et 19 mai

FOLEGANDROS

Une petite île coup de coeur encore loin de l'afflux touristique. Un vieux village plein de charme. Mais pourquoi donc ce petit port de pêcheurs rejette-t-il les rares voiliers qui peuvent accoster sur la jetée extérieure, face à une houle dangereuse et combien inconfortable ???

le 17 mai

IOS

Une île sèche, aride, sans attraits sinon quelques plages où il doit faire bon se montrer au mois d'août. Elle nous semble survivre uniquement grâce à la dépravation d'une certaine jeunesse avide d'extase !!! Tout y est artificiel. Berk!!!

les 13, 14, 15 et 16 mai

SANTORIN ...

En dehors du port où tout reste à faire (c'est promis, il sera terminé pour juillet nous a-t-on assuré - mais de quelle année !!!?), parcourir l'île est un moment unique. Que cette île - et essentiellement la caldera - peut être majestueuse, grandiose et nous rappelle que nous sommes sur un des volcans les plus terrifiants du monde. Un jour ou l'autre il se remanifestera. Avec quelle violence? C'est là son secret. Moment d'émotion quand naviguant dans des fonds de plus de 200 m de la caldera, le sondeur indique brutalement une énorme "bulle" d'eau chaude qui monte jusqu'à 10 m sous le bateau.

Que ses vins sont bons et au goût unique.

Amis voileux, attention, l'ensemble de l'île ne peut pas accueillir plus de 20 bateaux et dans des conditions scandaleusement dangereuses.

le 12 mai

SANTORIN ... Enfin!

Fenêtre météo favorable, cap sur Santorin. 50 milles avec une première partie où Logos a montré toutes ses qualités. Puis le vent s'est calmé et c'est sous une risée Perkins que nous avons fait l'essentiel du trajet. La "Marina de Santorin" n'est qu'un petit port de pêche où les places sont chères. Toujours pas d'eau ni d'électricité. Qu'importe. Le voisin de ponton nous propose de nous emmener en ville et, tout de suite, le choc, l'image de ce terrible volcan et les stigmates de cette gigantesque explosion qui changea la face du monde. Mais que cette âpreté est belle.

9, 10 et 11 mai

ASTIPALIA

Après avoir quitté le port de Laka pour aller dans une petite crique, nous laissons passer une petite déprime de Sud. Elle a levé, soit dit en passant,une houle fort désagréble. Logos était ballotté dans tous les sens ... et nous avec !!! La nuit a été d'un rare inconfort. Nous avons profité de cette journée d'attente pour couler - dans le sable de la plage - les 15 kg de plombs de filets de pêche récupérés à Tilos pour confectionner une gueuse destinée à alourdir la chaine d'ancre ... en cas de besoin. Une oeuvre d'art. Changement de crique pour laisser passer maintenant un coup de NW. Nous attendons patiemment le créneau météorologique pour nous lancer dans les 50 milles qui nous séparent de l'île mythique de Santorin.

8 mai

ASTIPALIA (Laka)

11 heures de navigation sous tous les vents pour découvrir enfin une île en forme de papillon, très découpée. Ce qui est sensé être un port n'est en fait qu'un abri très discutable, exposé à beaucoup de vents et à la houle. Par chance, le temps a été calme et nous a permis de découvrir ce joli village blanc et bleu, accroché à la colline et Pélicanos, sa mascotte.

7 mai

TILOS

Une image surprenante d'une église bien entretenue dans un village abandonné en 1950, faute d'eau. 

6 mai

TILOS

 Le plus petit port rencontré. A peine 3 ou 4 bateaux peuvent y trouver un abri un peu houleux. L'escale est belle, l'accueil de la population est très agréable .. et même les Coast Guards font leur travail idiot avec le sourire. Pour 5 Euros, nous avons tout de même eu droit avec bonhomie aux questions habituelles: d'où venez vous? Où allez vous? à quelle heure partez vous? 4 documents en triple exemplaires après et au moins 8 tampons, nous sommes ressortis libres de chez eux. Tiens, ils ne nous ont pas demandé notre "Transit Log"!

Pluie de limon rouge dans la nuit, lavage du bateau, échanges avec les voisins de ponton...

5 mai : image météo reçue par Internet (plus c'est rouge, plus c'est violent)

de SYMI (Panormitis) à TILOS

La météo est assez inquiétante jusqu'au 6 (un autre petit dernier du Sud ?). Le matin, les violentes rafales dans la baie et les grains chargés de limon rouge nous incitent à la sagesse. Vers 13h la situation se régularise et nous tentons une sortie. 23 milles à parcourir avec un vent de 25 à 35 Noeuds qui nous propulse vers Tilos. Génois gonflé, Logos se régale et retrouve ses instincts de pur sang, surfant sur les vagues. L'équipage est maintenant bien amariné. Arrivée à Tilos dans un minuscule port très houleux mais assez bien protégé. 

Le 4 mai

SYMI Panormitis

Nous sommes maintenant en Grèce, à Symi face au très beau monastère de Panormitis. Très belle baie, assez prisée par les voileux. Un bel abri !  Le monastère ne carillonne et n'ouvre ses portes qu'à l'arrivée des hordes de touristes, de 11h à 12h. Le calme revient très vite dans la baie.

le 3 mai

De la Turquie à la Grèce

Une escale remarquable dans une crique turque.  Accueil plein de gentillesse par un jeune restaurateur qui nous propose une de ses bouées. Nous allons consommer un "Raki" chez lui. Il comprend que notre frigo puisse être plein en ce début de navigation. L'essentiel pour lui c'est par son accueil d'avoir semé pour le futur et d'avoir eu l'occasion de parfaire Anglais et Français appris au seul contact des touristes . Une belle leçon d'intelligence.  Chapeau Hasan !

Le 2 mai

MARMARIS Yacht Marine

 Le "dernier" coup de vent du Sud est passé, LOGOS piaffe d'impatience et la météo est favorable. 

Moteur!

Du 19 avril au 2 mai

LOGOS New look

Depuis notre arrivée à Marmaris, le bateau est en chantier. L'aide de Jean Luc "Lucky Jo" que nous avons retrouvé à la Marina nous a permis de terminer rapidement le carénage (bleu ciel) pour vite remettre le bateau à l'eau. Un bimini protège maintenant le cockpit : confort assuré sous le soleil de l'été. Même l'annexe, à l'image d'un pur sang, est couverte d'une belle housse protectrice bleue. Nous attendons que le génois ait reçu une bande de protection anti UV (bleue !!!) pour pouvoir reprendre la mer. A l'intérieur, des travaux de sellerie et d'entretien. La Marina se réveille de sa torpeur hivernale et les bateaux s'animent au rythme des ponceuses, perceuses, tournevis, pinceaux... L'accastilleur se frotte les mains. Au vu des travaux effectués sur chaque unité, c'est à se demander comment les bateaux pouvaient naviguer la saison passée. Incontestablement, c'est une bonne façon de reprendre en main nos coursiers des mers. Nous avons aussi retrouvé Monique et Pierre sur Vingt Ans avec qui nous avions fait un bout de chemin, il y a deux ans.

PS : Nous sommes toujours aussi ravis de la qualité de vie rencontrée ici, à Yacht Marine.

Une amère réflexion sur le tourisme (pour ceux qui ont cinq minutes supplémentaires à nous consacrer)