Année 2016
L’intégrale des pensées de Havane au cours de la saison 2016 à bord de Logos
En préambule, nous tenons à remercier « Canin Translate » pour son interprétation très satisfaisante d’un langage de chien malin à tendance anthropomorphiste assumée.
Jeudi 26 mai 2016
Le jour de la mise « à l'os » du bateau...
Vous avez déjà fait ma connaissance, je suis Havane, le chien de Martine et Pierre. Françis, mon maître, m’a confié à eux au mois d’octobre 2015, ne pouvant plus s’occuper de moi. J’ai passé les 4 premières années de ma vie dans un appartement lyonnais, avec de beaux tapis, des sorties régulières sur de larges trottoirs. Ma truffe aplatie (et ce n’est pas un coup de frein tardif comme le prétend Patrice, mon nouveau Tonton) n’est pas un handicap. Non ! je ne suis pas myope de la truffe, aucune molécule odorante ne m’échappe !!! J’ai la prétention d’avoir acquis une parfaite connaissance des odeurs des pieds d’arbres de mon joli quartier. J’aime bien Martine et Pierre, je les ai même choisis. Pourtant, ils sont un peu SDF. Tenez, par exemple, ce mois de mai, je suis passé, en 5 heures de voiture, à l’étroit sur la banquette arrière au milieu des bagages, du joli jardin breton animé de plein de cousins à la région parisienne avec d’autres cousins tout aussi sympas qui m’ont épuisé tant ils couraient avec moi et me cajolaient. À peine habitué à eux, mes maîtres me permettent de rendre visite à mon « Ex », à Lyon (encore 500Km). Whaffrrrr ! les bonnes anciennes odeurs. À peine une nuit pour retrouver mon ancienne cuisine dortoir et… Oh là là ! la voiture pleine est déjà sur le trottoir. Au-revoir Françis, je retourne avec Martine et Pierre. Ils ont laissé une toute petite place pour moi. Encore quelques heures d’autoroute et me voilà à Marseille, chez des parents à eux, avec un chat qui me fonce dessus, un berger allemand qu’il faut éviter, son tapis qui sent si bon que je le marque aussi de mon odeur humide et me voilà à St Cyprien. C’est sympa de retrouver ces pieds d’arbres que j’ai déjà reniflés et puis, j’aime bien la vue du balcon sur le port. Non, en contemplant cette vue unique, je ne rêve pas de bateau, je guette les chiens qui passent sur le quai...
À peine trois jours dans l’appartement avec des valises entre les pieds et vlan ! Mais je suis où ? Je ne comprends rien à leur jargon. C’est en Espagne, à Rosas, sur le voilier de Martine et de Pierre dans un chantier maritime, avec plein de bateaux perchés, à 3 mètres de haut. GRRRRR !!! Je suis terrorisé.
OhWhaff !!! Pourquoi ça bouge ? Mon bateau se déplace en roulant, suspendu dans les airs par une machine bruyante. Ils sont fous mes maitres !!! Tiens, le bateau descend, je vois de l’eau tout autour, le moteur démarre et fait vibrer le plancher. Il paraît que je dois m’habituer, c’est celui du bateau. Un sifflement d’alarme me dérange. C’est désagréable mais je ne m’affole pas !!! depuis que je suis avec eux, c’est dingue le nombre de sonneries qu’ils m’infligent ! Un monsieur arrive, gentil avec moi, je ne sais pas ce qu’il me raconte dans sa langue. Il diagnostique un truc qu’il dit être, en espagnol, une pièce qui n’a pas apprécié l’hiver et que tout va rentrer dans l’ordre. À part ça, ils ont l’air contents du bateau et prétendent que c’est exceptionnel, tout semble fonctionner correctement. Ils croisent les doigts, je croise les pattes !!! Ça n’a pas empêché Pierre d’encombrer tout le carré avec sa caisse à outil pour modifier l’emplacement d’un tuyau du moteur. Le problème qui se pose à moi reste la circulation dans ce bateau. Le sol, bien verni, glisse, rien n’est plat, pas un tapis pour que je me frotte les babines, l’échelle de descente est trop raide pour mes courtes pattes. « Maman j’ai peur !!! Porte-moi !!! »
Le plateau arrière du bateau est environné d’eau ; lorsque je suis dessus, je me transforme en arapède (ou bernique d’Atlantique). Et ne parlons pas de leur passerelle pour aller à terre. « Maman j’ai peur !!! Porte-moi !!! » Au deuxième jour, je m’habitue un peu. Par contre, je suis déçu des odeurs du sol du chantier. L’huile, la graisse, le gasoil et les pneus, ce n’est franchement pas ma culture. Quelle vie de chien la vie de marin canin ! mais ça va, s’ils continuent à me faire des papouilles, c’est que je ne suis pas trop pénible malgré ma trouille. Ce matin, j’ai même fait le tour du pont du bateau (en laisse pour me sécuriser). Par contre, ils n’apprécient pas trop que je me fasse les ongles sur le plancher vernis.
Hier après-midi, ils sont allés faire un avitaillement. Quel bonheur ! tant d’odeurs de viande, juste avant qu’ils la mettent sous vide, puis dans le frigo et ce jambon… WHAOUUU !!!
Par contre, je ne comprends rien à ce qu’ils me racontent pour la suite. Ils parlent de voile, de navigation, de gîte, de vagues, de roulis, de tangage, de météo... Je mets au défi un chien lyonnais de m’expliquer ça !!! Ils ont dit qu’ils se reposaient aujourd’hui jeudi mais que j’allais découvrir mon rôle de moussaillon à quatre pattes vendredi. « Maman j’ai peur ! Porte-moi !!! ».
Ma qualité essentielle : Adaptable
Dimanche 29 mai 2016
40 nœuds en parlant du vent…
Ils sont gentils mes maîtres et je fais tous mes efforts pour les satisfaire. C’est ma première navigation. Le sol glisse encore plus, je ne dis rien ! le plancher ne cesse de bouger, je ne dis rien ! le vent fait un bruit de fou, je ne dis encore rien mais tout de même, à deux heures du matin quand je glisse d’un bord sur l’autre à me cogner contre les parois, je me suis permis un petit Whaf ! pour les alerter. Martine m’a accepté sur la banquette du carré pendant que Pierre restait, stoïque, à l’avant, accroché des deux mains au matelas. Il s’accroche au mat, il s’accroche à la barre, il s’accroche aux cordages alors pourquoi pas au matelas… je lui fais une léchouille et je rejoins avec une démarche « chienloupée » la banquette. Tous ces sifflements et toutes ces vibrations, c’est le vent qui les produit. Ils sont fous ces marins, ils prétendent mesurer le vent en Nœuds… et il y en a eu, 40 parait-il. J’y connais rien mais c’est beaucoup ! Ce matin, ils m’ont fait plaisir en m’emmenant vite à terre pour mes besoins. Ça ne me viendrait pas à l’idée de faire « ça » sur le pont…
Une belle promenade sur la plage. Le sable ! Quelle découverte ! Bref, j’adore déjà « Mon » annexe. J’aime bien aussi la table du carré qui me permet de découvrir l’environnement et, par surprise, sentir avidement ce qu’ils mangent.
Il paraît que, demain, nous reprenons la mer pour une courte escale dans une autre crique. Je ne me plains pas, même pas le mal de mer, je suis un chien marin.
Ma qualité essentielle : Une démarche de mannequin
Mercredi 1er juin 2016
L’oreille du maître…
Il avait l’air fin mon maître, à l’avant, les fesses en l’air et la tête plaquée contre le bord du bateau l’oreille entre l’ancre et son support et sa chaîne en argent coincée dans un taquet. Tout ça pour attacher le bateau à une grosse bouée. Je croyais qu’il s’amusait à taper contre la coque en appelant Martine. Elle est forte ma maîtresse ! Elle l’a sauvé. Il lui en est encore tout reconnaissant, même s’il lui manque un bout d’oreille et que sa médaille a été récupérée. Maintenant, c’est prouvé, il ne faut pas de chaîne autour du cou, ce n’est pas une parure de voileux... mais une oreille !!! Moi, ils m’ont enlevé mon collier lyonnais et mis un harnais et c’est avec lui qu’ils me hissent sur le pont, dans le cockpit ou pour me tondre.
À part ça, ils envisagent de me changer de paysage demain. J’adore contempler la mer, je m’enhardis sur le pont et je m’entraîne à tirer sur les drisses... alors, allons-y !!!…
Ma qualité essentielle : Courageux !
Dimanche 5 juin 2016
Chien… volant…
J’ai bien résisté aux deux premières longues navigations. D’abord au moteur puis à la voile. C’est sportif leur véhicule à voile. Ils n’arrêtent pas de remuer, de s’agiter, de tirer sur les cordes, ils emploient pour ça un autre mot mais je n’arrive pas à m’en souvenir. Ah oui, des « bouts ». Moi, je préfère les déplacements en bateau qu’en voiture. J’ai plus d’espace, ils sont tout près de moi, je passe de l’un à l’autre pour me faire câliner et la vision de la mer qui scintille me fascine. Il paraît que lorsque la mer est mauvaise c’est inconfortable. On verra bien.
Les escales sont magnifiques. Je me dérouille les pattes en tirant comme un forcené sur ma laisse et en m'attaquant aux chiens plus gros que moi. Il faut dire que les villes espagnoles regorgent d’odeurs assez extraordinaires. Si je pouvais raconter ça aux copains lyonnais… mais ils ne sont pas connectés, eux !!!
Au retour sur le bateau, j’étais tellement excité que j’ai voulu descendre boire un coup tout seul dans le carré. Bababoum ! Deux mètres de chute libre. Même les oreilles écartées n’ont pas ralenti mon vol… et ma chute. Ils m’avaient bien dit que la descente était raide. C’est le métier qui rentre !!! Les voileux disent que, pour ne pas tomber, il faut avoir « une main pour soi, une main pour le bateau ». Ils n’ont rien prévu pour les quatre pattes, ces égoïstes ! J'aimerais tant être autonome.
Ma qualité essentielle : Bagarreur…
Jeudi 9 juin 2016.
Le fameux théorème de « Ma laisse »…
Ça y est, j’ai vécu la gîte du bateau. C’est assez désagréable (Martine le dit aussi). Je ne comprends pas pourquoi, lorsque je pose ma croquette sur le plancher, elle roule sur l’autre bord. Je suis têtu !!! Je reprends la croquette, la ramène à ma place choisie et elle re roule. C’est un jeu énervant. Par contre, le vent se lève et la gite s’accentue. Alors là, moi en boule j’attends sagement que ça se passe mais les regards que je leur jette est édifiant, j’ai un peu la trouille. Plus question de manger, de boire ou autre chose. L’estomac résiste encore, c’est l’essentiel.
Vivement qu’on arrive et que le théorème de « MA LAISSE » soit résolu : L/P+MD/B=SH/T (Laisse sur Pont + Moi Dressé sur Banquette = Sortie Havane sur Trottoirs) .
Je n’aime pas trop la nuit, ils ne sont pas à côté de moi et quand Martine me dit bonsoir, je m’empresse de le lui signifier par une grogne. Ils ne se rendent pas compte que, de quart, tout seul, s’il y a un problème, je ne peux rien faire. J’ai bien appris à tirer sur les drisses et les écoutes mais lesquelles choisir ??? Dès que le soleil se pointe, je m’empresse de le leur signaler… et ils ne sont pas contents. Je négocie alors avec eux une papouille, je les laisse reprendre leur sommeil, je retourne à mon quart et je fais pour le mieux.
Par contre, pendant la navigation, ils m’ont joué un sale tour. Pierre découpe le jambon pour le piquenique de midi. Déjà, l’odeur m’alerte et bien que chien d’origine chinoise, je ‘jappe au nez’de Pierre pour en avoir un bout. Et que fait-il ? il jette les couennes bien grasses à la mer. J’étais comme un fou et j’ai bien failli sauter par-dessus bord pour les récupérer. Faut pas exagérer tout de même… On ne gâche pas une si bonne nourriture.
Ma qualité essentielle : Impulsif
Vendredi 10 juin 2016.
Quand le besoin se fait sentir…
Il suffit que je m’habitue aux odeurs d’une marina pour que Vlan !!! ils reparlent de navigation, cette fois pour Ibiza (connais pas, on ne m’a pas appris la géographie dans les chenils de Lyon). Grrr !!! Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire pendant cette traversée… Rien… Ce n’est pas leur parebat déguisé en smiley optimiste qui va me faire sourire. D’autant que je me refuse à faire mes besoins sur le bout de bois qu’ils ont pourtant bien imprégné de mes odeurs par un chiffon. Ils me prennent pour un taré, je sais bien que je n’ai jamais fait pipi sur ce leurre… Même si Pierre se permet de faire par-dessus bord, moi je tiendrai, c’est promis. Ça fait partie de mon éducation tout de même !!!
Ma qualité essentielle : Propre quoi qu’il arrive
Dimanche 12 juin 2016.
Pas de ventouses sous les pattes…
Mais qu’est-ce qu’ils fabriquent à se lever si tôt alors qu'habituellement je m'entends dire « Havane couché ! » Ils prennent un rapide p’tit dej debout, parlent météo mais il fait encore tout noir ! J’ai beau le leur signaler, personne ne m'entend ! Ils rentrent les amarres (même pas encore envie de jouer avec...), le moteur tourne et le bateau s’éloigne du ponton où j’avais trouvé, avec bien des difficultés, des odeurs libératrices pour ma vessie. Je leur fais confiance, s’ils le font, c’est que ça doit être bien. Tu parles ! Une petite heure de calme, au moteur et, au moment où ils hissent les voiles, c’est l’enfer. Je n’ai jamais vécu ça. Là où je marchais normalement hier, c’est la grande glissade et dérobade. Il faudrait m’équiper de ventouses sous mes caoutchoucs. Bon, peut être que dehors c’est mieux. Rrr… Whafffff!!!
C’est quoi ces trucs blancs partout sur l’eau, qui se cognent contre le bateau et giclent sur le pont ? Pierre n’est pas inquiet, je lui fais confiance mais s’il pouvait me tenir serré contre lui ! Il le fait bien avec sa main canine (pardon câline) mais il est plus souvent avec ses écoutes, à tirer dessus ou les relâcher. Je sais faire, il me l’a appris mais, là, je n’ai toujours pas assez de force, d'autant que je ne me sens pas très bien. Je préfère me faire redescendre près de Martine.
Elle se repose, je vais la rejoindre. Oups!!! Pas le temps d’arriver, j’ai des résidus de croquettes en trop dans l’estomac… Et ma vessie, vous y pensez ? L’annexe est dressée, hors de l’eau, je ne vois pas la terre. C’est ainsi que j’ai passé ces 15 heures. Remarquez, ils ont été sympas, dès que le bateau a été ancré, ils m’ont amené à terre. Oh! ces odeurs !!! J’en ai même oublié de faire l’essentiel. Ce matin, il était temps que je trouve un pied d’arbre accueillant.
Mais vous ne devinerez jamais ce qu’ils m’ont fait ? Pierre, presque tout nu, va dans l’eau ! Je ne savais pas qu’on pouvait aller dans ce truc qui mouille quand ils me douchent ! Moi, je suis curieux de tout ! Eh bien, il m’a pris par le harnais et descendu dans l’eau avec lui. J’ai nagé ! Oui, les chiens terriens ! Oui j’ai nagé de l’annexe jusqu’au bateau et j’ai escaladé tout seul l’échelle pour remonter ! Et même que j’y suis retourné avec Martine. Je pense qu’il y aura des photos de moi dans leur journal. Chouette ! Je suis un « marin canin »… Mais j’ai besoin d’une bonne sieste pour récupérer…
Ma qualité essentielle : Nageur instinctif
Mercredi 15 juin 2016
Aussi beau qu’Alain Delon ??? Connais pas…
Qu’est-ce qu’il est beau le bateau du cowboy de la marina où nous nous sommes arrêtés. Il est venu nous chercher chez nous ! Grand, stable, rapide. Le boudin est un peu gros mais le cowboy est plein de prévenance pour ma jolie personne. Oui, c’est vrai, je m’aime bien, je sais me donner des airs d’importance, surtout quand je traîne mes maîtres dans les rues de Sant Antoni d’Ibiza. Mais qu’est-ce que je suis beau quand je marche en roulant des épaules... et de l'arrière train ! Du reste, des fois, ils m’appellent Alain Delon… Connais pas !
Qu’est-ce qu’il y a comme chiens ici ! Là, ma surcharge de testostérone fait son effet et Pierre ou Martine ont beau me rabrouer, me soulever du sol, suspendu piteusement par mon harnais, je ne peux pas résister à marquer ma prédominance entière de chien mâle… entier. Je suis invincible. Qu’on se le dise !
Ce qui me surprend dans ces rues, c’est le nombre de jeunes gens, hommes et femmes, teufeurs de leur (piteux) état, et tatoués de partout. Ça m’a donné une idée pour être encore plus séduisant et, lorsque j’ai vu une enseigne bien spéciale, j’ai voulu entrer dans la boutique en tirant très fort sur ma laisse. GRRR ! Ils n’ont pas voulu ! Pourtant, si j’ai bien lu, c’était marqué « TATOUTOU ». Alors j'ai levé la patte sur la devanture.
Au réveil, ballade sur le Zodiac du Marinero sympa, assouvissement de mes besoins avec le cérémonial des trois tours sur moi-même avant de trouver l’orientation idéale, retour au bateau et WHAFF de dépit, ils reprennent la mer. Ils ne vont pas me faire le coup des 15 heures de nav tout de même ! J’en ai grogné au nez de Martine… parce que Pierre ne supporte pas que je lui fasse ça. Seulement deux heures à quémander leurs caresses. Il n’y a que ça à faire pendant que le bateau avance. La crique est belle, ils m’ont tondu, il y avait des poils partout. Vivement ce soir pour la découverte urinaire de la plage.
Ma qualité essentielle : Beau, voire très beau
Dimanche 19 juin 2016
Un monstre grand comme un immeuble nous attaque…
WHAOUUU ! Que j’ai eu peur ! Vous croyez que mes aboiements d’alerte les ont affolés ? Ils se sont moqué de moi. Figurez-vous que nous avons changé de crique pour m’éviter une nouvelle nuit de houle. Ça, c’est sympa ! On rentrait tranquillement dans le nouvel abri. Je me retourne et WHAHHRREUR (traduction : Horreur !!!) !!! Je vois une immense bête dressée à la verticale derrière le bateau. Depuis que je suis devenu un canin marin, je découvre plein de nouveautés mais, là, ça m’a foutu une de ces trouilles ! Pierre a rigolé, Martine m’a rassuré, me disant que c’est un gros rocher dressé au-dessus de l’eau, même qu’il lui fait penser à une statue de la Reine Victoria. Connais pas !
Remarquez, je me suis bien vengé. Ils m’ont amené à terre. Je ne me fais pas prier pour sauter dans l’annexe, des fois qu’il y ait une jolie fille... comme aujourd’hui !!! Promenade libératrice sympa avec de saines odeurs. Nous revenons et le moteur de l’annexe refuse de démarrer. Qu’est-ce que j’ai rigolé derrière ma barbichette. Pierre a ramé tout le temps et, en arrivant, le moteur a réussi à démarrer. Du coup, il m’a jeté à l'eau et il m’a fallu nager jusqu’à l’échelle. Je l’aime bien mais ce coup-ci, je lui grogné au nez ! Non mais ! Il devrait voir que je n’aime pas la baignade. Maintenant, dès qu’ils prennent une serviette de bain, je cours à l’avant du bateau.
Ça y est ! J’ai mon certificat de bon marin. Hier, après le p’tit dej, j’ai pressenti qu’il se passait quelque chose d’anormal, des bruits bizarres. J’ai aboyé pour les alerter et VLAN ! Branlebas de combat. Le vent s’était levé et frappait le bateau de face. Oh ! Ils n’ont pas tardé à lever l’ancre. Heureusement que j’étais là pour les prévenir !!! Et deux heures de glissades au fond du bateau pour atteindre ce nouveau mouillage ! J’suis bien tout de même ! Quoi que… À midi, nous étions à table (enfin, eux étaient à table et moi assis sur la banquette). Pierre se retourne pour surveiller un bateau à l'approche, il tenait un bout de pain à la main. J’ai osé ! j’ai essayé de le lui chiper. Ouh là là ! Dorénavant, c’est promis je dominerai mes instincts ! Mais que c’est bon tout ce qu’ils mangent ! Moi qui suis au régime croquette ! Je ne peux même pas baver au-dessus d’une tablette tactile en jouant à Croquette Crush. Ils prétendent que je vais rayer l’écran…
Ma qualité essentielle : Marin chienpardeur
Jeudi 23 juin 2016
Besoins de rochers…
Avant de vous raconter leur dernière impolitesse à mon égard, je voudrais faire une mise au point. Oui, je parle et mes paroles sont traduites, je dois l’avouer, assez correctement. Savez-vous pourquoi ? C’est notre Tristan qui a trouvé. Je suis à bord de « LOGOS » et ce nom signifie « L’art de la Parole ». Ça y est, vous y êtes !
Tout ce qui vit à bord de Logos peut s’exprimer (Martine en profite bien), même le basilic et la menthe de leur pot de fleur pourrait donner leur avis, au moins pour qu’ils n’oublient pas de remplir le réservoir d’eau ou pour me traiter de tous les noms lorsque je les asperge d’eau de mer en me secouant après la baignade... Alors, laissez-moi profiter de cette aubaine (et non « au bain »… je n’aime pas).
Ceci étant dit, savez-vous ce qu’ils ont inventé ? Ils ont repris la mer, à mon goût trop rapidement, sans me mener à terre pour mes besoins matinaux et ma cure olfactive. Ils ont surement une raison marine. Assez vite, je dois l’avouer, je vois le bateau piquer vers la terre. Chouette ! Ils jettent l’ancre. Re chouette ! Ils préparent l’annexe ! Je frétille de la queue, cavale dans tous les sens, jappe de plaisir, saute dans « Mon » yacht. Mais vous ne devinerez jamais où ils m’ont déposé ! Sur des gros rochers ! Que des rochers ! Pas une seule zone de sable. Martine, gentille, descend avec moi, Pierre reste un peu au large pour ne pas abimer l’annexe. Vous croyez sincèrement que c’est confortable de faire ses besoins en équilibre sur un rocher alors que je dois, par principe, faire trois tours sur moi-même avant de me libérer ? Vous avez déjà essayé ? Même pas une odeur canine stimulante ! NON ! J’accepte le pipi d’urgence mais, pour le reste, dans ces conditions, c’est définitivement NON !
Gentiment, ils me ramènent à bord, remettent le moteur en route et vont mouiller (moi je voudrais faire autre chose…) devant un joli petit port. Certains prétendent qu’une plainte devrait être déposée auprès des amis de Brigitte Bardot pour sévices envers ma personne. Non ! N’en faites rien, ils ont bon fond mais ils oublient parfois que je suis un chien urbain, nouveau marin mais pas encore tout terrain pour mes besoins. C’est bien !
J’aime leurs nouveaux amis de navigation, surtout Gabriel, rencontré hier, qui sait me papouiller là où j’aime bien mais quand ils les reçoivent pour un apéro, ils m’oublient, je n’ai plus de place pour moi, pas même un bout de saucisson pour me faire patienter. J’existe tout de même ! Je l’ai dit à Pierre mais un peu vigoureusement avec mes crocs acérés et je me suis retrouvé en bas, dans le carré, après un vol plané. La prochaine fois, je ferai en sorte d’avoir mes croquettes à côté d’eux et je croiserai sagement mes pattes. Ils m’ont tout de même amené dans leur restaurant. Whaouh ! J’ai fait gaffe de ne pas les contrarier. Ils seraient bien capables de me laisser seuls dans le bateau la prochaine fois... Grrr!!!
Ma qualité essentielle : Jaloux
Mardi 28 juin 2016
Je suis un surfer aux abois !!!
Pierre a une drôle de manière de raconter les choses. Il ne s’en rend pas compte : non seulement je suis beau mais, maintenant, je suis un héros ! J’ai accompli un exploit et ma photo va faire le buzz sur le dogNet. Je suis un vrai, un authentique sportif marin. Il ne le dit pas assez. Comment Moi, un petit chien urbain qui découvre le bateau, l’environnement liquide… et mouillé… peut-il imaginer aller au-delà de lui-même.
Eh bien, ils l’ont fait, ils m’ont posé sur ce truc, une planche de surf qu’ils disent et trimballent depuis qu’on est parti, même que je ne savais pas à quoi ça servait… Oh que ça bouge ! Autour de moi, que de l’eau et des vagues ! Si je tombe, je me mouille ! Impossible de planter mes griffes dans cette fichue planche de surf. Le bateau voisin applaudit. Chouette ! Des spectateurs. WHAFFyoupiiiiii ! Aïe ! Saleté de Zodiac qui passe à côté, fait des vagues et me fiche à l’eau. Grrr blup blup ! Heureusement que Pierre m’a guidé jusqu’à l’échelle, je nageais sans savoir où aller. Mais, quand je suis remonté à bord, ça devait se voir que j’étais fier. Je sautais de joie dans tous les sens.
Avant-hier, je n’ai rien compris à ce qui se passait. Un énorme bateau vient se mettre juste à côté. Martine a râlé dans une langue inconnue, British qu’ils disent, mais avec un bel accent. Ensuite, c'est Pierre qui s’y est mis, en principe dans la même langue, mais plus incompréhensible puisque le mec à la barre s’est mis à danser, remuer les bras, bref, se moquer de lui mais sans bouger son bateau. Nous les chiens, quand on aboie, tout le monde canin comprend. Il n’y a pas de racisme chez nous. Du reste, ce sont les humains qui parlent de races de chien. Pour nous, un arrière train d’un autre chien, qu’il soit grand, petit, tondu, poilu, à grande ou petite queue, ça se renifle, ça s’apprécie ou ça se rejette, parfois avec les crocs, c’est tout. Nous sommes une « espèce » parmi les mammifères et ne faisons aucune distinction de « race ». La preuve ? Même si nous sommes doués pour le surf, nous ne jouons pas au football, nous ! Toujours est-il qu’il a fallu que j’aille consoler Pierre tellement il était en colère !!!
Au fait, les chefs de Logos, c’est quand que je mets un masque et un tuba ?
Ma qualité essentielle : Linguiste
Dimanche 3 juillet 2016
La motricité d’un surf par la queue d’un chien…
Avec eux, pas question de s’habituer à des odeurs, à un paysage, à un pied d’arbre évocateur. Croyez-moi, je suis bien patient et très tolérant. Parfois, ils font des efforts et, là, ils m’ont gâté en me permettant de retrouver les trottoirs de Sant Antoni. J’étais comme un fou.
Martine et Pierre n’arrêtaient pas de me « crier dessus » (vous remarquerez que je reste poli… MOI !). De telles occasions, il faut tout de même que j’en profite un max et puis, je ne peux pas m’en empêcher, c’est ma nature. Hé crotte ! Je ne suis même pas rassasié de toutes ces fragrances urinaires qu'ils repartent ! Pas trop de regrets, la plage de luxe où ils m’emmènent m’a beaucoup plu, surtout quand toutes les dames et demoiselles en très petites tenues se penchent vers moi pour me caresser ou me sourire. C’est vrai que, non seulement je suis beau mais je suis aussi très élégant.
Du reste, il n’y a qu’à me voir faire du surf. Quelle classe ! Ça amuse Pierre de me trainer en laisse sur cette toute petite planche, alors je me laisse faire mais en redressant la tête et en humant le vent. Comme ma queue dépasse dans l’eau, il me demande de la remuer pour avancer. Faut pas exagérer tout de même. S’il a envie de me faire faire le tour du bateau, il n’a qu’à me tirer et, rien que pour l'embêter, je me suis mis sur mes quatre pattes. Ma queue dressée, elle vous dit bien des choses dégoulinantes.
Ma qualité essentielle : Racé et poli
Jeudi 7 juillet 2016
Les boules qui piquent, qu'est-ce que c'est bon !!!
Ils sont surpris de la qualité de ma vision. De mon poste d’observation, à l’arrière, je repère facilement une chienne qui gambade au loin, sur la plage mais, après, je suis tout excité. Je n’ai pas besoin qu’ils m’emmènent chez l’optichien. De même, il est inutile de m’équiper d’audicat ou d’audidog. Je perçois les aboiements de mes congénères à des kilomètres. Le problème c’est qu’ils m’interdisent de leur répondre. Pourtant, ils ne se privent pas, eux, de discuter avec le bateau qui passe à côté et qui leur demande si c’est bien eux qui ont un blog (ou un site, j’y connais rien, moi) où ils racontent mes exploits. Les « Hommes » (terme général qui embrasse la femme) auront toujours le dernier mot sur les animaux.
Hier, j’ai encore eu mon heure de gloire. Figurez-vous que nous revenions de ma promenade du soir quand nos voisins de bateau nous invitent à leur table, au café installé sur la plage. Martine m’attache pour m’empêcher d’aller jouer avec des jeunes chiens qui avaient le droit de gambader sur la plage (eux !). Tout d’un coup, je sens que quelqu’un me caresse. C’est une voisine de table qui parle avec le même accent étranger British que Martine (maintenant, je fais la différence avec celui de Pierre). Certes elle était tatouée et moche mais tout de même… elle me faisait des papouilles et m’a aussi montré, sur son smartphone, la photo de son chien. Sympa ces appareils quoique ne dégageant aucune odeur excitante... Je suis la coqueluche des plages ! Qu’est-ce que je suis distingué tout de même !
Ma qualité essentielle : Gourmet
Dimanche 10 juillet 2016
Alarme canine…
Je m'admire... Ils n'en reviennent pas encore. Ce bateau est plein de bruits : le moteur, les bips divers, les vagues, leur radio (de bonne qualité, il faut le reconnaître) mais au moment où le commentateur taré hurle de joie en criant « But pour la France !!! », accompagné par tout un stade, moi je sais que, autour du bateau, il se passe quelque chose d'anormal. Ils ne réagissent pas, tout à cette victoire. Alors j'aboie, j’aboie très fort et je lève la tête vers l'extérieur pour leur montrer. Je serais bien monté sur le pont pour vérifier avant de les alerter mais les escaliers sont toujours trop raides. Je veux bien être serviable mais de là à me casser la gueule (ou figure...) ! Pierre a bien perçu mon alerte et s'est démené sur le pont pour assurer le bateau du coup de vent. Du coup, c'est lui qui a dormi avec moi dans le carré. Dormi ? Peut-être pas vraiment, il se levait souvent.
Pour me féliciter, j'ai eu droit à une récompense, une sortie dans la ville et ils m'ont offert les meilleures odeurs que je connaisse... Mais qu'est-ce que je suis bon tout de même !!! Il faut que je m'entraine fort pour l'aider aux manœuvres, ça pourrait lui rendre service.
Ma qualité essentielle : Chien d’alerte
Jeudi 14 juillet 2016
Je pratique l’halètement mixte…
Cette fois, pour la finale de foot, ils m'ont amené au restaurant. Le chat de la patronne m'a ignoré, j'ai fait de même, une petite fille m'a papouillé, sympa mais qu'est-ce que c'était long, pour rien et avec des commentaires allemands, juste pour le voisin, seul autre spectateur... Au retour, dans les rochers mal éclairés par la lampe de Pierre, j’avais du mal à garder mon équilibre, je ne retrouvais pas l'annexe, ils m'ont hissé dedans, sans gloire, suspendu par ma laisse ; arrivé au bateau j'ai failli tomber à l'eau en sautant sur le plateau arrière et, le matin, beaucoup trop tôt à mon goût, ils étaient déjà sur le pont pour préparer la navigation. Pas toujours drôle la vie de chien de compagnie. Avant de partir, j'ai bien eu droit aux rochers pour mon rapide pipi matinal mais c'est tout. Huit heures à ne rien faire. Le bateau remue dans tous les sens, se couche sur un côté, je m'installe comme je peux et me cale sur des cordages, c'est justement de ceux-là qu'ils ont besoin pour tirer dessus. Il faut que je change de place. Je voudrais bien les aider mais je n'ai toujours pas assez de force, il faut encore que je m'entraîne. Je me défoule en grattant le pont comme un forcené de mes petites pattes puissantes mais il paraît que j'ai abimé le gelcoat. Maintenant, quand je me défoule, j'entends un grand « NON ! » qui n'incite pas à la désobéissance. Alors je vais quémander des caresses chez l'un, l’un, puis chez l'autre. De toutes façons, ça les occupe, ils n'ont que ça à faire... Le reste du temps je croise les pattes et je contemple la mer qui défile derrière le bateau.
Il paraît que ma queue indique le sens et la force du vent… C’est irrespectueux, je ne suis pas un "canémomètre" !!!
Tiens, une question à mettre sur un forum du type « Hisse et Whouu » : Un chien marin expérimenté pourrait-il m'expliquer pourquoi, en navigation, le bateau avance soit au moteur en vibrant, soit silencieusement mais penché sur un côté… et parfois un côté après l’autre ?
Il faut reconnaître que, dès notre arrivée, Martine met vite son pantalon de sortie et Pierre prépare son sac étanche (jaune paraît-il, je ne vois pas les couleurs) mais cette forme, je la connais, elle signifie « WHAOUUU ! on va à terre ! ». Dès que Pierre dit « Vas-y ! » et même avant, je saute dans l'annexe pour mes besoins terrestres. Ouf ! J'ai une bonne vessie, des intestins assez longs mais ça fait du bien tout de même. La ville est satisfaisante, avec de franches odeurs canines sur les trottoirs. Un passant s'est arrêté, s'est retourné vers moi et m'a caressé, pour le plaisir. Ch'suis beau tout de même ! Je vais tout de même finir par devenir cabot !!!
J'ai le droit de crotter partout où je le décide (trois tours sur moi-même ou fonçant droit sur un pied de poubelle) mais, immédiatement, Martine se précipite pour ramasser mes déjections. Une affiche prétend que l'amende serait de 600€. Je vaux ça moi ?
Au retour, mon halètement est si fort qu'ils ne savent pas si j'ai chaud, si j'ai soif ou si je suis encore excité par ma sortie. Whaff ! Les trois ! On ne leur a pas appris que je suis le seul chien mâle à pratiquer le « halètement mixte » Whaffffff !!!
Ma qualité essentielle : Cabot
Dimanche 17 juillet 2016
Ridicule pour l’émoi d’une belle…
Si vous saviez ce qui m’est arrivé ! Hier, nous avons quitté rapidement la jolie crique aux belles odeurs pour une autre, moins olfactive mais chic. Ce matin, après la ballade, séance toilettage et baignade. Puis, en fin de matinée, c’est le spectacle des yachts, tous plus grands les uns que les autres qui cherchent un mouillage. Moi, je l’aime bien mon voilier mais il faut bien reconnaître que celui qui a mouillé juste à côté a une certaine classe. Long, bas sur l’eau, très habitable… un vrai appartement flottant.
Au moment de la sieste, Pierre et Martine vont s’allonger et qu’est-ce que je vois ? Une mignonne petite chienne King Charles, toute apprêtée, superbe dans son « une pièce » rouge, flottant. Elle saute dans une bouée et se fait tracter, toute fière, par sa maîtresse. Je fais ni une ni deux, fonce vers ma planche et fais un tel cinéma qu’Ils comprennent ce que je veux. Ah ! cette fois, je n’ai pas fait de chichis quand ils m’ont posé sur mon surf. Moi je sais vraiment surfer, et sur une vraie planche !!! La mer était agitée, j’ai gardé mon équilibre, les équipages des deux bateaux étaient sur le pont pour assister à la rencontre. Pierre m’a approché d’Elle, sa maîtresse a rapproché la bouée de la Belle vers moi et, au moment suprême où j’ai pu, enfin, respirer son parfum, elle s’est retournée vers moi… WHAOUUU ! Je me suis un peu trop penché. WHAFFPlouf ! Dans l’eau ! J’ai bien essayé de nager vers Elle, tenter désespérément de monter dans sa bouée, Pierre, avec autorité m’a remis sur ma planche et m’a ramené vers l’échelle du bateau… que j’ai ratée, rePlouf ! Quand émoi rime avec ridicule !
Depuis j’erre sur le bateau, je gémis, chante de tristes mélopées, aboie, me poste à l’avant, cherche à sauter dans l’annexe mais « Elle » reste à l’intérieur de son yacht. Et dire qu’elle ne m’a même pas laissé son « e smell »… Bêcheuse !
Ma qualité essentielle : Amoureux immédiat
Jeudi 21 juillet 2016
Dans le sac…
Je n’aime pas être ridiculisé et je ne comprends pas pourquoi, lorsque je suis dans MA voiture, je peux disposer de toute la banquette arrière… moins les bagages… alors que, dans ces voitures avec chauffeur espagnol, Martine et Pierre montent derrière et MOI, je suis prisonnier dans un sac qui pue les légumes qu’ils y mettent quand ils vont au marché. Habituellement, en laisse, les gens me sourient, me papouillent. Vous le savez, je suis beau et chacune de mes sorties le confirme. Là, on dirait qu’ils ont honte de moi et qu’ils me cachent. À l’aller, le chauffeur n’a rien vu. Au retour, la dame qui conduisait se retournait souvent mais elle n’a rien dit. Heureusement, je ne me voyais pas faire les 5km…. à pattes. Ça use, ça use les coussinets… comme dit la chanson. Il valait mieux être motorisés mais il me tardait d’arriver. On crève de chaud dans le sac qu’ils ont cousu dans leur vieux génois. Je haletais si fort que j’avais l’impression d’avoir transformé le diesel du taxi en moteur à vapeur.
Au marché, je m’en suis donné à cœur joie en slalomant entre les gens pour honorer chaque pied d’arbre, au risque de tomber nez à nez avec un autre chien plus ou moins bien tenu. Et c’est moi qui me fait eng… Je ne peux pas m’empêcher de me mettre en position d’attaque (ou de défense selon les psychologues canins), au risque de me prendre une prise de gueule comme disent les oiseaux avec leur bec. Pas toujours drôle la vie de « vrai » chien muni de tous ses attributs.
Ma qualité essentielle : Entier
Dimanche 24 juillet 2016
Sac à puces…
Oui ! J’ai des puces. À force de trainer mon tarin de myope de la truffe au ras du sol, une puce espagnole a sauté en marche sur ma belle toison et a osé y pondre une multitude de petits œufs noirs. Malgré sa rapide capture et l’huile protectrice anti-puces, anti-tiques, anti-tout d’après ce qu’ils disent, la nombreuse descendance de l’intruse cherche à profiter des abris que je leur offre. Ça m’énerve parce que ça pique et ça démange. Ça m’énerve parce que Pierre me traite de sac à puces et me pulvérise de la bombe qui pue. Ça m’énerve parce que Martine fouille dans mon pelage pour les capturer (elle aime bien enlever les points noirs ! Wharf !). Ça m’énerve parce que je lui grogne dessus et je me fais punir… Bref, je suis de mauvaise humeur, j’ai mauvais caractère (un peu plus que d’habitude à ce qu’Ils prétendent…).
La plage est superbe, parfois pour moi tout seul, sauf ce matin où un chien a réussi à venir, à pattes, sur mon territoire de marin. Heureusement, j’en avais bien profité avant son intrusion mais j’aurais bien aimé jouer avec lui. Ça m’énerve, avec Eux, je n’ai pas de vie sociale où je pourrais laisser s’exprimer mon caractère de mâle dominant. De retour au bateau, séquence tondeuse, toilettage, chasse aux points noirs. Toujours contre mon grè, ILS m’ont mis à l’eau. J’ai failli m’énerver mais j’ai compris que ma nage puissante pourrait faire fuir les dernières intruses, encore résistantes aux produits. Ouf ! je ne me gratte plus. Qu’est-ce que j’suis beau sans puces…
Ma qualité essentielle : Fier
Jeudi 4 août 2016
Je sais nager sans esbroufe…
Il y a des fois où on peut croire que j’ai mauvais caractère mais, en fait, je suis un chien maniaque (rien à voir avec un chien qui niaque). Figurez-vous que la nuit, une de plus, a été remuante et j’ai mal dormi, ce qui n’arrange rien. Tôt le matin, « ILS » m’ont mené en ville et, « tout » étant accompli, Martine s’est assise à la terrasse du café proche du petit train. Pierre a disparu pendant plus de 2 heures. Et moi, j’attends, je reste sagement couché à guetter les chiens qui pourraient tenter de pénétrer sur mon territoire. Pierre revient avec trois énormes tubes qu’il place dans l’annexe, juste là où je me mets d’habitude. Je ne dis toujours rien. Une fois dans le bateau, ça a été la révolution. Il a sorti des outils faisant un bruit pas possible, envahi le carré et tout l’extérieur, mis des copeaux de plastique partout et moi ? Je deviens quoi ? Martine essaye de me rassurer mais elle préfère l’aider à scier ses tuyaux.
En fin d’après-midi, ils ont eu l’air contents, ont tout rangé et Pierre a voulu me caresser. Hé bien moi, j’ai osé, je lui ai grogné dessus ! Non mais ! J’existe tout de même et je n’aime pas que ce bateau soit en désordre. Après, j’ai fini par comprendre que, avec son invention, le bateau remuait moins alors c’est moi qui lui ait réclamé une papouille en grattant ses pieds nus de mes griffes bien aiguisées sur tous les trottoirs des Baléares.
Encore une nuit écourtée pour naviguer ! Mais elle est bien cette nouvelle crique ! de belles odeurs, l’eau est chaude et j’ai montré à tous les chiens des bronzeurs de rochers voisins que, moi aussi, je savais nager mais sans aboyer. J’ai été bien élevé ! Moi !
Ma qualité essentielle : Éduqué
Lundi 8 août 2016
Les méduses ou le dogue…
C’est quoi les méduses dont ils parlent ? Ces trucs dans l’eau qui ne ressemblent à rien de comestible ? Comment peuvent-ils avoir peur de petits trucs comme ça ? Il y a bien quatre chiens qui se baignent au milieu d’elles, à qui rien n’arrive… et qui m’énervent. Moi, je vais être franc, je les aime bien les méduses, elles enlèvent à Pierre toute envie de me mettre à l’eau.
En parlant de comestible, je ne comprends pas pourquoi ce qu’ils mangent sent si bon alors que, moi, mes croquettes ont toujours le même goût et la même odeur. Les fabricants pourraient faire des efforts. Pierre serait le premier satisfait, il n’arrête pas de me dégoûter en disant « ça pue c’truc là ! ».
Ce matin, opération avitaillement !!! Le bonheur ! nous sommes allés en ville. J’ai eu droit au bus, prisonnier dans leur sac, mais après, que c’était bon ! Les odeurs de la ville, moi ça me met dans des états… J’étais en manque. Il y avait plein de monde, plein de chiens. Un dogue a sauté par-dessus un muret pour me gnaquer (Pierre m’a sauvé en me soulevant à deux mètres du sol en attendant que le fauve soit récupéré par son maître). Je suis beau et fort mais là je me suis mis au régime adrénaline, me suis fait tout petit… et tout léger. On est bien tranquille sur le bateau tout de même.
Il est encore question de retrouver une crique. Pourvu que la plage soit belle !
Ma qualité essentielle : Raisonnable
Vendredi 12 août 2016
La crème solaire… Berk !
Même moi, je suis au travail, je dois guetter les intrusions d’étrangers autour du bateau. Je n’ai pas été adopté pour ça ! Il faut bien qu’ils se le mettent dans la tête, je suis un chien de compagnie ! Si ça leur plait de « caboter » de crique en crique, moi, ce qui m’intéresse c’est la découverte d’odeurs pour enrichir ma base de données. Je ne sais pas bien pourquoi, cette plage ne m’inspire que moyennement. Trop de monde, impossible de circuler entre les corps qui puent l’huile et la crème solaire. Martine, pour m’empêcher d’aller renifler leurs pieds m’emmène en arrière plage et, là, c’est franchement crade. On parle de nous les chiens qui faisons nos besoins n’importe où. Ma maîtresse se fait un point d’honneur à les ramasser. Mais eux, les humains, ils font leurs crottes n’importe où... et ce n’est pas interdit ? Je ne vois même pas un panneau barré de rouge avec un humain se soulageant (NON ! je ne sais pas lire mais je comprends les images moi !).
Bref, l’environnement ne m’inspire pas ! Ils étaient même inquiets pour ma constipation. Heureusement, enfin, ils m’ont trouvé le « chemin des chevaux » qui ceinture toute l’île. Je ne connaissais pas ces grands animaux mais ils sont sympas, ils sentent bon, ils s’entendent bien avec les gens qui sont dessus, il y en a même qui lèvent fièrement la tête et la queue, comme moi. Ah ! Ça va mieux ! mais je sais bien que, dès que je serai habitué, ils continueront à « caboter ». À propos, ce terme marin est absolument idiot.
C’est pour bientôt la prochaine navigation ?
Ma qualité essentielle : Hyper sensible
Mardi 16 Août 2016
Médaille d’or du 50 mètres nage chien
Au fil des jours, je m’assagis. J’ai pris confiance. L’ambiance à bord est bonne. Pierre adore quand Martine me parle de lui en disant « le Maître ». Il a même du mal à réaliser que grâce à moi, il l’est devenu… Ils m’ont promis une belle plage, celle-là est la plus belle de toutes. Ils ont tenu parole. Imaginez, au bord du rivage, un lit épais de trucs souples qui sentent bon - des posidonies mortes qu’ils disent - où marcher est un vrai bonheur, un joli sable, une dame un peu beaucoup déshabillée qui me fait une caresse, une dune à escalader et un chemin dans la pinède sans personne, des petits oiseaux et une richesse d’odeurs incomparable. Le paradis. Eux semblent en avoir assez du monde qui les environne mais moi, je me plais bien ici.
Pensez que, au retour de la ballade, Pierre me promène en laisse dans l’eau et je nage de grandes longueurs le long de la plage, jusqu’à l’annexe. Magique ! Lui, il a pied mais moi, je n’ai pas pattes alors je développe mes pectoraux puissants en nageant vite. Depuis, je ne sais pas pourquoi, il m’appelle « Havanaudou ». Si ça l’amuse ! Mais moi, c’est homologué, je suis médaille d’or du 50mètres nage chien… Moi ! …
Ma qualité essentielle : Esthète (...de quoi ? C'est pas un gros mot j'espère...)
Samedi 20 août 2016
Faire pipi sur la chaîne d’ancre ?
Pierre est amusant à essayer de traduire mes penses mais il y a des fois où il ne comprend rien à ce que je lui raconte. Pas plus tard qu’hier soir, il me fait descendre pour la nuit, chose que je n’aime pas. Cela fait plusieurs soirs que je rêve d’une nuit à la belle étoile. J’ai bien essayé une fois mais, trempé de rosée, j’ai bien été content qu’« Il » me fasse descendre au moment d’éteindre. Hier, par contre, ça m’aurait plu de passer la nuit dehors. Moi, vous savez que je suis obéissant, docile, alors je me laisse descendre à l’intérieur et je me mets sur la banquette. Mais de là à me laisser faire des papouilles alors que je suis contrarié, faut pas exagérer. Je lui ai grogné dessus. J’avais oublié qu’il n’aimait pas mes grognes et j’ai reçu un coussin sur la tête. Alors, pour que tout le monde soit au courant, je récapitule : dans mes grognements, il y a des gradations, celui-là voulait dire, simplement, « Arrête de m’énerver avant de m’endormir ! ». Grognement plus soutenu avec yeux ronds et bordure blanche : « Attention, suis très en colère, ça va barder ! » (Oui je suis fort et musclé !). Et si ma queue bat vigoureusement avec une petite amplitude, alors là, « Barrez-vous, va y avoir de la casse ! » Je suis comme ça, Moi ! Ça m’arrive d’être ainsi quand ils reçoivent des gens pour leur apéro et que leurs jambes empiètent sur mon territoire (une de mes autres qualités est d’être jaloux).
Par contre, le matin, c’est le bonheur quand « Il » me hisse sur le pont et que je peux faire le tour du bateau pour contrôler « de visu » que toutes les odeurs du large et des capots des cabines sont conformes. Ce que j’aime aussi, c’est prendre la place du « Maître » à table. Si un jour, il ne me délogeait pas, ce serait me faire un beau cadeau. À chaque repas, j’essaie pendant qu’il prépare leur bouffe aux odeurs invraisemblables et, à chaque fois, quand il monte pour se mettre à table c’est la même phrase « Havane dégage ! ». Il pourrait y mettre les formes tout de même. Je sais aussi être aimable, Moi ! Et, pendant ce temps, Martine rigole, ce qui n’est pas mieux !
Je ne sais pas ce qu’ils ont depuis qu’on est dans ce nouveau village mais, au retour de ma promenade, ils prétendent que je suis énervé par les trottoirs nouveaux, que j’ai chaud. Conséquence : baignade forcée. Oui ! Vous le savez, je nage comme un athlète ! Mais ça sert à quoi ? Pour que je nage plus longtemps, Pierre m’a mis la laisse et m’a amené, contraint et forcé, jusqu’à la chaîne d’ancre. Il est taré, comment voulez-vous que, en nageant, je puisse sentir les odeurs de la chaîne avant de lever la patte pour laisser ma trace urinaire de fauve canin ? J’ai bu la tasse, c’est tout. Au retour, je longeais désespérément la coque du bateau en cherchant à y monter. Dans mon émoi, j’avais oublié que l’échelle était à l’arrière et que Martine m’y attendait, serviette et récompense à la main. Malgré leurs défauts, ils ont bon fond tout de même et je les aime bien. Faudrait juste qu’ils fassent quelques efforts de compréhension.
Ma qualité essentielle : Musclé ET intelligent...
Mardi 23 août 2016
Paranormal !!!
En dehors de me faire jouer au mannequin pour mon cousin Arthur, mais que font-ils toute la journée sans sortir ? J’ai beau leur gratter les pieds, les appeler dehors, rien n’y fait. À croire qu’ils ne veulent pas être décoiffés ? C’est vrai que le vent souffle fort mais j’aime bien mettre ma truffe face aux bourrasques. Je ne leur dirais pas mais j’arrive à comprendre le langage de Madame Tramontane. Ses sifflements racontent ses mésaventures passées, la cause de ses colères mais, c’est dommage, je comprends pas tout. Vous ne me croyez pas ? Si je vous dis qu’elle se cache dans les Pyrénées (je ne connais pas cet endroit, donc je ne peux pas l’inventer), qu’elle pourrait être la fille de Mistral et de Sirocco. Je l’ai même entendu parler d’une grotte dans une montagne au nom d’une dent de chien. Comment dit-elle ? Ah oui, c’est « Canigou ». Il faudrait que les savants étudient mieux la « caninologie », ils en découvriraient des énigmes scientifiques. Pas plus tard que ce matin, à la radio, ils ont dit que le mot « canicule » venait de l’étoile CANICULA, de la constellation du chien et qu’elle se couchait le 24 août. Quand je vous dis que j’ai des dons paranormaux et que, lorsque le « myope de la truffe » renifle, il détecte des perceptions insoupçonnables. Vous êtes bien prétentieux les humains de croire que vous savez tout.
Toujours est-il que, en ce moment, cette dame lève des grosses vagues qui trempent Pierre quand il m’emmène à terre. C’est mieux que la Foire du Trône. Je fais des bonds dans l’annexe. J’ai même droit à ma laisse en guise de ceinture de sécurité. Sympa, vite, je me dépêche de tout faire, Martine est seule sur le bateau et elle s’inquiète. Mais ça fait trois jours que ça dure et j’aimerais dérouiller plus longtemps mes muscles puissants. Alors, d’un aboiement (« Havane tais-toi ! »), j’ai demandé à Madame Tramontane de rentrer chez elle pour qu’on puisse aller tous les trois au marché nocturne, ce soir. Et, vous ne me croirez toujours pas, Madame m’a entendu, elle est retournée dans sa grotte, le calme est revenu, nous avons pu sortir tous les trois. WHAOUUU ! La fête ! J’ai un naturel modeste mais je ne pouvais pas ne pas vous raconter cette facette de mes pouvoirs surnaturels.
Ma qualité essentielle : Modeste
Samedi 27 août 2016
Marin toujours de quart !!! (Quatre quart = entier)
En revenant d’une sortie vessie, plusieurs annexes étaient attachées côte à côte, proches de la nôtre. Je tirais sur ma laisse vers une belle annexe en dur, pas de ces annexes comme la nôtre qu’il faut regonfler souvent, ce qui retarde le moment de ma sortie. Et je tirais, et je tirais vers elle. J’ai eu un « mal de chien » à leur faire comprendre qu’ils pourraient changer mon yacht. Il y a des fois où je les trouve un peu étriqués, avec des principes que, Nous, les Chiens, n’avons que faire. Autre exemple, j'aimerai bien manger dans leur assiette, ils ne veulent pas, je ne comprends pas pourquoi !!!
En parlant d’annexe, ce qui m’amuse, tous les matins, c’est quand, sur la plage, Martine ramasse ma déjection, la met dans un petit sac et, une fois dans l’annexe, en revenant au bateau, vide le sac dans la mer. Qu’est-ce qui est drôle ? Ben, c'est Pierre qui passe dessus avec le moteur de l’annexe. C’est un « canibroyeur » Whaf ! Whaf ! J’ai aussi de l’humour, vous aviez remarqué…
Whaoufff ! Ce qui m’inquiète un peu c’est quand ils hissent mon yacht sur l’échelle. C’est une navigation qui se prépare et, si j’ai bien compris, à les voir préparer le bateau, celle-là va être longue. J'ai pris mon quart avec Martine. Qu'est-ce que j'étais content, à la belle étoile à surveiller la bonne marche du bateau... mais, après, quand Pierre a pris le relais pour le reste de la nuit, elle a voulu que je rentre, elle a eu peur que je tombe à l'eau. N'importe quoi !!! Je suis un marin MOI aussi. Mais ce sera quand mon pipi popo ?
En navigation, ils croient que je dors. Mais non !!! je fais comme Pierre, je veille, nuit et jour, je veille...
Chouette, ils entrent dans une rivière, je vois la terre, je cours de joie tout autour du bateau. Je reconnais le chantier ! On est arrivés !!!
Cette année de mes quatre ans, j’ai découvert le bateau. Qu’est-ce que c’est bien ! J’ai passé une super saison, j’ai nagé, connu d’autres chiens, des amis à eux. En plus, j’ai appris à bien apprécier Martine et Pierre. Ils ont leur caractère, dès fois, ils n'aiment pas que je fasse des bêtises mais on peut leur faire confiance. La preuve : comment ont-ils fait pour que, en 24heures de voyage, avec uniquement de la mer bleue autour puis une nuit toute noire, sans même jeter l’ancre pour attendre le jour ou, au minimum, mettre les phares pour y voir quelque chose, ils aient pu retrouver l’endroit exact où était ma voiture. Chapeau ! Je suis fier d’eux…
Ma qualité essentielle : Reconnaissant
Samedi 3 septembre 2016
Chien urbain
Je ne sais pas si vous vous souvenez mais, quand je suis arrivé au bateau, au mois de mai, je n’avais pas tellement apprécié le tarmac du chantier. Ces odeurs d’huile, de graisses, de moteurs, de bateaux, de pneus, complètement méconnues, ne m’inspiraient pas. Eh bien, oh que j’avais tort ! Dès que le bateau a été amarré au ponton, j’ai escaladé l’échelle du bateau tout seul et mon grand plaisir a été de partir au grand galop (oui moi aussi je sais galoper) sur le ciment, les oreilles à l’horizontale et de revenir tranquillement à bord. Même pas peur ! Le seul problème c’est qu’un jour, Pierre n’a pas fait attention, j’ai sauté sur le couvercle du coffre arrière et Boum !!! je me suis retrouvé tout penaud au fond du coffre. Cet andouille (je reste poli) vidait ce coffre et a oublié de fermer le capot lorsque je suis revenu. C’est vrai qu’il s’est précipité pour tenir la main de Martine. Ah ! le … !!! Ça va, je ne me suis pas fait mal mais ça fait drôle !!! Ce qui fait drôle aussi c’est de me retrouver à trois mètres de haut, le bateau calé par des pieds en ferraille. Là pas question de faire de bêtises, je les attends sagement pour me descendre.
Ce qu’ils font ne me plait pas du tout, ils descendent des sacs, plein de sacs et les entassent dans la voiture. Même mon lit et mes croquettes sont embarquées. Et vous croyez que je vais pouvoir bénéficier de la banquette entière. Même pas ! il ne me reste plus qu’une minuscule place, roulé en boule. Heureusement que le voyage est rapide. Je me retrouve dans l’appartement de Saint Cyprien à rêver… de mer, de navigation, de banquette où je peux manger à côté d’eux, où je vis à leur hauteur. Pierre n’a même plus ses Crocs où je peux planter… mes crocs. WHOU ! WHOU ! WHOUOU !
Mais, comme je suis adaptable et qu’ils sont là tous les deux, je retrouve vite le moral, d’autant que j’ai eu droit à une douche chaude, signe que la vie civilisée va reprendre…
En guise de conclusion, je n’ai que des qualités, bien mises en valeur sur le bateau… mais ils en ont oublié :Je suis aussi un chien : intelligent, communicatif, curieux, docile, prudent, obéissant, infidèle, observateur, entêté, patient, impatient, charmeur, séducteur, conquérant, excitable, sage… modeste.
Il faut que je m’observe encore, j’ai certainement bien d’autres atouts... et si peu de défauts, c’est ce qui fait ma qualité...
P.S. : N'oubliez pas de lire aussi le carnet de bord de ma maîtresse, elle parle de moi.
Signé : la Star des pontons et mouillages