Année 2017
L’intégrale des pensées de Havane au cours de la saison 2017 à bord de Logos
En préambule, nous tenons à remercier « Canin Translate » pour son interprétation très satisfaisante d’un langage de chien malin à tendance anthropomorphiste assumée.
2 janvier 2017
J’avoue ne pas bien comprendre à quoi sert ce brutal changement de calendrier. Je constate surtout que, pour le réveillon, Martine et Pierre ont encore été bruyants tard dans la nuit. À un moment, quand la pendule a sonné 12 coups (oui je sais compter jusqu’à 12… puisque je dors à côté du grand meuble qui fait tic tac et ding ding) alors que j’avais tout de même réussi à fermer un œil, ils se sont précipités sur moi, m’ont papouillé et m’ont souhaité « Bonne année Havane ! » C’est quoi ça ? C’est la deuxième fois qu’ils me font le même coup. Chez nous, les chiens, le changement de calendrier, c’est tous les jours au moment où la gamelle se remplit. Mais, puisque que c’est la tradition chez eux et que, nous les canins, devons évoluer aussi, je souhaite à tous les animaux de marins (chiens, chats, perroquets, poissons rouges…) de bonnes croquettes et des navigations stables.
Signé Havane
21 janvier 2017
Je ne sais pas ce qu’ils mijotent, ils ne me disent rien ou je ne comprends pas grand-chose. Par exemple, hier, Oh surprise ! après une heure de voiture, je me suis retrouvé dans le chantier aux odeurs bien caractéristiques et que vois-je ? Le bateau !!! Quelle joie !!! C’est vrai que je l’aime bien mon bateau, je me suis régalé la saison dernière. En équilibre sur une échelle branlante (Whaaaoufff !!! J’ai peur !!), ils m’ont hissé et quel bonheur de me retrouver à bord. Il sent bon le vernis neuf dans le carré. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de mer autour ??? Confiné à l’intérieur, j’étais un peu dans leurs pattes et je les encombrais : « Havane pousse toi ! Havane couché !!! » Ils rangeaient, remplissaient quelques sacs, vérifiaient que tout était ok. Ils avaient l’air satisfaits. Si j’ai bien compris, ils espèrent que quelqu’un d’autre fera naviguer LOGOS l’été prochain. Et moi alors ? Je suis jeune moi ! Je peux être encore un voileux !!! Quelle vie de chien de toujours subir !!!
22 juin 2017
L'hiver s'est bien passé malgré les kilomètres parcourus en voiture ; le Sud, l’Ouest, le Nord, l’Est. Ils ont parcouru la France. Moi, je suis toujours à l'étroit sur le quart de la banquette arrière qu’ils m’octroient, un mur de bagages mal attachés (à mon goût) me domine. Mais qu'est-ce qu'ils trimbalent dans cette voiture !!! Pourtant, ce ne sont pas mes croquettes qui prennent beaucoup de place tout de même ! Ni la nouvelle tondeuse qu’ils ont achetée pour mon pelage fin et abondant (par ailleurs très esthétique) ! Qu'est-ce que je suis beau avec ma nouvelle coupe estivale ! C'est pour la baignade ? Cela fait plusieurs fois qu'ils m'amènent sur le bateau avec des gens différents et inconnus. Ils font le trajet avec moi… Pierre parle tout le temps en conduisant (pas prudent !), Martine prend ma place. Moi, je dois rester couché à leurs pieds... Le bateau est toujours dans le chantier, en hauteur. Ils me hissent à bord, en équilibre sur une échelle. Berk ! Une fois à bord, ils me parquent dans le carré. Je n'ai toujours pas le droit de bouger. Ils continuent à parler beaucoup avec ces personnes, ne s’occupent pas de moi et une heure ou deux après, ils remontent en voiture pour me ramener à l'appartement. Je ne comprends pas grand-chose à leurs affaires. Peut-être qu'un jour je retrouverai le bateau sur l'eau et les promenades vespasiennes en annexe. Je subis, je ne peux rien faire d'autre mais bof ! Je suis un chien intelligent, je m'adapte...
9 juin 2017
Quand j’ai vu la masse de bagages qui s’entassait dans le couloir de l’appartement, je me suis douté que j’allais encore me retrouver à l’étroit dans la voiture. Je commence à les connaître ! J’ai beau gémir sur mon siège surélevé, je n’ai comme réponse que « Havane tais-toi !!! » Il faut s’y faire !!! Heureusement, la route n'a pas été longue et j’ai atterri dans le bateau. Super ! J’ai retrouvé tout de suite mes marques, surtout quand nous avons été entourés d’eau. Il fait chaud ! Heureusement qu’ils ont mis les ventilateurs et qu’ils me vaporisent. Ils ne sont pas mal mes maîtres tout de même !!! J’aime bien me promener dans le chantier mais, par contre, je ne sais pas où faire mes besoins. Aucune odeur ne m’inspire. Rien de naturel !!! Aucun autre pipi de toutou à couvrir. Ils n’ont pas de chiens dans cet espace fait de bateaux et de machines ? Dans le voilier, Pierre bricole et occupe beaucoup de place. J’ai toujours peur qu’une pince ou un marteau me tombe sur le museau. Pourtant, j’aime bien ce voilier, surtout que, pour le moment, dans la rivière, il ne bouge pas du tout. Ça ne va pas durer, je le sens bien, ils se préparent, ils m’ont acheté des provisions de sacs de croquettes…
5 juillet 2017
Première navigation de nuit de la saison. Bof ! le bateau a été gentil, pas trop remuant. J’ai pris mon quart avec Martine et je l’ai accompagnée en bas le reste de la nuit. Ils ont été sympas avec moi ! à peine arrivés, ils ont mis l’annexe à l’eau pour m’emmener à terre faire mes besoins. Moi faire pipi sur le bateau ? JAMAIS !!! Pierre a bien essayé de me porter au pied du mât… Je vous le dis !!! JAMAIS !!! Ils prétendent avoir le mal de terre. Moi non ! ni mal de terre, ni mal de terre et une grosse vessie. Je suis un chien parfait ! Par contre, ils ont osé me mettre à l’eau pour un premier bain. Ça j’aime moins, même si l’eau est à 26 degrés… mais je nage toujours aussi bien. Pour me venger, je me suis secoué dans le bateau ! Whaf ! Whaf !
10 juillet 2017
Je m’adapte toujours… Ils me baladent dans Fornells, j’adore ! Les odeurs sont sympas et il y a même des grilles qui traversent la rue pour que je fasse mes besoins (un sac à crotte économisé).
J’attends patiemment l’heure où ils mettent le moteur sur l’annexe pour m’y emmener, deux fois par jour. J’adore les vagues qui me font sauter sur le plancher du bolide à boudins. Pensez, ils ont un moteur Hors-Bord de 2,3CV ! Je m’adapte : ils mouillent dans une belle crique solitaire, je contemple le nouveau paysage. Ils me font nager de l’annexe à la plage. Je nage ! Je ne détecte que peu d’odeurs déclencheur d’envies mais J’aime bien le chemin de cailloux et d’argile rouge. Je suis un chien indien ! Rebaignade du retour sur l’annexe et redouche gratuite pour mes maîtres lorsque je me secoue. Rassurez-vous, je ne me plains de rien… Pour le moment…
15 juillet 2017
Moi, les Tap ! Tap ! Tap ! de quelque chose qui cogne quand le moteur tourne, ça ne m’inquiète pas trop. Par contre, quand ils vident un coffre pour chercher le bruit et nettoyer, mon espace vital se réduit. Heureusement qu’ils sont rapides et efficaces. Ils ont vite rangé et ont trouvé le bruit. « Pas grave » qu’ils ont dit. Je me marre bien quand Martine tire sur le maillot de Pierre, plongé complètement au fond du coffre, pour le remonter. Moi, je ne peux pas l’aider, je serais capable de prendre aussi la chair. Au fait, il faut que je vous dise : que ce soit au bac ou au brevet, tous mes cousins et cousines ont eu mention TB. Alors, moi aussi ils me l’ont octroyée cette mention. Il n’y a pas de raison : « Marin Chien Mention TB ». J’suis fier !!!
La Tramontane, j’aime bien ! La truffe au vent, je regarde passer les véliplanchistes et j’admire mes maîtres nettoyeurs qui s’affairent sur le bateau à briquer les inox et aluminiums. Pourtant, cela fait deux jours que la promenade du matin est supprimée tant il y a de vagues et de vent. Heureusement que ça se calme un peu l’après-midi, seulement un peu. Au fond de l’annexe, c’est la Foire du Trône ! Martine me tient, se tient. Pierre tient la barre du moteur et nous avançons. Tout ça pour moi ! Ils sont sympas tout de même.
23 juillet 2017
Ce qui m’énerve dans le bateau c’est que je suis dépendant de mes maîtres pour monter sur le pont ou descendre dans le carré. Il faut que je trépigne, que je remue la queue, la tête vers le bas en jappant pour qu’ils me soulèvent avec mon harnais et me descendent. Eh bien ! J’ai osé ! Pierre venait de me crier un vigoureux « Havane ! Non ! Attends ! » Je n’en ai eu que faire. Un élan et… 1,80m plus bas, Schplaff ! Je me suis aplati sur le sol, la gueule la première en plus. Kaïïïïï ! de douleur je me réfugie dans mon lit. Ils essayent d’évaluer les dégâts mais je leur interdis toute investigation. Trop mal ! La nuit se passe et, au réveil, catastrophe, je ne peux plus ouvrir la gueule. Je les entends parler de possibilité de dent cassée, de fracture de la mâchoire, de luxation de l’articulation. Moi, je couine, je ne peux ni boire ni manger. Ils essayent de m’injecter de l’eau avec une seringue entre les dents. Aïe ! Pierre a mis le temps pour trouver ce qu’il fallait faire mais, dans l’après-midi, il me met sur le dos, sur ses genoux, place sa main sur ma joue et, là, le miracle ! Au fil des minutes et de ses micro massages ostéopathiques, c’est le bien être absolu. Une gâterie molle me décide à tenter de desserrer les dents et m’indique que je peux manger des croquettes coupées en quatre, préalablement humidifiées. Surtout je peux boire, boire, boire. J’aurais bu la mer. Une condition tout de même, j’exige de l’eau claire. Ils ont l’air rassurés. Ce matin, après une nuit musicale infernale (un groupe jouait sur le port), ça couinait encore du côté de la mâchoire. Après la promenade parmi les chevaux, mon ostéopathe préféré s’est occupé de moi. Mon infirmière attitrée gère tous mes besoins. Ils disent que ça doit être une luxation de l’articulation des mâchoires et qu’il faut de la patience. Moi, de la patience ? Je suis prêt à sauter de nouveau… quoi que… ils veillent et je vais peut-être retenir la leçon, il faut que je m’y fasse, je serai toujours un animal dépendant.
28 juillet 2017
Finalement, ils m’ont mené chez une gentille vétérinaire qui a osé me triturer la mâchoire. Oh la douleur ! j’ai tellement hurlé qu’elle m’a fait une piqure et… plus rien ! Je me suis réveillé chez un autre vétérinaire, un chirurgien qu’ils disait, dans une moche cage avec d’autres chiens et chats autour. Encore une piqure et puis rideau. Je me suis réveillé enfermé avec des tuyaux plantés dans mes pattes. Même pas mes maîtres pour me câliner. Il m’a fallu attendre le lendemain pour qu’ils viennent de me chercher. Après, ils se bien occupés de moi. Ça m’aide à me reconstruire. Il n’empêche que je suis comme les poilus de la guerre de 14/18… « C’est celle que je préfère… » chantait Brassens. Mais moi NON ! Tout ce que je peux émettre, ce sont des Aïe ! et des grognements… que Pierre traduit en jurons (tout comme Brassens). « Je suis une Gueule Cassée de 17 » (à un siècle près). Ça fait mal, y compris au moral. Pensez que qu’ils m’ont mis un fil de fer dans la mâchoire et enlevé sept dents. Je ne suis plus au régime « croquettes » mais au régime « mouillettes ». Martine coupe mes chères croquettes en quatre et les met dans une assiette d’eau. Berk ! Même mes gâteries sont trempées. J’ai bien senti qu’il y avait des médicaments planqués dedans mais j’aime tant ces petits saucissons espagnols. Tant pis ! j’ingurgite tout, sans pouvoir mâcher. Si c’est trop dur, je dépose l’aliment à côté de moi et, à mon air désespéré, ils comprennent. Ce matin, pour la première fois, j’ai pu me secouer. Monsieur le Vétérinaire, à ce moment-là, je n’étais pas anesthésié et je vous ai entendu dire que les chiens de Races (c’est Moi), hybridés (c’est toujours Moi) ont des os fragiles qui se brisent vite. Malgré cette remarque désobligeante à mon égard, Monsieur Cardona, le Vétérinaire, je vous dis Merci ! Je vous promets de faire des efforts pour m’habituer et je vais essayer de devenir un peu raisonnable. Mais que c’est dur de vieillir aussi vite, édenté en plus !
5 août 2017
Mes maîtres sont tout de même doués. Ils ont acheté tous les types de boîtes de nourriture qu’ils ont trouvés dans la petite épicerie du village et j’ai fait une dégustation à l’aveugle. Non ! Berk ! Whof ! (depuis deux jours, je peux aboyer) jusqu’à cette boîte somptueuse. Dès l’ouverture, j’ai dressé les oreilles et tremblé de la truffe. Quel parfum ! J’étais insatiable. Du coup, ils ont dévalisé le rayon du magasin. Le moral va mieux quand on a le ventre plein. Il fait chaud ! Je n’aime pas le Scirocco, j’ai l’impression de me transformer en Hot Dog. Heureusement, j’ai droit à ma vaporisation régulière. Martine trouve que, depuis mon accident, je suis plus raisonnable et plus obéissant. Pierre prétend que c’est l’âge qui rend sage… il s’est vu lui ?
11 août 2017
Oh ! Que j’ai eu peur ! Des bruits bizarres, des grincements, des sifflements, des éclairs, le ciel qui tonne et vrombit. Quand, en pleine nuit, Pierre s’est levé pour vérifier si tout allait bien, mon regard était si implorant qu’il m’a autorisé à venir dormir au pied de leur lit. Je suis un être sensible moi ! Une fois que le jour se lève, ça va mieux, ils sont debout, ils s’activent dans le bateau, je peux jouer mon rôle de chien de garde (souvent en chien de fusil tout de même…). Même si ça piaule comme ils disent, c’est un plaisir pour moi que d’être sur le pont, la truffe face au vent. Quel que soit le temps, ils m’amènent à terre. À l’avant, dans l’annexe, c’est encore la Foire du Trône. Chaque vague me soulève brutalement. J’adore ! Sensible mais aventureux. J’ai toutes les qualités ! Par ailleurs, je tiens à rassurer mes fans, Martine continue à dévaliser le petit supermarché dès qu’il se réapprovisionne en boîtes de nourriture. Je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon.
17 août 2017
Petite vie tranquille de chien (à ne pas confondre avec petite vie de chien tranquille), bien rythmée par mes super boîtes et mes sorties au pied du Fort d’Isabelle ! Ah les vaches ! Ils m’y ont fait monter ! Ils étaient contents de leur visite. Moi, que j’ai eu chaud ! J’ai branché à fond la machine à haleter. J’ai cherché l’ombre… sans trop la trouver. Ils ont beau me tondre régulièrement (chouette j’ai droit à ma récompense à chaque fois !), je vous rappelle que je suis un chien à poils épais ! C’est comme ça ! Tout ça pour vous dire que, de retour à l’annexe (avec son petit moteur, juste pour permettre mes déplacements et ne rien coûter à la planète), ils m’ont mis à l’eau. Alors là, j’ai apprécié. Qu’est-ce que j’ai nagé ! Et sans aboyer comme le corniaud du bateau voisin qui braille dès qu’il est dans l’eau. Tout le monde n’est pas parfait, même parmi les chiens…
21 août 2017
Tout est calme lorsque nous nous couchons. En pleine obscurité, Pierre revient de la table à carte et va pour monter dans son lit. Cet étourdi (j’ai d’autres qualificatifs en tête mais je tiens à montrer ici ma bonne éducation) ne voit pas que j’ai déjà investi leur pied de lit et s’appuie sur ma gueule fragile. Oh que j’ai eu peur ! J’ai hurlé, même plus fort qu’après mon accident. Il a vite réalisé et a levé son pied. Qu’est-ce que je lui ai lancé comme insultes du type « Gros Cxxxx (Google, ne translate pas) tu ne peux pas faire attention ! ». Il en était tellement malheureux qu’il a cru qu’il m’avait cassé la mâchoire. Ensuite, j’ai bien senti qu’il dormait mal. Lorsque le vent s’est déchaîné, il s’est levé pour surveiller le bateau. Là, il m’a nettement fait comprendre que je devais rester dans mon lit et pas me mettre sur sa trajectoire. Cette fois, je me suis fait oublier, il était de trop mauvaise humeur.
27 août 2017
Je me doutais bien qu’il allait se passer quelque chose dans le bateau. Ils vidaient la cabine arrière, refaisaient le couchage avant, abaissaient la table qui me sert de niche, Ils ont même mis un matelas dessus. Hé ? Où est mon lit ? C’est quoi cette histoire de cousins ? Ils ont osé mettre mon couchage dans l’entrée de l’autre cabine arrière, fourre-tout ! Mais qu’est-ce que JE deviens ? MOI ! Effectivement, le soir, les cousins sont arrivés ! Trois personnes de plus dans le bateau, ça prend de la place ! Comme je les aime bien, je leur ai fait la fête. Par contre, après le repas, je pensais qu’ils allaient rentrer chez eux. Hé ben... Non ! Ils ont dormi à bord. Et moi ? Personne ne m’a voulu ! « Havane, va dans ton lit ! » Mais mon lit, il est dans la cabine moche ! Et, en plus, sous le jambon qui pendouille au-dessus de ma tête. Un calvaire olfactif !!! Et ces hypocrites, le matin, de me dire : « Bonjour Havane ! Oh il est beau le Toutou ! Il a bien fait dodo !!!» Grrrr ! Je n’ai pas mangé ma pâtée, rien que pour les embêter. Certes, à midi, je crevais de faim, ils m’ont mis une super gâterie dans l’assiette et j’ai tout mangé. Je ne sais pas si je vous l’ai dit mais, depuis mon accident, je mange dans les mêmes assiettes qu’eux !!! Fini le temps des gamelles en inox !!!
Faut que je vous raconte l’histoire de l’annexe. Vous savez que c’est MON véhicule qui, deux fois par jour me permet d’aller à terre. Figurez-vous que les trois jeunes s’en sont emparé et sont partis, sans m’amener. J’ai eu beau aboyer, courir le long du pont. Ils sont partis sans MOI. Décidément, je n’ai plus de niche, plus d’annexe, plus d’espace vital !!! Heureusement que, dès que je réclame, j’ai droit à mes papouilles. Tout à l’heure, tout le monde se baigne. Moi, sauter du bateau ? J’ai peur ! Ce n’est pas de ma faute. De la plage, j’aime bien mais du bateau !!! je n’ai pas pied !!! Alors j’ai trépigné, tant et si bien que j'ai mis un masque à l’eau. 8 mètres de fond. Pierre a plongé pour le récupérer. Du coup, au retour, il m’a pris par le harnais et m’a fait faire le tour du bateau. Comme les gosses, il faut que je fasse des bêtises pour qu’on s’occupe de moi. Croyez-moi ! je sais faire !!!
31 août 2017
Je m’étais bien habitué à mes cousins, je n’essayais même plus de sauter dans la couchette de Garance ou de léchouiller les pieds de Juliette. Je réclamais les papouilles d’Arthur, bref, ils faisaient partie de l’équipage quand, soudain, branle-bas de combat, les valises sont sorties, remplies, ils montent dans MON annexe, Pierre les mène au village et il revient, tout seul. Mais ils me manquent ! Je les cherche partout. Nous ne sommes plus que trois à bord. Pourtant, vous croyez qu’ils ont relevé la table pour que JE récupère MA couche ? Non ! Ils ont dormi dans le lit de Garance ! C’est vrai que c’est là que le bateau remue moins. Ils n’en ont même pas profité. Quand, dans la nuit, le vent a fait du bruit, ils se sont levé je ne sais combien de fois (j’sais pas compter). Pierre est même revenu tout mouillé. Quelle idée de se baigner en pleine nuit ! Il a même mis son masque avec une lampe dessus !!! Même qu’une fois, pour vérifier que Pierre faisait bien son travail, j’étais au pied de la descente et, dans le noir, il ne m’a pas vu. Il a failli, de nouveau, m’écraser. Je suis une bien pauvre petite bête qui subit les événements. C’est quand que je retrouve une vie terrestre ?
4 septembre 2017
Mes maîtres disent qu’à eux deux, ils ont 150 ans. Eh ! Et mes 5 ans !!! Il faut les compter dans le total ! J’existe bien non ?. Donc j’exige que vous disiez : « 155 ans à trois ! »
Qu’est-ce que j’ai été sage pendant le retour. Stoïque même ! Figurez-vous qu’ils ont levé l’ancre en pleine nuit. Pas question de m’amener à terre pour vider ma vessie, ils étaient pressés de partir. Certes, ils m’ont proposé gentiment de me soulager sur du papier journal pré imprégné. Mais NON ! je vous l’ai déjà dit ! j’ai été bien élevé par leur oncle à Lyon et je me refuse, sauf extrême urgence, à faire chez moi. Donc, robinet fermé ! Mais pourquoi ce bateau a-t-il décidé de remuer et de pencher ? J’essayais bien de me déplacer mais je glissais désespérément. Pierre était mort de rire à me voir pédaler des quatre pattes en faisant du sur-place. C’est malin ! Martine compatissait mais c’est tout ce qu’elle pouvait faire. Je sortais bien de temps à autre mais en laisse. Impossible de circuler normalement sur cet engin de folie. La traversée a duré 28 heures plus la nuit précédente. Record battu pour ma vessie :40 heures. Heureusement, j’avais compris la situation et je buvais très peu. Quand ils m’ont mené à terre, je n’osais pas y croire. Mais là, une fois soulagé, c’était à moi de rigoler de les voir marcher. 4 pattes, c’est stable et jamais un chien n’a eu une démarche chaloupée (ni chien loupé du reste). Mais eux !!! Whaf ! Whaf ! les jambes écartées, ils avaient du mal à garder leur équilibre. Allez ce n’est plus de leur âge !!! Maintenant, je suis heureux de retrouver mon appartement, mon balcon, regarder les chiens non scolarisés qui déambulent en bas et le bateau quand ils y retournent pour le vider. Je suis un chien polyvalent et je compte bien le leur montrer, dans leur nouvelle vie.
P.S. : N'oubliez pas de lire aussi le carnet de bord de ma maîtresse, elle parle de moi.
Signé : la Star des pontons et des mouillages