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Juillet 2005 _____



De crique en crique, sans se presser ...

le 29 juillet 2005

Arrivée à Antalya. Le responsable du nouveau port nous dirige vers un mouillage dont nous reparlerons...


25 juillet

Soirée mémorable. En effet, depuis le temps que nous voyons évoluer des barques de pêche, nous nous doutions que ce labeur, pratiqué depuis la nuit des temps, était ingrat. Mais, depuis hier soir, grâce à Mehmet, notre ami le pécheur érudit en français, nous savons combien ce métier est difficile et dangereux. Vers 23 heures, Mehmet vient nous proposer de relever les filets avec lui. Nuit noire, forte houle, la barque roule bord sur bord, l'antique bicylindre diesel fait son travail. Comment Mehmet a-t-il pu repérer dans ces vagues le bidon orange qui marque le début de son filet? Il avoue lui même qu'il ne l'a pas fait exprès. Une fois l'extrémité du filet à bord, il lui faut ouvrir la trappe du moteur, installer une courroie qui va activer le tambour d'enroulage. Commence alors le long relevage. 1000m de filet tendus le long de la côte. Un main à main épuisant qui dure plus de 30 minutes à la lueur de petites lampes et toujours dans une houle inconfortable. De retour au port, commence ensuite le démaillage et la récupération des poissons qui se terminera à 1h du matin (et nous l'avons aidé). Quelques poissons non commercialisables et, tout de même, 1 Kg de rougets et de grosses crevettes qu'il vendra 25 lires turques (15 Euros). Juste de quoi survivre. Et tout cela en citant J.J. Rousseau ou Baudelaire, Jules Romain et bien d'autres. Mehmet, nous sommes heureux de t'avoir rencontré, tu mérites de réussir. Inch'Allah!!! Mais pourquoi, dans ces eaux protégées (tortues et phoques) sur 35 milles, y a-t-il si peu de poissons? Pourquoi les chalutiers vont-ils venir, cette année encore, braconner dans le secteur à la barbe de Panda, une association écologiste internationale basée dans le port ?


23 juillet 05

De nouveau, une crique extraordinaire tant au niveau du cadre, de la forêt qui tombe dans l'eau, de la chaleur de l'eau (30°C) que de son aspect sauvage. toujours sans aucun bateau de plaisance. Seules quelques barques de pêche sillonnent cette mer et, ce soir là, 4 hommes à bord de l'une d'entre elles, le père, le fils étudiant en anglais et l'oncle et le patron pêcheur, décident de venir passer une soirée de pêche en passant la nuit sur la plage de "notre" crique sauvage. Nous avons été invités à partager leur repas, un loup (bar pour les gens de l'Atlantique) de 7 kg pêché le matin même. Soirée mémorable de gentillesse, au clair de lune. Le lendemain, un autre pêcheur nous a proposé une cigale de mer (pour les ignares, un niveau supérieur à la langouste et au homard) pour une bouchée de pain que nous n'avons même pas marchandé. Nous n'osons pas dire que nous l'avons dégustée avec un somptueux vin blanc de Chypre grécophone... sans oublier les oursins, les bigorneaux et les arapèdes (berniques pour les gens de l'Atlantique). Et, aujourd'hui, dans le petit port d'Aydincik , nous avons retrouvé nos amis et fait la rencontre de Mehmet, un turc érudit ... et pêcheur, parlant merveilleusement bien le français. La soirée va être animée.

Le spi prend enfin l'air

Le 21 juillet 05

La côte Sud Est est réellement splendide sinon grandiose et n'a rien à envier à la côte Ouest de Turquie. De plus elle est totalement ignorée des plaisanciers. Eau très chaude 30°C dans une des plus belles criques. Nous savons que, ensuite, il y aura très peu de criques et seulement quelques petits ports. Nous en profitons. Ce matin, le spi est de sortie... pendant une heure tout de même. Merci Jean Claude de TOLOLEA. Le système de la poulie fonctionne très bien. Il permet de gréer le spi symétrique en asymétrique tout en pouvant le passer d'un bord sur l'autre et, le tout, sans tangon ni avoir avoir besoin de rentrer le spi puis de le renvoyer de l'autre bord. Génial!


De quoi améliorer l'ordinaire

Le chaudron magique

Tortue curieuse

Depuis que nous sommes revenus de notre escapade terrestre, la vie est dédiée au farniente estival. Seulement 8 milles parcourus pour aborder trois criques, parmi les plus belles que nous ayons rencontrées. Toutes sont peuplées de magnifiques tortues qui sortent leur tête de l'eau par nécessité respiratoire mais certainement aussi par curiosité. Très difficile de savoir où elles vont sortir pour les observer. Les fonds sont assez poissonneux (belle pêche au filet) mais aussi riches en trouvailles, la preuve, ce chaudron de cuivre qui a échappé de peu à la fossilisation puisqu'il était, tout proche de l'ancre, par 10m de fond, déjà pratiquement recouvert par les sédiments. L'esclave - peut être romain - qui l'a laissé tomber du bateau a dû avoir quelques problèmes. Pour nous deux belles heures de décapage pour redonner vie à cette "merveille". Pas de soudure ni de rivetage. Un très beau cuivre embouti qui brille de tous ses feux. L'étamage à l'intérieur et la suie à l'extérieur ont contribué à sa conservation. Nous avons découvert aussi beaucoup de très grosses amphores cassées vers une des rives de la crique.


1200km parcourus pour 64 Euros... à deux!!!

Taxi triporteur vers l'Otogar de Tasucu

Ferveur dans l'Eglise fondée par St Pierre

La Joconde du musée de Gaziantep

L'entrée vers la source d'Abraham et le lac aux carpes sacrées

Femme kurde dans Sanli Urfa

Artisan bijoutier dans le bazar de Sanli Urfa

Aziz et Ferida

Le 10 juillet: de retour d'une escapade vers l'est Turquie.

En Dolmus (taxico), mini bus, bus, taxi... et à pied, nous sommes allés à la découverte d'Antakya (Antioche), de Gaziantep et de Sanli Urfa en territoire kurde. Une expérience de vie, une rencontre avec un autre peuple prisonnier d'un tragique imbroglio politique. Le mode de vie des kurdes se rapproche beaucoup plus de celui du Maghreb que de celui des turcs mais certainement aussi de la Syrie que nous n'avons pas pu aborder faute de visa - uniquement délivré par les ambassades (l'an prochain peut-être ... Inch'Allah!).

Antakya: LA grotte - fierté de toute la ville - qui reste la première église fondée par St Pierre, là même où St Paul lui fut présenté ... et converti. C'est aussi sous cette voûte que le christianisme a trouvé son nom et sa voie. Absurdité? C'est toujours un lieu de pèlerinage pour les turcs alors qu'elle n'est honorée par notre "Sainte" Église que le 29 juin et par la visite de deux Papes !!! Quant à nous, nous avons apprécié l'atmosphère pure de cette paroi de roche d'où sourd une eau salvatrice. De St Pierre d'Antioche à Saint Pierre de Rome, en passant par diverses églises et chapelles d'Israël, de Malte, d'Italie, de Grèce, d'Espagne, de France... qui lui sont, elles, religieusement et fastueusement dédiées, nous avons bien suivi la trace laissée par "mon" Saint.

Antakya c'est aussi une belle ville traversée par le fleuve Oronte, un superbe musée aux mosaïques rivalisant presque en finesse avec celles de Tunis, des traces archéologiques impressionnantes, des havres de fraîcheur... et des gens très accueillants.

Gaziantep, un fort - la guerre, toujours la guerre - des artisans, une ville où notre présence ne passe pas inaperçue et un musée remarquable, très moderne, où les somptueuses mosaïques découvertes lors de la construction du barrage Atatürk sont très bien mises en valeur. Les turcs sont aussi de bons muséologues.

Puis un voyage vers une région où les kurdes sont toujours les maîtres au prix de la guérilla et du sang. Qui a raison? Qui a tort? Qui massacre qui? Qui réplique aux massacres? Qui pose des bombes? Mais pourquoi donc le Kurdistan méridional possède-t-il du pétrole? Certains guides de grand renom (Néos entre autres) font l'impasse totale sur cette zone géographique, certes parfois chaude... Mais n'est-il pas aussi raisonnable de plaire à l'ordre établi?... Et pourtant...

Sanli Urfa: ... C'est là qu'Abraham, personnage biblique reconnu comme le père de trois religions, aurait vécu un demi siècle avant de repartir prêcher vers d'autres régions. Un roi du Nemrut, certain d'être un dieu, finit par croire que le seul Dieu était bien celui d'Abraham en voyant ce dernier se jeter d'une très haute falaise dans le vide et être sauvé par une source pleine de carpes qui jaillit sous lui. C'est maintenant un lieu saint (hébergeant toujours des carpes sacrées bien plus jeunes) où les musulmans de tous pays viennent boire l'eau miraculeuse (Lourdes?).

Emmenés par Aziz, notre hôte, visite d'un village en terre dont les pièces de chaque habitation sont couvertes d'un cône en terre crue ressemblant à des termitières, promenade dans les ruines de la première université au monde (babylonienne). Pour accéder à ce site, une très belle route traverse le nouveau grenier de la Turquie, résultat probant de l'édification du 3ème plus grand barrage au monde (Atatürk) qui permet d'irriguer cette immense zone désertique. Contrepartie, 180 villages kurdes noyés... et ce n'est pas fini.

Et, aussi, ballade dans la vieille ville et les remarquable souks qui rappellent les kasbahs algériennes. Beaucoup, beaucoup d'enfants pour qui le jeu consiste à nous balancer le plus vite possible un grand "Hallo!", puis nous aborder en nous demandant notre nom et en se présentant. Un peu lassant à la 356ème fois. Quant aux adultes lorsque notre regard croise celui d'un passant (ou une passante): échange systématique d'un grand sourire et d'un cordial salut. En fait, ici, les touristes européens sont peu nombreux et leur regard est un remerciement (sauf pour un vieux "Hadj", saint homme certainement, très choqué par mes jambes à moitié offertes aux regards!!! (Mais non, ce n'est pas Martine qui rédige, elle était la seule femme à boire du thé dans le plus grand caravansérail de Sanli Urfa et, ce, sans l'ombre d'un regard désapprobateur. 

Où dormir dans cette ville? A l'arrivée dans l'Otogar, nous avons fait confiance à un jeune homme. Il nous a emmené chez son oncle et sa tante, Aziz et Ferida qui, à coup de parpaings plus ou moins bien assemblés, de lits en tubes de fer carrés plus ou moins bien soudés, de matelas plus ou moins aplatis, de barbouille plus ou moins bien répartie sur les murs et de ventilateurs plus ou moins performants... offrent une grande hospitalité, une nourriture kurde héritée de leur période nomade et une grande gentillesse. Nous leur avons promis une page de pub sur le site, nous tenons parole: voir page spéciale "Hospitality Pansiyon, chez Aziz et Ferida". Mais qui ira là bas sur nos conseils?

Retour au bateau hier, samedi 9 juillet à 8 heures du matin après une nuit de bus. L'équipe de la marina l'ont changé de place à cause d'un méchant coup de vent qui le menaçait.

Que de thé (tchay) bu pendant ce trajet!!! Vivement un Raki (sans point sur le i) et un coup de rouge de Chypre.

Et, si vous avez l'ADSL , et l'envie de voir plus de photos, une page spéciale Est Turquie est ouverte.


le 3 juillet:

Hier, la journée aventure: faire notre entrée officielle en Turquie (90 jours pour nous, 1 an pour le bateau). Ici, ils n'ont pas tellement l'habitude de faire ce travail et ils le prennent très au sérieux jusqu'à nous mettre en colère. C'est vrai que le document requiert 4 signatures, à savoir celle du Harbour Master, celle de la police, celle de la douane et celle des services de santé. Et c'est la première fois que nous sommes obligés d'aller dans un service de santé pour obtenir ce tampon. Le service est à l'autre bout de la ville et nous avons tellement râlé que le chef de la police a fait affréter (à nos frais) un taxi pour nous y emmener. Nous sommes restés dans le taxi pendant qu'un employé allait apposer l'indispensable tampon. Dans la plupart des ports turcs, la formalité se fait avec plus de facilité mais même les administrations turques peuvent avoir des œillères. À leur décharge, personne n'a eu l'idée de venir visiter le bateau. Et, ce matin, grande lessive. C'est rare que le grand pavois plus blanc que blanc "napolise" le bateau. Demain, nous reprenons les visites terrestres vers Antioche (frontière syrienne) pour quelques apports culturels. Pas de nouvelles avant notre retour: bonnes nouvelles.

1er juillet: un safari photo dans la baie de Bogsak, près de Tasuku, petit port où nous nous rendrons demain.

Depuis notre arrivée, nous voyons des tortues marines s'ébattre autour de nous, sortir la tête pour respirer et se repérer, lever une patte nageoire hors de l'eau... Aujourd'hui, chasse à l'affut: Martine au guet sur l'annexe, Pierre dans l'eau et, soudain, la tortue ne voit pas le chasseur et passe sous lui. Une photo et une seule! L'eau est trouble mais la bête d'un bon mètre de long est bien là. On ne lui donnera pas un tirage papier comme à nos amis du restaurant de la plage.

Le récit de Martine N°2 est en ligne!!! Notre opinion sur les deux Chypre ... et bien d'autres choses St Pierre, Abraham et les kurdes...
Notre visite en Jordanie Notre visite en Israël Hospitality Pansiyon, Sanli Urfa Turquie Est

Pour vous, terriens, quelques observations météorologiques ancestrales (informations météo plus complètes sur la page spéciale)

JUILLET

Juillet ensoleillé remplit cave et grenier.

Souvent juillet orageux annonce hiver rigoureux.

Juillet sans orage, famine au village.

1er juillet : Quand il pleut à la Saint Calais, il pleut quarante jours après.

3 juillet : S’il pleut le 3 juillet, il pleuvra jusqu’au 11 août.

4 juillet : S’il pleut le jour de la Saint-Martin Bouillant, il pleut six semaines durant.

13 juillet : Pluie au jour de la Saint Eugène met le travailleur à la gêne. Mais si le soleil pompe de l’eau, c’est le signe de huit jours chauds.

19 juillet : Le jour de la Sainte Félicité se voit venir avec gaîté car, on l’a toujours remarqué, c’est le plus beau jour de l’été.

21 juillet : S’il pleut pour la Madeleine, il faut six semaines pour calmer sa peine.

26 juillet : S’il fait très chaud pour la Sainte Anne, l’hiver sera froid. Pluie à sainte Anne, huit jours de panne.