Mise à jour : 2015

___ Les carnets de bord de Martine___

Année 2011

Première partie, de Marmaris à Corfou

carte

Vers deuxième partie, de Corfou Grèce à Crotone Italie

Dimanche 1er mai 2011 : d’Orly (France) à Rhodes (Grèce)
«Un palace à Rhodes. »

Feu d'artifice


Après le feu d’artifice de la Foire du Trône qui honore notre départ…, les sacs de voyage bien remplis, nous voici à Orly, prêts à l’envol pour une nouvelle saison. Nous avons fait notre plein de tendresse pour les cinq mois à venir ; et, ce, jusqu’au dernier moment, puisque, gentiment, Tristan et Arthur nous ont déposés devant l’aérogare. La saison 20II commence, comme d’habitude, par l’angoisse du surpoids des bagages de plus en plus taxé par les compagnies d’aviation bien vigilantes. Nous avons beau délester nos sacs, nous sommes toujours lourdement excédentaires... Cette année, nous avons prévu d’atterrir à l’aéroport de Rhodes et ferons le voyage avec nos amis de « Marchourêve ». Cette première étape est utilitaire pour nous. Ayant choisi de naviguer dans les eaux hellénistiques, nous devons passer contrat avec un opérateur de téléphonie grec. Autant le faire maintenant et éviter d’aller apponter dans ce port. L’escale aura aussi un petit air de début de vacances.
Nous sommes très en avance, et, postés devant la porte d’accès au secteur réservé à Transavia pour les embarquements, nous pouvons commencer notre traque aux touristes sympathiques et peu chargés en bagages. Oui ! Ils existent les heureux touristes qui voyagent légers…
Quelques inquiétudes, et les voici qui se présentent : Ouf ! Deux couples amis qui comprennent vite notre problème, à moins que ce ne soit notre bonne mine qui les convainc. Ils acceptent de nous intégrer dans leur groupe pour l’enregistrement. Heureusement que nous ne comptions pas sur Claudine et Jean-Michel. Ce dernier, avec le matériel embarqué, avait déjà plombé les bagages réduisant singulièrement la garde-robe de Claudine ! Il n'a pas échappé à la surtaxe.
Stratagème réussi. Merci à ces aimables compagnons de voyage qui resteront pour nous des anonymes… à moins qu’un jour ils ne se reconnaissent en lisant ce journal. Nous voici embarqués, et nommés responsables d’une issue de secours latérale dont nos sièges, placés là par souci de rentabilité, limitent un peu l’accès. Pourvu que… Alors que la première partie du vol se déroule le plus sereinement possible, le pilote a la bonne idée de nous décrire notre plan de vol… rien à signaler jusqu’à l’approche de la Grèce, mais là-bas, turbulences, fort vent… encore l’Olympe qui se chicaille !
Soulagement lorsque nous nous posons sur l’aéroport de Rhodes, apparemment plus engageant que le port de triste renom et récupérons nos bagages. Effectivement le ciel est bien gris et menaçant… Dire que la majorité des passagers est venu chercher un peu du réputé soleil grec !
C’est un « Palace » digne de ceux de Djerba que Claudine a sélectionné pour passer une nuit Rhodésienne… Certes nous ne profiterons pas de tout ce qui est proposé : vastes salons, piscine, mais nous apprécierons l’ascenseur extérieur de verre style Las Vegas !

Rhodes

rhodes


Rhodes est bien désert en ce dimanche soir, toutes les boutiques sont fermées et les restaurateurs essayent d’attirer les quelques flâneurs.
Notre choix se porte sur une antique demeure où nous pourrions bien voir apparaître quelque Chevalier de St. Jean… Un très beau cadre.

 

Lundi 2 mai 2011 : de RHODES (Grèce) à MARMARIS (Turquie)
« À nous les opérateurs téléphoniques »

 

Rhodes

Rhodes




Tandis que nos amis flânent, en badauds, dans les ruelles du vieux Rhodes, nous arpentons les trottoirs de la Rhodes nouvelle à la recherche des magasins de téléphonie. Tous y passent : Cosmote, Vodafone, Wind… Pas si simples les connections Internet par mobile en Grèce, à moins d’y être résident et d’y payer des taxes. Quand notre choix se porte sur un système, le matériel n’est pas disponible. Une solution semble finalement trouvée avec une clé 3G Cosmote… Nous verrons à l’usage. Rhodes s’est animée et nous pouvons muser à loisir en attendant l’heure du départ du Catamaran pour Marmaris, tant de fois croisé en mer et rarement apprécié par sa faculté d’ignorer les pauvres voiliers toilés pour privilégier sa trace directe !
Nous retrouvons, par le hublot, les paysages familiers. Il est 18 heures lorsque le taxi nous dépose au pied de l’échelle gentiment installée par Jeff. Logos a attendu sagement son réveil et sa mise à l’eau prévue pour le 5 mai.

 

 

Mardi 3 mai 2011 : YACHT MARINE (Turquie)
« Journée bleue. »

 

bleu

bleu

bleu


Une longue journée consacrée à la préparation de la carène… Le ciel est menaçant, il faut donc se hâter : un léger ponçage, plus léger que prévu, une couche d’apprêt, deux couches d’un bel anti-fouling bleu outremer. Pierre s’affaire, tandis que, les bagages rangés, un avitaillement succinct fait, je vais aux nouvelles… Fichtre, il y a de l’orage dans l’air de la marina car les dates de mise à l’eau ne sont pas respectées… Certains attendent depuis 3 jours et perdent patience. Il faut avouer que notre petite marina familiale découverte en 2002 est devenue un monstre… Des bateaux, des bateaux partout et non des moindres… Les immenses yachts se comptent par dizaines. Côté bureau, c’est aussi tout chamboulé. Finis les confortables canapés de cuir où l’on avait plaisir à s’assoir tout en dégustant le traditionnel verre de tchai (thé). Il faut maintenant se contenter de fauteuils pont et patienter en attendant le bon vouloir de l’une des secrétaires, pour la plupart inconnues. Que dees visages nouveaux ! Il semble que le staff n’ait plus le droit de s’éterniser à Yacht Marine, peut-être de peur que des liens ne se tissent entre le personnel et les plaisanciers ? Résultat, tout le monde est mécontent : le personnel surmené fait grise mine, les plaisanciers râlent… Où sont les belles corbeilles de fleurs distribuées par Nazli l’ancienne « General Manager » pour la fête des mères et les pochettes de T-shirt, casquette et fanions aux couleurs de la marina. Il est toujours désagréable de constater que les choses évoluent, mais pas toujours dans le bon sens, sauf peut-être celui de la rentabilité !
Pierre a si bien œuvré que, dès le soir, Logos est prêt à être mis à l’eau, comme prévu le 5 mai.

.

4 et 5 mai 2011 : YACHT MARINE (Turquie)
« Ambiance d’examen !!! »

lift


Ces deux jours d’attente sont mis à profit pour retrouver nos anciennes connaissances, « Roulemapoule » se fait bichonner par Pascale et Philippe avant sa mise à l’eau, « Mélody » se prépare pour sa saison estivale, « Swansea » piaffe d’impatience car il désespère d’être sur la liste des heureux élus. « Bégonia », lui, se balance déjà sur la mer, prêt à accueillir Clotilde. Et puis il y a les nouveaux, enfin nouveaux pour nous, car fidèles lecteurs du site, ils savent tout de nous, sans s’être fait connaître : « Bazako »avec Michel et Catherine, « Chorus » avec Daniel et Marie-Claude… Les bavardages font passer le temps. Comme pour les résultats du bac, la préoccupation des candidats à la mise à l’eau se lit sur les visages tendus lorsque la liste des promus est affichée, chaque matin. De toute évidence, les travel-lifts ont beau vrombir jusque tard dans la nuit, il n’y a que peu d’élus. Il faut avouer que le temps maussade n’incite pas non plus ceux qui sont déjà dans la darse à prendre le large, d’où encombrement.
C’est promis, notre tour viendra demain.

 

 

6 mai 2011 : YACHT MARINE (Turquie)
« Nous sommes sur la liste !!!»

mise à l'eau

mise à l'eau


Dès l’ouverture du bureau, Pierre fait le siège… des secrétaires (attention !), du conducteur du lift… Ouf ! Logos est reçu 12ème… sur 27 cela nous laisse une petite chance… 16 mécontents, cela ferait désordre !
Effectivement vers 10 heures, le chariot tracte Logos jusqu’au lift… « Bazako » est déjà parti. Seul reste notre voisin anglais retardé depuis plus de 3 jours, son ber n’était pas métallique… Il faut bien que les 50 euros supplémentaires donnent quelque privilège. Fausse joie, nous nous retrouvons placés en stand-by à côté de « Bazako »… Pour combien de temps ? Au moins nous pouvons assister à la mise à l’eau conjointe de gros yachts et de voiliers beaucoup moins conséquents et, de temps en temps, plaider notre cause auprès des manutentionnaires, tout en échangeant avec tous ceux qui ne manquent pas d’emprunter cette voie incontournable quelques amicales banalités ou d’enrichir notre « savoir » des expériences vécues par d’autres tel « Pamza » de Bruxelles.
17h30, c’est enfin notre tour ! Logos bien sanglé, descend lentement dans la darse. Allons-nous retrouver nos gestes, après ce long hivernage ? Une courte répétition, c’est parti. Premier appontement réussi à l’un des pontons VIP : Ponton Hôtel… où nous retrouvons des visages familiers. C’est tout de même agréable d’être connus et de pouvoir être pistonnés.

 

Du 7 au 15 mai : YACHT MARINE (Turquie)
« Une semaine sur Hôtel »

beldibi

beldibi


Une longue semaine sur un ponton, c’est un épisode de vie qui s’organise, avec une routine vite installée. Il y a les courses à la ville voisine avec le rendez-vous dominical au marché de Beldibi, riche en beaux produits frais. Il nous sera, par deux fois, difficile de résister à d’appétissantes morilles. Les relations de voisinages aussi se font chaleureuses devant le petit apéritif du soir, chacun y parle des problèmes rencontrés, des solutions trouvées, des projets pour la saison. Seul « Roulemapoule » prend la direction que nous envisageons, c'est-à-dire une route vers l’Ouest et retour dans les iles ioniennes en doublant le sud du Péloponnèse que nous ne connaissons pas encore. Peut-être nous retrouverons nous ? Il faut dire que, depuis plus de 8 années, nous « hantons » les mouillages et ports de la Méditerranée Orientale, heureux d’avoir pu profiter de belles opportunités, telles la Syrie, le Liban, Israël, sans oublier Istanbul.
Pierre, comme chaque année, prépare soigneusement Logos -peut-être avec encore un peu plus de soins cette année - et profite du savoir-faire turc pour apporter quelques améliorations. Nous décidons même de lui donner un nouveau look intérieur en le dotant de beaux coussins tout neufs… rouge « Garance ».
Il nous faut changer le sondeur dont un joint n’a pas pu empêcher un ruissellement tragique pour l’électronique. Par chance, le modèle nouveau trouvé sur place peut utiliser l’ancien câblage. Pour les travaux de révisions mécaniques, nous ferons appel à notre bien aimé « Doktor mecanic » mais bien sûr, en dehors de la marina.

Lundi 16 mai 2011 : MARMARIS : de YACHT MARINE à ADAKOY – PUPA
« Au revoir Yacht Marine »

pupa


La matinée est consacrée aux formalités d’usage : apurement des dettes à la marina et chez le shipchandler, un dernier avitaillement et surtout les derniers échanges avec des amis de longue date. Nous reverrons nous au hasard de navigations ? Saurons-nous, malgré tout, rester en contact par Internet ? Nous quittons cette marina qui nous héberge depuis 2003. Nous y étions alors comme dans un village où nous avions toujours plaisir à revoir de vieux amis, qu’ils soient turcs en ce qui concernait le personnel de la marina, ou français et anglais chez les plaisanciers.
Aujourd’hui, nous quittons une ville de bateaux devenue presque tentaculaire, où, maintenant, l’anonymat l’emporte, privilégiant ainsi la rentabilité à la chaleur des relations. Il y a tant de gros yachts ! Quelle importance peut avoir la déception de voileux qui auraient souhaité que rien ne changea ! Seul nos amis de Nokta sont fidèles à leurs options et ont su préserver cette chaleureuse ambiance qui règne dans leur bureau. Merci à eux d’avoir toujours su apporter leur support et leur compétence tout en préservant de chaleureuses relations amicales.
Une tortue vient folâtrer devant l’étrave de Logos. Elle semble nous dire au revoir, elle dont nous ignorions l’existence même.
½ mille, nous prenons notre premier mouillage de la saison, et pourrons, tout en profitant du paysage, effectuer les derniers réglages et réceptionner nos beaux coussins.

 

 

Du 17 au 19 mai 2011 : MARMARIS : ADAKOY- PUPA
« Hors la loi !!! »

pupa

pupa

pupa


Nous voici « sans-papiers », Pierre ayant dû déposer notre transit-log et passeports pour légaliser notre sortie de Turquie… un peu en avance pour cause de fête de la jeunesse, ce qui veut dire, je ne sais pourquoi : congé des fonctionnaires !!!
Une journée calme, à regarder les mouvements des autres voiliers. Pour la baignade, la température de l’eau est encore trop fraîche pour en faire une source de plaisir. « Marchourêve » a mouillé non loin de nous, ces dames peuvent papoter tricot… tandis que ces messieurs parlent bricoles.
Tout à coup, en soirée, tout s’accélère. Pierre transforme notre annexe en bateau taxi, de la rive à Logos. C’est d’abord Orhan, venu effectuer les dernières interventions sur Monsieur Perkins (changement de la pompe à injection), avec un petit pincement au cœur car il a du mal à imaginer notre départ après toutes ces années de bons soins prodigués et la confiance que nous lui avions témoignée alors qu’il débutait. A-t-il des « grands-parents » ? En tout cas il semble nous avoir acceptés comme tels et souhaite nous accueillir peut-être un jour chez lui en amis.
Et puis, en même temps, voici que le tapissier effectue la livraison des 14 beaux coussins… Quelle animation ! Une nouvelle jeunesse pour Logos et un clin d’œil à notre Garance et à sa tante Aurélie !
Les anciens coussins déposés sur la berge vont rapidement faire de nouveaux heureux… C’est bien ainsi.



Vendredi 20 mai 2011 : de MARMARIIS (Turquie) à SYMI (Grèce)
« Au revoir Turquie, bonjour Grèce ! »

 

symi


C’est encore le grand calme lorsque nous levons l’ancre pour notre première navigation de l’année… 39 MN jusqu’à la première île grecque Symi et son mouillage de Panormitis. Peu de trafic, nous ne croiserons qu’une vingtaine de bateaux pendant la descente de ce vaste golfe tant de fois parcouru. Le vent nous est contraire… orienté SW… un comble ! Et c’est avec Mr Perkins que nous gagnons cette vaste baie où nous savons pouvoir nous ancrer, face à ce beau monastère restauré flambant neuf et dont le carillon joyeux marque heures et moments religieux. Cela change de l’appel du Muezzin dont l’incantation semble déchirer le firmament mais les cloches font partie de nos racines chrétiennes et ont tant de fois ponctué notre vie. Ce n’est pas encore la haute saison, cependant, 16 voiliers se balanceront le soir dans cette belle baie aux eaux émeraude qui évoquent de lointains lagons, sauf pour la température. Dire qu’il fait si chaud en France !

 

 

Samedi 21 mai 2011 : de SYMI (Panormitis ) à TILOS (Livadhia)
« Ambiance grecque »

Il ne reste que 4 voiliers lorsque nous levons l’ancre pour gagner l’île de Tilos, déjà fréquentée en 2004, sur la route de Santorin. Nous ne sommes pas très matinaux et il eut pu nous en cuire, car peu de temps après notre arrivée, 6 voiliers arrivent pour apponter !!!

nav tilos

tilos

chorus


Sept ans plus tard, le quai de ville s’est « embourgeoisé » de pendilles, de bornes eau et électricité. Certes il nous coutera 12 euros, mais le confort est appréciable. Surprise, « Chorus » que nous imaginions en route pour la Crête le long de Rhodes a choisi cette route. Nous avons donc tout le temps de faire plus ample connaissance avant une nouvelle séparation.
Après nos deux navigations « emmitouflées », nous voici confrontés à la forte chaleur qui fait que la sieste grecque se prolonge jusqu’à la soirée. Alors, là, les voix se font plus fortes, les gens s’interpellent… Ambiance méditerranéenne que l’on ne trouve pas en Turquie. De piaillardes corneilles mêlent leurs cris aux voix.


Dimanche 22 mai 2011 : TILOS «  Livadhia »
«Un minuscule monastère »

« Chorus » nous quitte. Une belle rencontre qui ne sera surement pas éphémère. Et dire que deux équipages d’enseignants ont pu ne pas parler d’élèves !!

Tilos

Tilos

Tilos

Tilos

Tilos

Tilos

Tilos

Tilos


Le bus dominical de 11 heures nous attend pour nous conduire au monastère d’Agios Pandeleimonas. Ne voulant ni choquer le Pope, ni les fidèles, nous avons adopté une tenue correcte et c’est avec surprise que nous nous retrouvons parmi des touristes… Un look touriste cela se remarque ! Aucune « yaya », vêtue de noir, allant faire ses dévotions dominicales. Rien que du touriste !
Nous voici véhiculés -pour 4 euros aller et retour - au bout du monde, par l’unique route de l’île, jusqu’à un minuscule monastère adossé à la montagne où sérénité et convivialité règnent. Une visite sans contrainte et tout le loisir d’admirer, dans la petite chapelle, de vieilles fresques délavées qui font appel à l’imagination du visiteur. Dans le jardin en contrebas, à l’ombre de majestueux platanes, l’unique pope habitant ce monastère, devise avec entrain avec les touristes et semble se réjouir de ces conversations qui le mettent si agréablement en contact avec le monde extérieur. Une source semble privilégier ce lieu saint.
Même notre chauffeur complaisant participe à l’agrément de ce petit circuit, n’hésitant pas à faire un détour pour nous faire admirer une belle plage, un minuscule petit port et la capitale de l’île Mégalo Horio dominée par les ruines d’une ancienne forteresse.
Nous ferons, cette année, l’impasse de ce vieux village abandonné de Microhorio, visité à notre dernier passage, privilégiant une soirée au calme et le visionnement du film « 12 hommes en colère » avec Henri Fonda, en réserve sur l’ordinateur. Les mouvements de véhicules et de piétons nous annoncent l’arrivée du ferry : fin d’un week-end familial pour certains, promesse d’une belle semaine de vacances pour d’autres, ambiance typique d’une île qui semble rythmer ses vibrations sur les rotations des ferries. Les innombrables chats de Tilos ne manquent pas de participer à la sacro-sainte sieste grecque.

 

Lundi 23 mai 2011 : de TILOS (Livadhia) à ASTYPALAIA (Skala)
« Guerre chimique »

Astipalaia

Astipalaia

Astipalaia


Toujours ce même déplaisir causé par la sonnerie du réveil… justement la nuit où vous avez le moins bien dormi : moustiques affamés, pêcheurs très matinaux. Nous avons 55 MN à parcourir, donc à peu près 10 heures de navigation.
Tout le monde dort encore, seul notre moteur vrombit. Il est 6h10. Tiens ! D’étranges bestioles ont envahi le pont et niché dans le lazy bag de la grand-voile… Des cafards ? Pas vraiment, une nuée d’étranges bestioles voletantes… Une puissante guerre chimique va en venir à bout et bientôt les cadavres jonchent le pont. Berk ! Berk ! Des passagers clandestins… embarqués depuis quand ?
Quelques barques de pêcheurs, quelques tankers puis la grande solitude de la pleine mer.
Le vent se joue un peu de nous, et, variant sans cesse son angle, il nous est difficile d’établir le Génois de façon durable. C’est vent dans le nez que nous parvenons à Skala, port d’Astypalaia, en admirant au passage cette magnifique chora blanche surmontée des murailles en ruine d’une ancienne forteresse.
Une nouvelle digue a été construite, permettant l’appontement de 8 bateaux avec de beaux quais. Nous pourrons prendre l’unique appontement le long du retour de digue, ainsi protégés des rafales et, surtout, ne courant pas le risque désagréable d’un décrochage de l’ancre par d’autres voiliers (spécialité italienne)… Pas d’électricité, les belles bornes installées ayant été, pour la plupart, arrachées par une forte tempête d’Est. Pour une fois qu’une municipalité grecque faisait l’effort d’équiper une marina dont les infrastructures avaient été construites grâce à l’Europe ! Skala est devant nous, blanche et bleue.
Le quai s’est chargé en soirée. La saison de navigation semble avoir commencé pour tout le monde.

 

Mardi 24 et Mercredi 25 mai 2011 : ASTYPALAIA : Skala
« Des référents !… »

Astipalaia

Astipalaia

Astipalaia

Astipalaia

Astipalaia


L’image des maisons cubiques aux murs, blanchis à la chaux de Chora, l’ancienne cité construite en haut de la haute colline, sous la protection des hautes murailles de la citadelle vénitienne était restée gravée dans notre mémoire. Le temps du petit déjeuner, après une douce nuit, nous permet de l’admirer. Quelle belle déclinaison de bleus dans les boiseries.
C’est d’un pas assez alerte que nous montons vers Chora par le sentier encore bordé de belles fleurs, sans doute portés par une douce brise qui adoucit l’ardeur des rayons du soleil. Des ruelles étroites, des escaliers de pierre, des maisons pimpantes, pour la plupart encore fermées, élégamment restaurées dans l’attente de leurs vacanciers. La citadelle vénitienne dont la façade a retrouvé ses balcons de bois semble souffrir de restriction budgétaire, sa restauration ayant été abandonnée.
Nous redescendons sur Skala, bâtie en amphithéâtre par la crête où se dressent huit beaux moulins à vent.
Le temps semble se gâter, le ciel grisonne, la mer moutonne… Une seconde journée au quai sera la bienvenue et nous permettra de faire la connaissance de l’équipage du voilier ORYX, en partance pour les côtes turques… Nous voici devenus des « référents »… Ceux qui connaissent, ceux qui savent… mais sait-on jamais dans ce monde en si rapide évolution… Ce qui était vrai hier ne l’est déjà plus aujourd’hui !

------------------------


Jeudi 26 mai : d’ASTYPALAIA à SANTORIN
« Pluie du matin … »

Pluie du matin abat grand vent...
Pluie du matin n’arrête pas le pèlerin… En route pour Santorin…
Il a plu une partie de la nuit, mais ce matin semble plus calme et le vent devrait nous permettre de gagner l’île de Santorin, distante de 50 MN, dans de bonnes conditions.

moteur


À 6h30, tout le monde sommeille encore, sauf les barques de pêcheurs qui chalutent sous le cap… Fichtre quelle vie !!!
Pas assez de vent pour tenir le génois, Monsieur Perkins est donc à l’œuvre, jusqu’au moment où Pierre décèle une fuite importante côté moteur… Geyser d’eau dans sa figure au moment où il passe la main sur la pipe d’échappement… Arrêt du moteur, analyse de la fuite due à une corrosion, un gros cratère dans le métal. Colmatage avec un gros boulon enduit de colle à deux composants enfoncé dans le trou… Si la colle prend ?… Résultat ?... Pas avant une heure, et sans moteur… Heureusement, Zéphyr a la bonne idée de s’exciter un peu pour nous permettre d’établir le génois… pour 7h30 de voile, sous toutes les allures… une vraie leçon pour les Glénan ! Pendant ce temps, les nuages se partagent le ciel. Certains, dont nous bénéficions, ventent, d’autres pleurent où même tonnent, judicieusement derrière nous. La colle semble avoir pris et, au moment d’arriver, le redémarrage du moteur laisse une cale parfaitement sèche, ce qui est très rare.

santorin port

santorin port

santorin port


La passe pour entrer dans le port de Vlikhada, au sud de Santorin, est toujours aussi envasée et nous nous retrouvons bloqués par deux fois… angoisse… le vent fait pivoter Logos autour de sa quille emprisonnée vers l’enrochement. Heureusement que Mr Perkins accepte maintenant les hauts régimes (Merci Orhan). Logos laboure cette vase sans dégâts. Tentative d’assistance portée par un voilier apponté dans la passe et, finalement, admission dans le port à la place laissée vide par un chalutier… merci pêcheurs au travail !!! Où est le projet de marina décrit il y a sept ans ? Mais, quel changement dans l’accueil, quelle efficacité !!! Le fonctionnaire un peu borné a été remplacé par un « Harbour Master » digne de ce nom  qui s’évertue à trouver une place sûre pour chaque voilier. Nous accepterons, à couple, un Bavaria 48 cruiser, avec à bord, huit sympathiques jeunes gens qui, ayant pêché un beau thon, nous ferons partager leur pêche.

 

Vendredi 27 et samedi 28 mai : SANTORIN : Vlikhada.
« Invasion de quads »

Pyrgos

Pyrgos

Pyrgos

Première journée dédiée à la visite de l’île en Matiz Chevrolet, livrée au port. Timorée comme d’habitude je n’ai pas osé faire l’expérience du quad, moyen de transport très in à Santorin ! Des retrouvailles avec des lieux connus : Pyrgos, vieux village fortifié, perché sur une haute colline. Ses maisons colorées sont dominées par le protecteur « Kastro » de pierre, Mégalohorio, village en ruine, aux maisons abandonnées…, Fira,Thira, construite en haut de la falaise à l’à pic impressionnant, de 60 à 120 mètres au-dessus du cratère. Elle éclatede blancheur et de luxe par toutes ces élégantes résidences hôtelières qui ont restructuré les anciennes maisons, souvent troglodytiques, des marins.
Nous imaginons nos petits Charentonnais , remontant à dos d’âne depuis l’embarcadère, puis flânant dans ces ruelles aux vitrines alléchantes il y a un mois !

megajet


Oia est toujours aussi superbe avec ses vieux moulins. Quelques groupes de touristes venus en Méga-Jet (un bateau super rapide) suivent docilement leur guide, ombrelle à la main, mais pas encore l’affluence des grands jours.

Oia Thira

Oia Thira

Oia Thira


Nous nous devons de faire pèlerinage aux Caves Roussos où nous avions pu faire une dégustation mémorable. Quelle déception ! Plus de service vous initiant aux différents crus… Maintenant la moindre goutte dégustée se paye 1 euro, même en cas d’achat de bouteille… Quelle indélicatesse ! Quel piètre sens du commerce ! Une adresse à rayer !
Nous nous contentons d’apercevoir la célèbre plage rouge de Kokino, mais seulement d’en haut, ayant déjà prélevé quelques fragments de roche. À défaut d’oursins ou de bigorneaux, de petits escargots cuisinés en kémia algérienne, ramassés le long d’un mur, agrémenteront notre apéritif du soir.
Nous sommes maintenant à couple triple… Trois places de port encaissées pour l’utilisation d’une seule… Quel sens de la rentabilité ! Une marina digne de ce nom s’imposerait peut-être à Santorin.
Monsieur Meltem donnant du souffle, tout le monde en profite pour faire relâche le lendemain. Même les pêcheurs semblent profiter du repos du week-end, tout en maugréant de devoir se serrer pour laisser quelques-unes de leurs places aux plaisanciers. Pour nous, journée rangements, écritures, tout en profitant de la Wi-Fi du port. Nos voisins s’activent pour préparer leur remontée sur Athènes dès le lendemain. Ils sont jeunes et musclés et la navigation promet d’être sportive. Nous nous contenterons d’entrer dans la Caldeira, ayant repéré des bouées bien tentantes en bas de la falaise d’Oia.

 

Dimanche 29 mai 2011 : SANTORIN, de Vlikhada à Oia.
« Première récolte de câpres »

De sympathiques pêcheurs surveillent nos manœuvres de déhalage. Cette fois-ci nous prenons bien garde de longer la digue du port, tout en surveillant le sondeur… manœuvre malgré tout délicate. Peut-être une façon de limiter le nombre de voiliers cherchant à accéder au port… Plus de 2 mètres de tirant d’eau s’abstenir !

caldeira

caldeira


Sans hésitation, nous débordons l’îlot central, tout noir et sinistre, de Néa Kameni pour prendre une bouée sous la riante Oia. Deux autres voiliers sont déjà amarrés dans cette petite baie. À terre, un petit quai d’appontement… où personne n’apponte pour cause de ressac. Derrière, fermant un minuscule port pour barcasses, quelques maisons encore inoccupées ou abandonnées et une taverne tenue par un couple de retraités.

oia

oia

Un bout du monde, complètement isolé depuis 5 jours, des rochers ayant obstrué le chemin qui descend d’Oia que quelques courageux empruntaient. Nous sommes donc quasiment seuls à nous régaler de calamars et d’une bonne friture. Notre promenade du soir, en bord de côte, nous permet de découvrir un magnifique câprier… Une belle aubaine et une copieuse cueillette, vite mise au sel, qui nous rappelle toujours nos premiers câpriers de Pantelleria.


Lundi 30 mai 2011 : De SANTORIN (Oia) à FOLEGANDROS (Karavostassi)
«Toutes les cloches sonnent sonnent !!!»

folegandros

folegandros

folegandros

folegandros

folegandros


Un petit vent nord est annoncé… Nous mènerait-il jusqu’à Folegandros distante de 24 MN ?
Le départ est assez décevant jusqu’au passage du cap qui se fait sur une mer très formée, avec le vent dans le nez, puis peu à peu, l’angle est plus favorable. Certes le près est un peu serré, mais Logos trace sa route. 1h1/2 de moteur pour 2h1/2 de voile, le rapport est honorable. Cela nous permet d’atteindre Karavostrassi, port de l’île de Folegandros en fin de matinée pour apponter en toute tranquillité, beaucoup de voiliers, surtout ceux de location, choisissant de naviguer jusqu’au soir venu, au risque d’avoir du mal à trouver une place.
Il se dit que Folegandros devient une station de vacances très prisée, accueillant familiers et touristes, dans un cadre qui ne cède en rien au tourisme de masse. Ici, tout reste élégant, respectueux de l’environnement visuel et sonore. Ne pas chercher de boites de nuit… apparemment il n’y en a pas. C’est aussi une île réputée pour les longues marches.
Nous choisirons de prendre le bus pour Chora en soirée. La route pour y monter est aride, caillouteuse, encaissée mais la promenade dans Chora si pleine de charme avec ses nombreuses petites places ombragées où de coquets estaminets semblent s’éveiller pour la saison touristique. Il y a même une auberge pour « routards » qui propose des échanges de livres. Pas moins de cinq petites églises qui semblent rivaliser les unes avec les autres… cela doit être amusant le dimanche !
Dans le Castro, d’étroites ruelles bordées de vieilles maisons, maintenant délaissées par leurs anciens propriétaires sans doute disparus. Des travaux importants de rénovation sont entrepris… Peut-être y trouvera-t-on, dans peu de temps, un nouvel hôtel de luxe. Il est toujours un peu triste de constater qu’une vie authentique va de plus en plus être supplantée par une vie artificielle !
Lorsque nous rejoignons le port, celui-ci s’est chargé de sept voiliers de toutes nationalités : Suisse, Allemand, Autrichien, Anglais et bien sûr Français avec, pour communiquer, une seule langue : l’anglais… Ouille, ouille pour les français, décidemment les plus mauvais linguistes…après les anglais bien sûr, mais eux s’en moquent ! N’auraient-ils pas eu des professeurs à la hauteur, ou s’agit-il tout simplement d’un manque de motivation ? Nous comptons sur les générations montantes pour nous faire honneur.

 

Mardi 31 mai 2011 : FOLEGANDROS : Karavostassi
« Pierre et Louis, deux distingués pontonniers »

 

folegandros


Nous avons fait connaissance de l’équipage du voilier français : LOU GRE II. Claudine et Louis s’apprêtent à passer la saison en mer Égée. Enfin deux passionnés de technologies « nouvelles » qui se retrouvent et parlent un langage qu’ils connaissent bien tous les deux. Il est encore tellement rare que Pierre ne soit pas celui qui renseigne. Devant une bouteille de vin de Paros, chacun peut parler de ses expériences.
Louis et Pierre se transforment de bonne grâce en pontonniers pour recevoir les amarres des nouveaux arrivants, pensant à la satisfaction de leurs propres moussaillonnes lorsqu’elles aperçoivent des mains prêtes à se saisir des amarres.
Les ferries de toutes tailles continuent à se succéder… Reste à imaginer ce que doit être le plein été !

 

Mercredi 1er juin 2011 : De FOLEGANDROS à MILOS (Adamas)
«Au passage, saluons les deux ours ! »

Milos

Milos

Milos

Pas de départ trop matinal puisque nous n’avons que 35MN à parcourir pour atteindre l’île de Milos. Un dernier regard sur Chora, auréolée par un nuage. La mer semble frissonner après le cap, cela va nous permettre peut-être d’économiser un peu de gas-oil… Une heure sous voiles, puis un régime mixte avant de connaître la pétole totale en pénétrant dans l’archipel. Les deux rochers aux formes d’ours en gardent toujours l’entrée. Nous les saluons au passage. Puis nous longeons la côte pour nous approcher de ce petit port si pittoresque de « Klima », mélange de hangars à bateaux et de résidences de pêcheurs, dont les couleurs chatoyantes ne peuvent que ravir l’œil du photographe ou du peintre.
Il n’est plus possible de chercher appontement dans le port intérieur comme nous l’avions fait il y a sept années… Cet abri est réservé aux pêcheurs et aux bateaux de touristes. Il nous faut apponter au grand quai extérieur ou aller au mouillage. Nous opterons pour le quai, équipé en eau et électricité, malgré le déplaisir de voir Logos un peu malmené par les remous occasionnés par les ferries. Pour plus de tranquillité, nous le sanglerons bien.

 

Jeudi 2 juin 2011 : MILOS
«En rade… sur terre ! »

Milos

milos

milos

milos

milos


Encore un beau circuit dans cette magnifique île volcanique aux paysages si variés, en faisant cette fois-ci abstraction des musées et du site où fut retrouvée la célèbre Vénus.

 

venus

 

Encore une petite Matiz Chevrolet pour redécouvrir les sites de l’île d’Aphrodite… En fait, dès qu’une île est belle, Aphrodite se l’approprie ! Une belle plage de petits galets blancs bordée de magnifiques falaises, offrant au regard un dégradé de rouges volcaniques, nous permet une agréable baignade. L’air est encore frais, la plage déserte, le cadre magique, il ne nous reste qu’à oublier la fraîcheur de l’eau… tout au plus 20 à 21°C, comme dirait Pierre… qui ne connait pas… « Une baignade en Bretagne en plein mois d’août !!! »
Bien sûr il m’est difficile de repartir sans quelques petits galets, comme l’auraient fait mes chéries, et une bouture de la plante grasse dépassant d’une des jardinières du restaurant près de la plage… Logos, doit être fidèle à sa réputation, c’est un voilier certes, mais surement l’un des rares à avoir un jardin. Ces nouvelles boutures iront rejoindre nos plantes aromatiques et la petite azalée achetée à Marmaris, à défaut du rosier habituel.

milos

milos

milos

milos


Il nous faut remonter sur la côte nord Est pour retrouver les sites déjà appréciés et que nous avons plaisir à revoir : Klima, saluée de la mer avec ses hangars à bateaux agrémentés d’un étage destinés à héberger les pêcheurs et leurs familles. Ils sont maintenant habités essentiellement en période de vacances ; maisons colorées aux balcons de bois, appelées ici Sirmatas. Les tempêtes d’hiver semblent parfois malmener ces habitations et il faut tout l’acharnement des propriétaires pour préserver ce petit paradis. Il en est de même pour Mandrakia, tout petit port aux garages à bateaux troglodytiques, souffrant de l’érosion de la falaise et Agios Konstantinos, un tout petit bout du monde abrité derrière deux arches de rochers.

milos

milos


Le site de Sarakiniko, avec ses remarquables falaises blanches héritées d’une éruption volcanique, le débouché sur la mer d’un étroit canyon verdoyant. Ici c’est du grandiose  avec ces roches sculptées par le vent et la mer…Peut être une idée d’un paysage lunaire. En tout cas, le sentiment d’être sur une autre planète. Des baigneurs profitent de la beauté de la mer dont la couleur émeraude est renforcée par la blancheur de la côte. Cette fois-ci, pas de baignade pour nous.
C’est dans le port de Pollonia, à la pointe nord-est que nous faisons une pause déjeuner, tout en nous régalant du spectacle de cette baie bordée de tamariniers où se balancent quelques barques. Un tout petit quai pour apponter où s’est amarré un petit voilier de grands voyageurs, un couple de suédois avec un jeune bébé… Escale pour réparer ? Escale pour se reposer un peu ? En tout cas, escale dans un lieu paisible, loin de l’effervescence d’une ville.
En passant, de hautes grilles semblant fermer un site nous ont intrigués… Et si nous allions voir puisque la porte d’entrée est ouverte et non gardée. Un bel espace pour garer la voiture, et entre deux falaises, comme une calanque très étroite, comme un fjord… cela dépend de vos références…
L’érosion de la falaise ne permet plus de descendre au fond, mais ce site mérite bien une visite… Sans un malheureux incident, nous n’aurions peut-être jamais connu son nom… Au moment de démarrer la voiture, voici que la clé se casse dans le Neiman… du jamais connu. Nous étions en panne, en plein soleil, quelque part, aucune indication de localisation ne figurant sur les grilles… Comment donner des renseignements au loueur (conseil : toujours demander à un loueur son N° de téléphone et surtout vérifier au départ que la connexion fonctionne !). Un jeune couple à scooter nous apprend que nous sommes à Papafrangas et s’enquiert de savoir si nous avons bien de l’eau à boire par cette chaleur… Est-ce par égard pour nos cheveux grisonnants ? Nous aurons droit à moins d’égard de la part du loueur qui, après nous avoir récupérés, n’aura de cesse de rendre mon chauffeur responsable de ce bris… C’était à celui qui parlerait le plus fort, en Anglais of course ! Photographie de la clé cassée (une photographie, par expérience, cela inquiète toujours l’opposant), appel téléphonique à la maison mère ont eu raison de sa superbe.

milos

milos

milos

C’est dans une autre Matiz que nous avons achevé notre journée par une visite à l’ancienne bourgade de Plaka, protégée par son habituel Kastro des raids des pirates et, surtout, effectué un avitaillement substantiel au Carrefour de Triovasalos, centre commercial de l’île (un vrai Carrefour qui n’est, ici, qu’un Mini Market à l’enseigne prestigieuse !).

milos

milos


Un sympathique ( et compétent) marchand de téléphone réussit à valider les connexions Internet sur le Smartphone Galaxy de Pierre. Il est aux anges et pourra, entre autre, envoyer plus facilement la position du bateau sur le site et la carte 3D pendant les navigations.

 

Du vendredi 3 au 5 juin 2011 : MILOS : Adamas.
« Le quai des Français »

C’est fou le nombre de voiliers français faisant escale à Milos, la plupart sur la route de la Turquie ou en cours de navigation entre les îles de la mer Égée. Nous aurons le plaisir de revoir l’équipage de Mahi Mahi, anciennement familier de Yacht Marine et d’évoquer quelques voiliers connus.
Le quai est animé par un vieux monsieur « barbu » qui veille au confort de ses voiliers et ne prélève qu’une minime dime de 6 Euros pour un appontement avec eau et électricité. Les coasts-guards font preuve d’une discrétion qui les honore, se contentant de noter les noms des bateaux appontés… Attention, il faut cependant respecter le drapeau grec et sous peine d’un léger rappel à l’ordre - remplacer un drapeau en lambeaux, même si le meltem grec en est la cause.
Une bonne séance lavage… linge et bateau, encouragés par leu carillon joyeux de la cloche de la Cathédrale. Nous voici prêts à gagner ce Péloponnèse Sud que nous ne connaissons pas.

en nav

 

Lundi 6 juin 2011 : de MILOS (Adamas) à MONEMVASIA (Péloponnèse)
« Un lever précoce »

Quelle galère, un réveil qui sonne à 4h30, avant même le lever du jour !
5h20, nous larguons les amarres et jetons un dernier regard sur la ville haute de Plaka, dernier refuge des habitants, au temps des pirates. Il va nous falloir parcourir 70MN avant de toucher terre car la petite île signalée par Lou Gré nous ferait faire un détour pour une bien courte escale. C’est au près que, pendant 7h30, nous allons pouvoir nous rapprocher de notre but, n’ayant pour seuls compagnons que les tankers sur la route Istanbul (Mer Noire) - Passage du Péloponnèse sud… Seule voie pour eux. Le trafic est assez intense, l’AIS se déchaîne. Ce système remarquable signale les bateaux croisés et indique leur nom, leur direction, leur vitesse, leur destination !!!

 

monemvasia

 

Logos mène bon train et nous permet, en toute fin d’après-midi, d’apercevoir, nichée au flanc de l’îlot gardant la rade de Monemvasia, une sorte de cité moyenâgeuse miniature, enserrée dans de hautes murailles ; une sorte de musée de plein air. Une belle promenade en perspective. Ce piton rocheux, relié au continent par une longue digue, divise la rade en deux. C’est sur bâbord qu’une marina est peut-être installée… Pas de surprise en contournant l’enrochement, les infrastructures ont bien été construites, mais elles se résument en un long quai extérieur, domaine de la grosse vedette des Coasts-Guards qui tolèrent néanmoins deux ou trois voiliers et un bassin fermé par un ponton, investi par les bateaux locaux de pêche ou de plaisance. C’est donc au ponton qu’il nous faudra amarrer Logos, aidés par de jeunes enfants, faute de plaisanciers à bord de WINDSWEPT, voilier hollandais, notre voisin. Ne pas chercher de bornes d’eau – électricité… seulement un discret robinet en bout de quai !
Je ne sais pourquoi, dès notre arrivée, nous avons droit à la visite d’un zélé coast-guard brandissant ce questionnaire administratif commun aux voiliers, yachts et cargos !!! Notre voisin Will, plein d’humour, à la rubrique « N° d’immatriculation du bateau », portera le code postal de sa ville de résidence, à la grande satisfaction du fonctionnaire, heureux de repartir avec un questionnaire rempli !!! (du ridicule de certaines situations) Ce sera la seule visite des autorités pendant notre séjour. Nos voisins, Will et Jeanine, sont charmants et nous annoncent que de grosses tortues aiment à patauger dans la rade… Un beau spectacle espéré, mais après une journée commencée si tôt, nous ne nous attardons pas.

 


Mardi 7 juin 2011 : MONEMVASIA (Gefira)
«Un bijou architectural. »

tortue

tortue


La nuit fut à la hauteur des espérances, calme et réparatrice. Seules les allées et venues des barques de pêche auraient pu troubler cette quiétude, mais elles se firent très discrètes en entrant dans la rade. Respect du sommeil des plaisanciers ou plutôt attention portée aux trois belles tortues qui se régalent des concrétions de corail rejetées au nettoyage des filets. Bien sûr, sous le prétexte d’aller vérifier la position de notre ancre, Pierre se délecte de quelques brasses en compagnie de l’une d’elle… familière mais juste ce qu’il faut.

monemvasia

monemvasia

monemvasia

monemvasia


Le ciel s’est un peu voilé mais une belle éclaircie nous permet une visite de l’antique cité aperçue à notre arrivée, bien protégée par de hautes murailles crénelées dans lesquelles n’est ménagée qu’une seule entrée. « Monemvasia » signifie « La porte unique », une seule porte en chicane pour éviter les coups de bélier des assaillants. Un dispositif très efficace puisque le Franc Guillaume de Villehardouin a mis trois ans pour s’emparer de cette forteresse byzantine ! Derrière ces murailles, de belles ruelles pavées, certaines s’achevant en escaliers, bordées d’élégants commerces et de maisons bien entretenues et fleuries. Une grande harmonie d’architecture italienne et ottomane sur laquelle veille jalousement le Ministère de la Culture, interdisant toute fantaisie dans la restauration des lieux. Un vrai petit bijou où il fait bon se promener. Un petit mont Saint-Michel mais qui, pour l’instant, sait maîtriser les marchands du temple en privilégiant l’élégance. Pas de véhicule, seulement de robustes petits chevaux qui transportent même les matériaux de construction. Nous nous contenterons d’une douce promenade dans les ruelles, d’une belle visite au musée situé dans une ancienne église byzantine omettant, dans notre circuit, les ruines de la citadelle et surtout la belle église byzantine d’Ayia Sofia qui nous auraient demandé une longue montée jusqu’au plateau couronnant le rocher, à 300 mètres de hauteur.

Il se dit qu’à Monemvasia était produit le célèbre Malvoisie. Ce vin, ayant la réputation de bien voyager, alourdissait les bateaux dès le XIIIe siècle puis fit le régal des aristocrates vénitiens… Bien sûr Pierre ne résistera pas à une bouteille de vin rouge, toujours produit dans cette région.
Si Monemvasia a, de tous les temps, été considérée comme une place forte, un refuge durant les attaques, un important centre de commerce, la dernière escale avant d’affronter le sinistre Cap Maléa, cette cité est devenue, après un long abandon de plus d’un siècle et demi, un beau musée de plein air, régal des artistes peintres ou photographes ou tout simplement promeneurs.

 

Mardi 8, mercredi 9 et jeudi 10 juin 2011 : MONEMVASIA
« Temps incertain… »

monemvasia

monemvasia

monemvasia


Une longue pause en surveillant le ciel qui, voilé, parfois pleure. Les relations de ponton s’établissent surtout avec nos voisins et l’équipage anglais d’un beau catamaran : « Miss Molly », avec à son bord Philip, un fin pêcheur et son épouse Monica… Résultat, tout le ponton mange du thon fraichement pêché. Un camping-cariste original nous tient aussi compagnie, un allemand qui, à bord de ce vieux Mercédès (Violetta), a bourlingué dans tous les déserts d’Afrique.

monemvasia

Nous souhaitons louer un véhicule plus modeste pour une longue virée et découvrir ce Péloponnèse Sud, si souvent vanté pour la beauté de ses paysages mais le temps, plus qu’incertain, nous fait hésiter à abandonner Logos toute une journée, un fort vent latéral ayant tendance à le malmener… Une première journée de location reportée, remplacée par une baignade à la grande plage de Yefira. Peut-être demain disons-nous au loueur compréhensif mais se lamentant de l’absence de marina digne de ce nom… Il faudra assurément attendre un investisseur privé… Mais alors Aie ! Aie !Aie ! Quel sera le prix d’une journée d’appontement ! Pour l’instant c’est du tout gratuit, puisque même le coast-guard n’a pas prélevé sa dime.
Il nous faudra attendre la journée du 11 juin, le 10 étant consacré à récupérer des folies d’une nuit pourtant bien commencée, dans un calme relatif du côté du ciel. 1 heure du matin… Tout le monde sur le pont ! Monsieur le catabatique prend son élan du haut de la montagne et descend ses pentes en hurlant pour s’abattre sur les malheureux voiliers… 30Nd, 35Nd, 40Nd.

 

monemvasia

Les amarres ajoutées en sécurité ne suffisent plus. Sur la proposition de Pierre, les « capitaines » acceptent que tous nos bateaux soient liés ensemble par l’étrave à l’aide de notre long bout à terre de mouillage dont l’extrémité est solidement amarrée à la côte… C’est de la solidarité ! La colère céleste durera avec violence jusqu’à 8 heures du matin, mais l’amarrage solide et solidaire permettra aux marins de ne pas attendre cette heure pour prendre un peu de repos.
Bien sûr, une journée vécue au ralenti avec la préparation de la visite de demain, tout en profitant du magnifique cadre… et des tortues.

 

Samedi 11 juin 2011 : MONEMVASIA
« 400 km en Hyundai »

monemvasia

monemvasia


Un réveil prometteur… Le calme après la tempête qui va nous permettre de partir à la découverte de ce sud Péloponnèse que nous ne connaissons pas. Logos est confié à la bonne garde de « Miss Molly ».
Une belle route parmi les vergers d’agrumes et les vignes nous élève au-dessus de Gefyra avec de belles échappées sur la côte, jusqu’à notre première escale… « Monemvasia Vinery », la cave à vin produisant le Monemvasia que nous avons pu apprécier, nichée parmi les vignes au petit village de Véliès. Le vin produit est excellent et nous chargerons notre coffre de 12 bouteilles, tout en appréciant l’accueil réservé par Elli, patronne de l’établissement qui, même pour un achat aussi modique, nous a offert trois bouteilles de vin et un livre magnifique sur Monemvasia.

sud peloponnese

sud peloponnese

sud peloponnese

sud peloponnese

sud peloponnese


Ainsi lestés et ayant assuré l’essentiel, nous rejoignons Sparte, au nom si évocateur de toutes nos humanités classiques : Ménélas, la belle Hélène… la guerre de Troie, mais dont il ne reste, à part quelques ruines, qu’une ville opulente, située dans un cadre magnifique avec de riches commerces. Où est le régime « spartiate » ? Nous négligeons donc la visite du musée de Sparte au profit de l’antique cité voisine de Mystra, située à 6 km dans la montagne. Une forteresse domine le petit village touristique et, à flanc de montagne, une ville fantôme que nous abordons en deux temps, la ville haute et la ville basse. Ne pas espérer de liaison entre les deux comme à Éphèse.

monemvasia

Une longue promenade entre les bâtiments, certains en ruines, d’autres restaurés ou en réfection nous est offerte par un sentier ombragés. Leur beauté architecturale nous permet d’imaginer la richesse de cette ville, centre artistique, mais aussi industriel avec le tissage de la soie sous Guillaume de Villehardouin… Toujours les mêmes… puis, surtout sous les Byzantins qui ont contribué à la richesse de ce lieu. Son déclin fut définitif au XVIIIe siècle, après avoir été incendiée par les Albanais. Nous avons pu apprécier les fresques de l’Église de l’Evanghélista, la chapelle St.Georges, le Palais du Despote mais, faute de petit âne pour nous hisser en ce plein midi vers les sommets, nous avons dû nous contenter d’une très belle promenade bucolique dans les ruelles ombragées et d’un superbe point de vue sur la plaine en contre bas.
Après tous ces efforts physiques et culturels, la pause déjeuner au village est la bienvenue. Les restaurateurs semblent attendre avec impatience les jours d’affluence ; aujourd’hui, beaucoup de tables sont vides.

sud peloponnese

sud peloponnese


Ne sachant pas si nous y ferons une étape avec Logos, nous décidons de pousser jusqu’à Kalamata, seule ville avec une vraie marina de tout le Péloponnèse Sud, non pour en faire la visite car toute ville grecque est une ville morte l’après-midi jusqu’à 17h30, mais pour y retrouver la route côtière qui nous permettra de découvrir la région du Magne, un des doigts du Péloponnèse. De Mystra à Kalamata, quelle magnifique traversée de l’épine dorsale du Péloponnèse, à savoir les montages des Taygètes culminant à 2400 mètres. Site remarquable avec sa végétation luxuriante, ses gorges offrant aux alpinistes passionnés de belles parois d’escalade et, dominés par de belles églises byzantines, des villages épars, sans doute maintenant résidence d’été pour vacanciers. Malheureusement, de nombreux troncs calcinés révèlent encore l’ampleur des incendies de 2007.

Magne

Magne

Magne


Le Magne, c’est une région montagneuse, faiblement peuplée, autrefois domaine de clans rivaux qui affirmaient leur supériorité sur leur voisin en dotant leur demeure d’une tour plus haute que la leur. Une tradition qui semble perpétuée dans l’architecture moderne avec ces imposantes maisons de pierre, entourées de hauts murs… Difficile d’imaginer, en voyant ces bâtisses neuves, les problèmes financiers de la Grèce ! Nous apprécions le caractère encore sauvage de cette région où chiens, ânes, vaches traversent la route, insouciants du pauvre automobiliste. Aujourd’hui le soleil illumine ces monts souvent pelés ; mais qu’en est-il sous les vents violents de l’hiver ?

Magne


Nous descendons jusqu’au Cap Matapan où Porto Kayo pourrait être une de nos étapes de navigation. Quelle magique et impressionnante route en corniche offrant de belles perspectives sur des criques de mer émeraude, avant de redescendre sur Vathia, réputé le plus beau village du Magne. À Porto Kayo, fichtre !!! Ça piaule en mer, les bourrasques éclatent à la surface de l’eau. Force 9 nous diront plus tard des voileux, bien accrochés à leur ancre. Qu’il est doux parfois d’être en voiture !

tags

tags

Au retour, une belle surprise anime la route. Des écolos ont décoré un mur de soutènement en béton de slogans pour la protection de la planète. De belles œuvres d'art. Chapeau le ou les artistes !

C’est une très belle journée pleine d’images qui s’achève. Surprise du loueur, nous avons réussi à parcourir 400 km dans la journée ! Le petit port s’est rempli, vingt voiliers d’une flottille « Sailing Holidays » ont réussi à prendre place… Il n’en aurait pas fallu un de plus !

 

Dimanche 12 juin 2011 : MONEMVASIA
« Qu’il est doux de ne rien faire ! »

Les voiliers de la flottille s’agitent autour de nous : plein d’eau à l’unique robinet de l’esplanade, avitaillement en ville. Où est l’ambiance familiale que nous avions établie sur le ponton ? Il nous semble que, pour eux, nous sommes comme des Zombies. Même pas un bonjour. On comprend, à de tels comportements, la mauvaise opinion portée sur les « locataires » de ces escadres qui trop souvent investissent un lieu en « propriétaires » !
Pour nous c’est une journée relax avec la préparation de notre navigation de demain en compagnie de « Miss Molly ». Une « fenêtre météo » a l’air de s’annoncer, il faut en profiter pour attaquer ce redoutable Cap Malée, hé oui, celui-là même où Ulysse, si près de regagner son cher Ithaque dût repartir en galère ! On le surnomme le Cap Horn de la Méditerranée.

 

Lundi 13 juin 2011 : de MONEMVASIA à ELAFONISOS (Ormos Levki ).
« Logos te salue, Cap Malée !

club med


Dès 7 heures, nos deux moteurs ronronnent déjà. Nous sortons de la baie en frôlant « Club Med II » ancré devant la vieille ville. Heureux croisiéristes auxquels tout est offert sans effort !
Tout est calme. Peu à peu, nous distançons « Miss Molly », qui a surement, une fois de plus, été incapable de résister à la tentation du fil à pêche dans l’eau. Un beau phare nous signale l’approche du Cap, haut de 780 mètres, sorte de grosse bête allongée dans l’eau, pourquoi pas une tête de dromadaire, mais une si grosse tête que son contournement semble prendre une éternité. Cythère se profile au loin, mais n’en déplaise à Watteau, nous ne ferons pas de pèlerinage à l’île d’Aphrodite, ignorant pendant combien de temps les cieux seront cléments pour contourner ce Péloponnèse.

cap malée

Ouf ! Un coquet monastère à flanc de cap, dans un paisible cadre de verdure, invite les marins à une prière protectrice.. Nous voici en Méditerranée Occidentale après avoir vagabondé pendant neuf saisons en Méditerranée Orientale.
Il est 12h lorsque nous jetons l’ancre dans les eaux turquoise de la belle île d’Elafonisos, célèbre pour ses cèdres endémiques et ses plages. Malgré la toute relative « fraicheur » de l’eau, 23°C, la baignade est la bienvenue mais la collecte de très beaux oursins, partagés avec Philip et Monica, se fera au chaud dans nos shorties !

philip


Notre première vraie baie de la saison, après une navigation moteur de 30 MN.

 

Mardi 14 juin 2011 : d’ELAFONISOS à PORTO KAYO.
« Houle là, là !)


En route vers le prochain doigt, le cap Matapan, avec l’abri envisagé à Porto Kayo, côte Est .D’autres voiliers ont déjà levé l’ancre, peut-être à cause du roulis de la nuit. Nous voici partis pour 27 MN, sur la route des tankers qui, tout en faisant sonner l’AIS, sont pour nous l’occasion de satisfaire notre curiosité. Ainsi nous apprenons que MUSTAPHA DAVI qui marche à 15,30Nd sera à Salerne demain soir, et qu’ALI EKIMEI rejoint Samsung en Mer Noire qu’il atteindra le 18 juin vers 9 heures en marchant à une allure de 12Nd… Dommage, il nous manque l’âge du Capitaine et la nature de la cargaison ! En tout cas cela fait un peu oublier la houle d’Ouest, jusqu’au moment où, le vent étant plus favorable, nous avons pu établir les voiles pendant 1h30 durant la traversée du Golfe de Laconie.

magne


Sur la côte, les tours nous rappellent que nous sommes en vue du Pays Maniote, dont certains habitants ont pu être assimilés à des pirates, mais, entre les Francs, les Vénitiens et les Turcs… Tous ne l’étaient-ils pas un peu aussi ? Il faut reconnaître que la baie se prête bien à l’image repaire de pirates.
Effectivement, Philip, l’incorrigible, a encore pêché un thon que nous sommes invités à partager à leur bord en soirée, tout en surveillant la jetée d’ancre d’autres voiliers… Désolés pour les Italiens bons marins, mais ce sont les plus à craindre car, pour eux, « Toto va bene ! ». Philip, gentiment, nous prodigue ses conseils pour la pêche en mer… Définitivement, Logos, n’est pas un bateau de pêche même avec le Rapala idoine !

 

Mercredi 15 juin 2011 : de PORTO KAYO à METHONI.
« Les dieux de l’Olympe se chicaillent ! »

porto kayo

Port kayo

Porto kayo


Cette fois-ci, réveil avant le lever du jour pour faire face aux 52 MN de l’étape prévue pour rejoindre la côte Ouest du Péloponnèse. Le temps est favorable, nous traverserons donc le golfe de Messine, ou Golfe de Kalamata, sans nous y attarder.
Il est 6 heures, « Miss Molly » nous a devancés. Le Cap Matapan, pointe râpée dans la mer prend des airs de Connemara, mais, malgré l’absence de vent hier, la mer est animée de mouvements convulsifs. Cela tangue, comme à bord de « MOEMITI », voilier de Nouvelle Calédonie qui fait route avec nous.
Des voiles établies pendant 1h30, sous un ciel de plus en plus chargé, dans une atmosphère si moite que mer et ciel se confondent dans la brume. Quelques bourrasques, des coups de tonnerre, comme dirait Homère, mais en traduction libre : « Les dieux de l’Olympe se chicaillent encore ! » Sans compter les vrais avions de chasse qui nous survolent dans un fracas rivalisant avec Zeus en colère et Khadafi !

Methoni

Methoni


Vers 15h, un fort vénitien… (ils le sont presque tous) se dessine à l’horizon, délimitant une vaste baie où s’ancrent les voiliers tandis que les barques de pêche s’accrochent à un ancien quai.
Que ce doux balancement dans cette rade chargée d’histoire est le bienvenu, tout en contemplant les remparts de la forteresse étrangement terminés en mer par une superbe tour turque.
Logos est joyeusement salué par l’équipage d’un voilier français « Manana », de fidèles lecteurs du site, surtout le capitaine, Pierre, qui prend plaisir à évoquer de nombreux souvenirs à notre bord.
Nous aurons beaucoup de mal à contempler l’éclipse de lune en son entier, car réveillés à 5h30, nous venons de vivre une bien longue journée. Mais le spectacle entrevu a déjà beaucoup d’attraits… Gaia voilant Séléné, quelle pudeur !

 

Jeudi 16 et vendredi 17 juin 2011 : METHONI.
« Où Vénitiens et Turcs se réconcilient »

Methoni

Au réveil, quel spectacle! C’est tellement beau ce moment où tous les bateaux flânent encore. Seul MITOMITI et sa lascive vahiné ont levé l’ancre, ayant un long chemin à parcourir. Nous pouvons admirer les mouvements des belles barques de pêche, si joliment peintes pour la plupart avec une dominante rouge, d’un très bel effet sur la mer.
Nous profitons de la toute relative fraîcheur du matin pour aller visiter la citadelle, ou du moins ce qui en reste, une très vaste esplanade enserrée dans de hautes murailles avec les ruines de quelques bâtiments militaires, d’un hammam turc et d’une chapelle.

Methoni

Methoni

Methoni

Le lion de Saint Marc, présent en différents lieux, nous rappelle l’importance de la période vénitienne, Méthoni étant alors une importante place forte sur la route maritime entre l’Orient et l’Occident. Il se dit que Cervantès y aurait été fait prisonnier… Légende ou réalité ? Comme les autres contes, il est difficile de connaître la vérité, mais toutes ces belles histoires racontées favorisent la créativité de l’imagination.

Methoni

Methoni

Methoni


Il a fallu moins de deux siècles pour que ce chef d’œuvre architectural devienne une ruine.
C’est l’influence française qui se fait sentir dans la ville nouvelle, reconstruite, tout comme Pylos au début du IXe siècle, selon les plans établis par le Général Maison. Les rues sont larges, bien dessinées.
Étrangement, les voiliers de passage prennent la direction de l’Est, leurs voiles bien gonflées. Cherchons l’erreur !

Methoni


Un ciel de couchant embrasé au-dessus de la citadelle, peut-être signe de vent pour demain, nous offre un magnifique tableau digne des peintres. Une fois de plus le spectacle de la nature dépasse la création.

 

Samedi 18 juin 2011 : de METHONI à PYLOS.
« La bataille de Navarin ou l’anéantissement de la flotte ottomane »

Pylos

Pylos

Pylos


Sans urgence car nous n’avons que 10 MN à parcourir, selon toute désespérance, vent dans le nez… Voilà ce qu’il en coûte de remonter contre le vent ! Nous levons l’ancre et contournons avec beaucoup d’attention portée au sondeur l’avancée de la tour turque et de son prolongement rocheux. Nous voici en Mer Ionienne avec vent et mer dans le nez… Comme pressenti. Mr Perkins ronronne et fait face, 10 MN ne sont pas la mer à boire, mais cela chahute un peu. Barre à tribord pour longer les îlots aux imposantes falaises blanches, dont certaines sont creusées en arches, sans doute un très beau spot de plongée sous-marine pour les locaux. Nous voici dans la très célèbre baie de Navarin, là où a eu lieu la non moins célèbre bataille qui, en 1827, a mis fin définitivement aux prétentions maritimes du fameux amiral ottoman IBRAHIM PACHA et est considérée comme la dernière grande bataille de la marine à voiles. Des indépendantistes grecs révoltés, des forces alliées Franco-Russo-britannique venues leur porter assistance avec leurs 28 navires et le piège tendu par la flotte égypto-ottomane qui comportait entre 80 et 90 bâtiments dans cette baie quasiment fermée. Mais les stratèges ottomans ont commis deux erreurs monumentales, l’embossage des navires en arc de cercle, excluant ainsi toute manœuvre et la sous-estimation de la portée de tirs des canons alliés ! Résultat, qui fut pris qui croyait prendre… La panique à bord, l’anéantissement de la flotte ottomane et de 6000 marins, tandis que les forces alliées s’en tiraient avec 174 morts et aucune perte en bâtiment. Aujourd’hui tout est calme, et, en saluant la citadelle turco-vénitienne, nous regagnons ce qui aurait pu être une marina équipée mais qui se résume, pour l’appontement des bateaux de passage, à un long quai derrière l’enrochement… Heureusement que nous sommes autonomes en énergie !

Pylos

Du projet d’équipement, il ne reste que de vieux câbles électriques qui émergent du béton. Sans doute les locaux ne souhaitent pas voir cet abri s’équiper, cela signifierait des frais à assumer, tout comme ce vieux voilier britannique « KERGUELEN » qui semble avoir trouvé un hivernage bon marché ! « Miss Molly » est déjà à quai, mais elle a la tête ailleurs, préparant avec deux autres voiliers sa longue traversée vers la Sicile, puis - nous la leur souhaitons - une traversée sur les Antilles en fin d’année. Ce fut une belle rencontre pour nous.

 

Dimanche 19 juin 2011 : PYLOS
« Repos dominical ! »

Pylos

Pylos

Pylos


Nous découvrons cette petite bourgade, elle aussi dessinée par le général Maison, avec sa promenade de bord de mer, une vaste place ombragée où il fait bon faire une pause, les arcades de sa rue principales abritant d’agréables commerces dont une délicieuse pâtisserie aux cakes savoureux et une fleuriste qui nous permet de compléter notre jardin du bord. Une douce impression de vie provinciale avec, en plus, l’attrait de la mer.

Pylos

Pylos


La promenade nous conduit naturellement à l’ancien fort dont la restauration semble avoir été abandonnée. Nous ne pourrons pas visiter l’Église byzantine, le site n’ouvrant que le matin, mais nous ferons une abondante cueillette de câpres.
Le plan d’eau derrière la digue est un peu agité mais cela n’empêche pas Pierre de m’inciter à m’y tremper après avoir escaladé de « dangereux rochers » !!! Jeunesse quand tu nous tiens !

 

Lundi 20 juin 2011 : PYLOS.
« Du rondement mené »

N’ayant aucun réel projet de visite, à part les ruines du palais de Nestor, hé oui, le sage de la guerre de Troie, nous choisissons de nous rendre à Kalamata en bus, espérant y trouver notre courrier, réexpédié par une amie de Saint-Cyprien. Le détour par Kalamata aurait allongé notre route de 100 milles (bien sûr nous aurions pu y penser plus tôt, mais Kalamata étant la capitale de la région, nous avions assuré). Donc nous voici confortablement assis dans un grand bus pour rejoindre Kalamata, distante de 130 km, pour un prix très modique de 25 euros pour 2 allers et retours. Sans souci de la route étroite et très sinueuse, traversant avec difficulté de petits villages, nous pouvons, tous deux, profiter du paysage après avoir jeté un coup d’œil à Logos, en contre-bas de la route.
C’est toute une région agricole que nous traversons d’abord avec des citronniers et des orangers si productifs que de petits étals en proposent le long de la route, à la manière turque. Pas d’arrêt possible du car, c’est dommage. Les oliveraies sont soignées, de même que les vignobles qui rappellent que, tout comme Monemvasia, cette région était réputée pour son vin. C’est une autre image de la Turquie qui nous est offerte, lorsque, pour prendre un ou deux passagers, tout comme le fait le Dolmus (mini bus collectif turc), le car fait un détour par un petit village, quitte à être confronté à de difficiles manœuvres. Toujours du déjà vu avec la gare routière de Kalamata, les appels, les travées où se rangent les bus… Certains vont même rejoindre Athènes. Pas besoin de faire les frais d’un taxi, un bus de ville va nous conduire tout prêt de notre Bureau de Poste en empruntant l’une des artères principales de la ville, apparemment cossue si nous en jugeons d’après les immeubles qui la bordent, aux balcons si fleuris et arborés que Tristan en pâlirait d’envie ! Les commerces présentent des enseignes de marques réputées. Décidemment, il doit bien y avoir de l’argent quelque part en Grèce et nous ne parlons pas des voitures !!!

poste


Soulagement au bureau de poste, notre courrier est là. La succession de notre regretté Jean a été gentiment assurée. Image d’un autre temps, des antiques disquettes informatiques sont bien empilées, sur un bureau, encore d'actualité dans cette poste.
Il ne nous reste plus qu’à aller faire connaissance de la seule marina du Péloponnèse, refuge bienvenu des marins en cas de mauvaise mer et saluer « ROULEMAPOULE » que Philippe et Calou ont mise au repos pendant un mois pour regagner la France.
Un vaste jardin public très arboré, offreune belle piste cyclable… tant pis nous sommes à pied ! une ancienne gare désaffectée - ou plutôt transformée en musée avec des locomotives à vapeur et d’anciens wagons chargés d’histoire malheureusement maculés de tags stupides - nous voici proches du port commercial dont le déclin semble évident, avec tous ces entrepôts en ruine. Quel contraste avec la ville nouvelle que nous venons de traverser, sans doute en partie reconstruire après le tremblement de terre de septembre 1986. Aux abords de la marina, c’est une image zonarde, bien peu engageante qui est proposée au regard.
Dans l’enceinte de la marina, de vastes restaurants aux terrasses désertes, tout comme les pontons où les places abondent. S’agit-il de la saison de navigation ? Kalamata n’est-elle pas idéalement placée sur la route maritime ?

poulemapoule


ROULEMAPOULE est bien sage, en compagnie de LILI ROSE et d’un bel Hallberg Rassy de 54 pieds « SONG OF THE SEA ». Nous pourrons donner des nouvelles à nos amis TOFINOU.
Pas de problème pour revenir à la gare routière, il n’y a qu’un bus urbain qui suit une route circulaire, le N°1, et prendre place dans le car de 13h après avoir consommé un en-cas de « pide ». Les magasins de Pylos ne sont pas encore fermés, nous pouvons faire notre avitaillement avant de regagner Logos.
Un magasin de plongée proposant un petit accastillage, une denrée rare, est installé au-dessus de la marina. C’est là que Pierre découvre cette mini bouteille de plongée « biberon » dont il a toujours rêvé. Nous retrouvons  la méthode turque : « Je n’en ai plus à vendre en boutique, mais je peux la commander et la faire livrer chez mon collègue de votre prochaine escale »… Nous sommes loin du comportement « cycladique » et nous trouvons que, même dans ces îles, certains jeunes font évoluer les mentalités…

 

Mardi 21 juin 2011 : de PYLOS à KATAKOLON
« C’est le printemps ! »

Voici notre dernière étape le long de ce Péloponnèse qui commence à nous être familier et la longue traversée du golfe d’Arcadie ayant, lui aussi, un goût amer de défaite pour les soldats de Sparte. Contrairement à leur sévère réputation de combattants jusqu’à la mort, ils se rendirent aux Athéniens ; défaite qui, elle, marqua la fin de la suprématie de Sparte. Devinez quelles sont mes lectures depuis notre départ… Guessed right ! « L’Iliade» et «l’Odyssée », encore tellement plus passionnants lus dans le presque contexte.
Club Med, insouciant du poids de l’histoire, dresse fièrement ses 4 mâts à l’horizon. Depuis notre départ, une mer hachée nous ballotte un peu, puis, en fin de matinée, nous pouvons envisager une navigation sous voiles plus agréable. La vitesse n’est pas fulgurante, mais rien ne nous presse et la mer nous appartient. Pas âme qui vive ! Parfois cela fait tout drôle !

katakolon

katakolon


La rade de Katakolon apparait avec ses grands quais destinés à accueillir les ferries et les énormes bateaux de croisière apportant leur flot de touristes pour les transporter jusqu’à Olympie en cars. Pendant notre court séjour, nous pourrons voir MSC MUSICA de Panama, COSTA FORTUNA, ZEPHIR, autant de villes flottantes.
En l’absence de vraie marina, le tout petit port ayant été annexé par les locaux, nous sommes accueillis au quai de la ville, un quai équipé de tout le confort, devant une vaste esplanade où sont déjà garés environ une vingtaine de cars pour l’arrivée de demain. Nous apprendrons que, bien sûr, tous ces travaux faramineux, tout comme la réfection du site d’Olympie ont été en grande partie financés par l’Europe pour les jeux de 2004, bien que faute de place et d’accueil, ces Jeux aient dû se dérouler à Athènes !
Nous avons réussi à faire, avec plaisir, 5h15 de voile… Le capitaine est satisfait, sa moussaillonne aussi !
Une visite au shipchandler… la bouteille biberon sera là demain !
Pour nous, demain sera aussi jour de visite à Olympie, avant le gros de la foule, en empruntant un bel autorail (de 2004) sur voie unique jusqu’à Olympie… encore une expérience !

 

Mercredi 22 juin 2011 : KATAKOLON.
« Une forme olympique »

Satisfaction au réveil, la rade est encore vide.

olympie

olympie

Nous allons partager la rame avec un couple d’anglais, voileux aussi. Quatre dans l’autorail avec un personnel naviguant composé de trois personnes… Vraiment rentable. Nous voici en voie unique pour atteindre le site d’Olympie. Un sonore « Toot ! Toot ! » pour annoncer sa venue, un cours arrêt dans de vielles gares d’un autre temps et prendre quelques passagers. Un autre « Toot !Toot ! » pour annoncer son approche et traverser des routes sans passage à niveau, espérant ainsi faire stopper les véhicules. Une étrange promenade parmi les herbes folles, les exploitations agricoles avec moutons, chèvres, et volaille… Une image de la France profonde des années 50 !
Ce n’est qu’exceptionnellement que cet autorail pousse jusqu’à Olympie… Cela dépend de la fréquentation touristique, sa gare d’attache étant Pyrgos, distante de 17km ; Pyrgos c’est une petite bourgade où l’on vit et travaille. Olympie ce n’est qu’un site touristique, une vitrine avec restaurants et boutiques de souvenirs. Donc, pour l’aller, nous irons jusqu’à Olympie, pour le retour, il faudra aviser et descendre à Pyrgos ! Du très folklorique, mais une ambiance qui met un peu de piquant, tout comme le fléchage de ce site pourtant universellement connu ! Il est 10 heures du matin et les guichets sont encore clos, sauf celui du Musée Archéologique que nous pourrons donc visiter en toute sérénité, les hordes de touristes étant encore dans les cars !

olympie

olympie

olympie

olympie

olympie

olympie

olympie

Ne serait-ce pas un téléphone en obsidienne dans la main de ce Dieu ???

olympie

Un beau musée presque tout neuf puisque, bien sûr, reconstruit pour 2004 avec l’aide aussi de la fondation Aventis. Une belle lumière et une disposition favorable mettent les pièces bien en valeur. Nous pouvons admirer les énormes frontons du temple de Zeus, représentant la course de chars entre Pélops et Oenamaos (ne pas oublier que c’est Pélops, fils de Tantale qui a donné son nom au Péloponnèse), des centaures enlevant des femmes. Beaucoup d’animaux votifs et de figurines, des chaudrons sur trépied pour les offrandes aux dieux et de magnifiques statues, comme celle de Zeus enlevant le berger Ganymède, La Niké (Victoire) sculptée par Paionos, Hermès, l’empereur Hadrien… Une très belle visite.

Intrigués par la présence de nombreux groupes arborant des T.Shirts portant les mentions : Andorre, Azerbaïdjan, Chine, Corée…, nous apprendrons par la délégation Suisse qu’il s’agit des représentants aux Jeux Olympiques d’été venus « se mettre en forme ». C’est dans le Musée dédié aux Anciens Jeux Olympiques que nous nous familiariserons avec ces rencontres sportives organisées tous les quatre ans en l’honneur de Zeus et justifiant d’une trêve de 7 jours pendant les combats. Des participants nombreux appartenant à toute classe sociale, des épreuves variées ; course en char, course à cheval, lancer, combats… avec juste une couronne d’olivier et une palme pour récompenser les vainqueurs, acceptés, pour les meilleurs, dans l’armée. Bien entendu, ces jeux étaient l’occasion de sacrifices, de fêtes païennes qui ne purent que déplaire à l’empereur chrétien Théodose dont la sanction fut sévère : arrêt de ces compétitions et destruction du site dans lequel se dressaient avec arrogance les temples de Zeus et d’Héra son épouse. Dommage, l’harmonie du corps et de l’esprit n’est-elle pas un objectif très louable.

olympie

olympie

olympie

olympie

olympie


Il faudra attendre Pierre de Coubertin, pour que, à partir de 1896, ces jeux retrouvent vie.
Nous effectuons une belle promenade dans le site dont les bâtiments, certes souventen l’état de grandes ruines, ont piètre allure à côté de ce que nous avons déjà connu, mais dont la présentation dans un cadre bien arboré génère une réelle émotion. Le temple de Zeus cherche à dresser ses colonnes doriques, de même que celui d’Héra sur l’autel duquel était allumée la flamme olympique. Quant au si célèbre stade long de 192 mètres, et pouvant contenir jusqu’à 45 000 hommes, il est aujourd’hui réduit au stade de talus… Mais l’esprit olympique demeure.
Nous aurions regretté, malgré notre longue expérience des « sites archéologiques » de ne pas connaître Olympie.
Si l’aller a été des plus faciles, le retour vers Katakolon va être, comme prévu, un peu plus folklorique… Un train pour Pyrgos ? Peut-être à 13 h. Un train pour Katakolon ? Peut-être à 15h30, s’il y a des touristes à ramener depuis le port… Un chauffeur de taxi offre avec insistance ses services… 40 euros, ramenés à 30, contre les 10 euros du train ! Nous opterons, avec notre couple d’anglais retrouvés en gare, pour un train à destination de Pyrgos. Nous serons ensuite obligés de nous rendre à la gare routière. Une bonne marche à pied pour visiter Pyrgos (sans grand intérêt !) et une gare routière où un bus est annoncé pour notre port pour 14h15. Ce n’est qu’à 14h 35 que nous essayerons péniblement de prendre place dans un bus bondé de jeunes qui se rendent à la plage. Ouf ! Quatre places disponibles, dont 2 réclamées avec autorité à deux jeunes qui réservaient ces places pour leurs sacs de plage… Une vilaine image d’adolescents grecs et, surtout, un brouhaha assourdissant qui nous rappelait certaines ambiances cantine ou récréation !
Plus de cars sur l’esplanade, ils sont à Olympie, nous pouvons profiter du calme du même nom.

 

Jeudi 23 juin 2011 : KATAKOLON
« Un beau biberon jaune pour Pierre »

Aujourd’hui semble une grosse journée. Deux énormes croisiéristes ont pris place à quai, obligeant notre autorail à faire trois rotations pour Olympie. Qu’il est doux de jouer les individualistes, même si cela demande parfois un effort supplémentaire.
Le petit port de Katakolon offre un élégant front de mer, de beaux restaurants et une « main street » façon Eurodisney avec des commerces de souvenirs et des bijouteries qui n'ouvrent qu’à l’arrivée des gros bateaux. Donc pas de tentation, les touristes sont en visite, tout est fermé !
Un jeune homme est venu nous proposer, au voilier, une chambre en ville (superflu pour nous) mais aussi des fruits de la propriété de ses parents. Une longue ascension à flanc de coteau pour découvrir une petite maison qui domine la rade, un magnifique jardin, un peu un jardin d’Éden dans lequel rien ne manque… à part les abricots dont les derniers viennent d’être vendus. Quant aux fleurs, toutes rivalisent, bougainvilliers, géraniums, hortensias, albizzias, bananiers. Après avoir été invités à nous assoir pour échanger quelques mots avec le père et aussi contempler la superbe vue sur le port, nous repartirons avec une belle provision d’olives, de tomates, des citrons, dont plusieurs offerts et une bouteille de vin de leur production. Un havre de paix mérité.

biberon


La petite bouteille de plongée de Pierre a pris place dans Logos et orne déjà sa ceinture de plomb… Une sécurité pour les vérifications d’ancre à grande profondeur et tellement plus facile de maniement que nos gros blocs en cas de problèmes.

 

Vendredi 24 juin 2011 : de KATAKOLON à ZAKINTHOS.
«En route pour la Fleur du Levant.

Satisfaction lorsque nous pouvons lever l’ancre de Logos sans souci. Il parait que le plongeur se « fait » de 50 à 100 euros pour dégager une ancre prise dans une chaîne mère qui traîne au fond de la rade. Elle est censée être signalée par un flotteur dont tout le monde ignore la signification : Arnaque ? Négligence ?
Pas de tankers ni de bateaux de croisière en vue. Logos quitte tranquillement la rade pour rejoindre l’île la plus septentrionale de l’Archipel des Ioniennes : Zante.
Un tout petit vent nous permet d’établir les voiles… et de fixer deux lignes de traîne… un vrai rythme de petite croisière. Nous  n’avons que 25MN à parcourir avant d’atteindre le port de Zante. Nous avons réussi à tenir une heure avant de devoir faire face à un vent et un courant contraire. Une seule heure de voile, 3h40 de ronron moteur et pas un thon !!!
Barre à tribord en pénétrant dans la vaste rade aux eaux turquoise, en direction d’un quai annexé en partie par une agence de location de voiliers. Ouf, des mains complaisantes pour saisir nos amarres… C’est ainsi que nous faisons connaissance de Franck et de Dany d’ADAGIO, un Grand Soleil 39 auprès duquel nous appontons. Un couple de Bordelais si sympathique que bien vite les échanges se font très amicaux.

zakintos

zakintos


Nous retrouvons les bruits de la ville que nous avions un peu oubliés, surtout ces moteurs vrombissants, la chaleur grecque au rendez-vous de l’été et les coasts-guards ancien régime qui semblaient avoir disparu… Tiens notre transit-log grec n’a pas encore été tamponné cette année… Impossible de lui faire comprendre que ses collègues n’y attachent plus d’importance… "Ici, c’est ici et nous appliquons le règlement…" Lequel ? Il nous en coutera 15 euros pour un beau tampon tout neuf, bien encré, et 15 euros par jour, au titre de taxes portuaires car aucunes commodités ne sont offertes.

zakintos


La ville balnéaire de Zakinthos se révèle être très animée, avec son bord de mer et ses vastes places pavées, bordées d’élégants bâtiments et d’arcades. Certes, tout cela a un petit air de neuf, mais la reconstruction de la ville détruite par le tremblement de terre de 1953 a été faite en respectant l’esprit vénitien. Nous apprécierons, avec Dany et Franck, l’animation nocturne de cette ville.

zakintos


Les ferries se succèdent en bout de notre quai, chaque arrivée crée un va et vient de véhicules et de cars.

zakintos

 

Samedi 25 juin 2011 : ZAKINTHOS.
« Où sont les tortues ? »

C5


Une Citroën C 3 négociée à 45 euros, assurance tous risques comprise, va nous permettre de découvrir cette île, surnommée par les Vénitiens « La fleur du levant » et de donner réalité à toutes ces images de cartes postales présentant de magnifiques plages de sable fin, certaines encaissées entre de hautes falaises. La première plage, celle de LAGANAS, au sud de l’île, presqu’en totalité interdite au mouillage des voiliers… pour ne pas perturber les tortues qui viennent y pondre, se révèle n’être qu’une vaste baie pour touristes… Du tout ce qu’il y a de plus « cheap » : restaurants snacks, clubs, boites de nuit, sans compter la foule des vacanciers et les embarcations de tous genres qui sillonnent la baie… Quel gâchis ! Qu’en pensent les tortues ?

ZAnte


Nous voulions, en dépit des avertissements des guides, nous rendre compte par nous-mêmes… La protection de l’Environnement semble avoir les vues larges lorsqu’il s’agit de la manne apportée par le tourisme de masse.
Il ne reste, dans cette partie sud, que le village de Kéri, aux maisons discrètes, dominant une côte escarpée et un mouillage abrité derrière des îlots où des voiliers se balancent comme dans un lagon.

ZAnte

ZAnte

ZAnteZAnteZAnteZAnte



ZAnte

ZAnte

ZAnte


Une route escarpée, sinuant entre oliviers et maquis, nous permet d’admirer la côte Ouest, très découpée en magnifiques calanques nichées entre de hautes falaises blanches. Porto Vromi nous permet de nous approcher de cette côte, plus accessible aux bateaux de promenade qu’aux voiliers et d’apprécier cette belle calanque. Il nous faut rejoindre la grande route pour gagner l’un des spots assurément le plus célèbre de cette île, «la baie du naufrage »… Une minuscule plage de sable fin entre deux hautes falaises où un petit cargo de contrebandiers s’est volontairement échoué il y a une trentaine d’années ; curiosité à contempler depuis une petite plate-forme peu rassurante ou en bateau  promenade. Est-ce l’idée de « naufrage » qui fascine les curieux ? Les appareils photos sont déclenchés. Pour nous rien de très exceptionnel.
C’est dans le petit port d’Aghios Nicholaos où nous voulons faire notre prochaine escale que nous faisons la pause déjeuner chez « Dimitri », en fait « TAVERNA PORTO », recommandée par "Adagio". L’accueil familial y est chaleureux, le fils Dimitri est omniprésent sur le quai et au restaurant. Une bonne adresse à exploiter.
La route Est, très montagneuse, bordée d’arbres souvent calcinés, s’est civilisée à l’Ouest tout comme la côte bordée d’opulentes stations balnéaires.
Le quai s’est chargé, toute une flottille de « Sailing Holidays » a investi les places vides… Comme la nuit promet d’être un peu agitée côté météo, leur référent s’active et les munit tous d’une ancre complémentaire portée en annexe… le déhalage promet d’être folklorique avec toutes ces ancres emmêlées.

 

Dimanche 26 juin 2011 : ZAKINTHOS
« Journée piaule à Zante ! »

ZAnte

ZAnte



Effectivement, après une nuit un peu ventée, Zéphir en remet une couche au réveil et annonce ainsi sa mauvaise humeur de la journée ! Les haubans sifflent, la mer moutonne, les vagues viennent avec force s’éclater sur l’enrochement de la digue et passer par-dessus le parapet protecteur du quai, au grand amusement de nos photographes. Il est facile de faire le malin lorsqu’on se sent bien à l’abri alors qu’un catamaran, ancré dans la baie extérieure, ressemble plus à une coquille de noix sur une mer déchainée qu’à un voilier… Leur ancre tient, tant mieux car il n’est plus question de rentrer dans le port dont l’accès est même interdit à un gros bateau de croisière « AURORA » de P&O Cruises. Il se voit obligé de débarquer ses passagers en chaloupes. Que d’histoires ces passagers britanniques auront à raconter de retour en Grande Bretagne… Beaucoup d’aventures pour un 4e âge si nous en jugeons par tous les bancalous (ou tamalous) qui ont ensuite défilé devant Logos.
Le calme de la soirée nous permet de profiter de l’ambiance de la ville en compagnie d’Adagio. Une fois de plus, un grand questionnement concernant la crise grecque en voyant les restaurants pleins de familles grecques et la puissance des voitures. Par contre, les motos des policiers, couvertes de poussière, restent devant le commissariat.
Nous saluons au passage la statue du créateur de l’Hymne Grec, Dionysios Solomos .
Les voiliers sont tous sagement ancrés en attendant de reprendre leur route.

 

Lundi 27 juin 2011 : ZANTE : de Port Zakinthos à Port Nicholaos.
«Une petite tortue peluche pour Logos »

La flottille paresse. Avec toutes les ancres qui traînent au fond de l’eau, le déhalage promet d’être sportif. Effectivement Logos est piégé, de même qu’Adagio et il faudra l’intervention du Responsable d’Escadre pour nous libérer car les équipages des voiliers du groupe sont assez passifs et inexpérimentés !!! Sous Génois, Logos longe la côte Ouest de l’île, côte toute en rondeurs, tandis que se dressent à l’arrière-plan les montagnes élevées de l’Est. De nombreux campaniles rappellent l’importante influence italienne et donnent au paysage un petit air de Toscane. 13MN avant de parvenir au petit port Nord.

Port nikolaos


Dimitri et l’équipage du petit voilier breton Araok sont là pour prendre nos amarres. Il est midi. Un petit voilier italien apponte bientôt à côté de nous, de fins pêcheurs qui, en remerciement de notre aide, nous offrent une belle daurade coryphène… Décidemment, c’est l’année des cadeaux : du poisson et du vin, c’est toujours bon à prendre ! Dimitri, gentiment, nous propose de la faire cuire sur le gril du restaurant, le soir. Nous pourrons ainsi la partager avec Adagio.
Port Nicholaos, c’est une petite rade équipée d’un long quai pour y accueillir les bateaux de passage et le ferry biquotidien au doux nom d’Angela reliant Zante à l’île de Céphalonie. Quelques tavernes, dont celle des parents de Dimitri, située tout au-dessus du quai.
Un bel îlot ferme la rade… Vite, une visite en annexe pour découvrir un beau tombant mais revenir complètement bredouilles et un peu rafraîchis car l’eau n’a pas encore atteint une température méditerranéenne ! Nous assistons aux allers et venues des petits bateaux d’excursion qui emmènent des touristes visiter les « grottes » creusées par la mer au nord de l’île. Ne pouvant les approcher en voilier, il nous faudra, nous aussi, jouer les touristes le lendemain.
Panique en soirée, une autre flottille débarque et envahit le quai. Dimitri s’affaire et propose ses services, s’assurant ainsi de futurs clients au restaurant, mais aussi bien sûr, suscitant la jalousie des autres tavernes, moins bien placées ! Pierre et Franck veillent aux ancres, car le ressac étant important dans cette baie, il est essentiel d’être bien tenus.

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos


Tout le monde casé, nous pouvons apprécier notre diner, l’efficacité du service assuré par Katerina, la sœur de Dimitri et sa gentillesse puisque notre Ouzo sera offert, ainsi qu’une petite tortue peluche pour les dames. Elle a rejoint, à bord de Logos, le dauphin offert par Maman après la tempête affrontée à notre départ en 2002.

 

Mardi 28 juin 2011 : ZANTE : Agios Nicholaos
« If you are happy, I am happy ! »


6 heures, des bruits de chaîne ! Capitaine sur le pont ! Ce sont nos Italiens qui, voulant regagner l’Italie, cherchaient à effectuer un départ matinal… et discret ! Raté, ils sont coincés dans notre chaîne, sans doute déplacés par un voilier charter !
Situation éclaircie, le capitaine se recouche, car nous n’avons rendez-vous qu’à 10 heures pour aller visiter les « Blue Caves » avec en prime une belle baignade dans les eaux aigue-marine.
Soulagement en voyant le port se vider. Enfin nous serons entre nous !

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos

Port nikolaos


La promenade le long de la côte dentelée par la mer est un enchantement et nous permet de constater le travail d’architecte réalisé par la mer dans ces hautes falaises de calcaire : des grottes dans lesquelles notre embarcation s’engouffre, des arches sous lesquelles nous passons, en baissant la tête et même un souterrain, long parait-il de 24 mètres (information que nous n’avons pas pu vérifier). Quel émerveillement que de constater toutes ces variantes de bleu que peut prendre la mer, du marine à l’émeraude en passant par le lapis-lazuli et l’aigue-marine et de nous y ébattre.
Toujours une belle ambiance au port grâce à la gentillesse et l’omniprésence de Dimitri dont la devise est « If you are happy, I am happy »… et il réussit.
Diner de friture et de calmars (ou calamars en méditerranéen) farcis…

 

Mercredi 29 juin 2011 : ZANTE : Agios Nicholaos
« Bonne fête Pierre ! Bonne fête Paul ! »

Après une nuit un peu agitée  et des prévisions météo présageant une navigation un peu plus musclée vers l’île voisine de Céphalonie, nos capitaines décident d’octroyer à ces dames une petite pause… Sourires de ces dernières soulagées à la perspective d’une journée « détente ».
Pour moi, journée lecture. Après avoir vibré avec Ulysse, presque parvenu au bout de son voyage, c’est le Capitaine Corelli et sa mandoline qui vont me permettre de me familiariser avec l’île de Céphalonie. Rien de mythologique cette fois-ci. Nous sommes dans les années 40, au temps de l’entrée en guerre de la Grèce, puis de l’occupation de l’île par les Allemands et les Italiens. Cadre et personnages vont me permettre de découvrir peu à peu la réalité de cette île et d’avoir l’impression plus tard d’y être déjà venue. Merci à Louis de Bernières, un distingué britannique qui, tout comme dans son roman « Les oiseaux sans ailes », sait si bien donner à l’Histoire une dimension humaine et ne pas en faire qu’une succession de faits et de dates !

 

Jeudi 30 juin 2011 : de ZANTE (Agios Nicholaos) à CEPHALONIE (Poros)
«Dégustation d’oursins sur la plage. »

oursins

oursins


Un vent plus favorable nous incite à suivre la même route que celle prévue par Adagio, c'est-à-dire une traversée du canal entre Zante et Céphalonie et une remontée de la côté Est jusqu’au petit port de Poros. Effectivement, une fois le canal traversé… au moteur, vent dans le nez, c’est voiles en papillon, puis sous Grand-Voile seule que nous gagnons le port de Poros dont les maisons s’engouffrent dans une gorge verdoyante. Nous sommes un peu à l’écart de la station touristique et pouvons profiter d’un bel environnement de verdure. Une fois encore, comme dans toute île, la vie est rythmée par la rotation des ferries, dont la venue génère l’arrivée de camions, voitures, cars, pour ensuite laisser place au grand calme.
Un petit îlot est bien tentant de l’autre côté de la digue. Ce sera pour nous et nos amis l’occasion d’une belle baignade et surtout d’une dégustation initiatique d’oursins sur la plage arrosée d’un peu de vin blanc.

 

Vendredi 1er juin 2011 : CEPHALONIE – Poros.
« Une île Phénix ! »

Pierre a commandé un petit GPS au Crouesty. Confié à la Poste française ... et grecque ! Nous devrions pouvoir en accuser réception aujourd’hui.
Pas de loueur de véhicules au port, un service de car régulier mais aux horaires un peu matinaux. Toujours avoir à l’esprit qu’en Grèce une partie de la vie… et surtout celle des administrations et même des commerces s’arrête à 14h (mais ils retravaillent à partir de 18h, eux).
Donc, dès 7h30, nous voici assis confortablement dans le car pour Argostoli, capitale de l’île. 1 heure 15 de route, 4€50 et le plaisir de se faire véhiculer. Dany et Franck ont décidé de nous accompagner pour aller découvrir Argostoli. Nous commençons par nous engouffrer dans cette magnifique gorge, presque digne du Verdon pour nous élever au-dessus de la côte. Le car emprunte ensuite une véritable route de montagne, permettant d’apercevoir les échancrures de la côte en contre-bas, de traverser de délicieux villages aux maisons coquettes et très fleuries, comme pour oublier ce tragique tremblement de terre de 1953 où la majorité des maisons furent réduites à l’état de ruines. Leurs habitants furent alors condamnés à des abris de fortune dans des camps établis par l’Aide Humanitaire, comme en témoigne le reportage photographique du Musée d’Argostoli. Il semble que, partout, la vitalité de cette belle île montagneuse, à la flore si variée, à la végétation foisonnante, aux paysages parfois démesurés, soit décuplée, comme pour faire échec aux malheurs endurés : invasions, guerres, tremblements de terre et se rendre digne de sa réputation de « bénie des dieux ».
Effectivement c’est une magnifique promenade le long de la côte Sud qui nous est offerte jusqu’au fjord profond où fut érigée Argostoli. Étrangement, notre bus s’est chargé non de « travailleurs » comme nous aurions pu le penser, mais de retraités, heureux pour certains de pouvoir faire un brin de chemin ensemble… Vont-ils à la consultation médicale mensuelle ? Nous réaliserons au retour qu’ils vont tout simplement faire leurs emplettes à la capitale et, surtout, charger leur cabas des primeurs et fruits très appétissants du marché.
Le quai d’Argostoli, un immense quai, est pratiquement désert, sans aucune commodité, sans aucune sécurité non plus. À l’entrée, un immense bateau croisière dégueule son flot de touristes… des français cette fois-ci !

cephalonie


La ville semble assez cossue, avec une agréable rue piétonne où nous trouvons facilement notre bureau de poste dont les guichets sont pris d’assaut en cette fin de mois pour les retraits d’argent. Déception lorsque nous parvenons à atteindre un guichetier… pas de paquet !Nous avions compté sans la grève des postes à Athènes. Une nouvelle visite à Argostoli sera nécessaire. C’est avec intérêt que nous parcourons les salles du Musée historique, retraçant la vie des Képhaloniotes, de la campagne ou de la ville aux demeures bourgeoises dont le mobilier était très influencé par la présence britannique.
Un bel approvisionnement de fruits au marché permanent avant de regagner la gare routière pour y revoir les mêmes visages qu’à l’aller et profiter à nouveau du spectacle offert par la route et les magnifiques paysages.
Le petit îlot nous accueille une nouvelle fois pour la soirée, mais pour cause de plan d’eau un peu trop agité, seuls les capitaines d’Adagio et Logos s’aventurent pour ramasser quelques oursins.

 

Samedi 2 juillet 2011 : CEPHALONIE : de Poros à Andisamos.
« La boucle est bouclée ! »


Nous quittons ce petit quai, à l’écart de l’élégante et discrète station balnéaire de Poros, pour remonter la côte Ouest dans le canal entre Céphalonie et Ithaque, couloir souvent venté. Ce sera du tout moteur pendant 10MN pour cause, une fois de plus,de vent dans le nez mais aussi tout le loisir d’observer le paysage très sauvage. Une piste semble relier d’anciennes étables, certaines comme abandonnées, une exploitation agricole et des oliveraies à perte de vue. Image un peu nostalgique d’un temps révolu. De longues coulées rocheuses se terminent dans la mer en délicieuses petites plages… désertes, faute de route.
Nous voici dans la baie d’Andisamos, la dernière baie des îles ioniennes abordée en 2002. Voici une « boucle bouclée  » neuf ans après ! Un beau parcours pour Logos et ses passagers.

Andisamos

Andisamos


La vaste baie d’Andisamos, entourée de collines couvertes d’un épais maquis d’où émergent quelques cyprès, offre plusieurs ancrages dont les abords d’une petite plage à l’entrée de la baie. Nous sommes ainsi éloignés de la grande plage principale avec son restaurant décrié par le Guide du Routard pour sa sono trop présente. Ont-ils faits l’objet de réclamations ? Nous n’aurons pas à nous en plaindre, ni même des jeux aquatiques proposés.

Andisamos


Adagio est ancré prés de Logos. Les oursins sont au rendez-vous, et encouragés par notre solitude, nous posons notre filet, enfermé dans un coffre du bateau depuis 3 ans tellement nous étions gênés de risquer attraper les rares poissons laissés aux pêcheurs turcs.

casquette


Une belle casquette Puma toute neuve, emportée par le vent, s’approche de Logos. Voici mon Capitaine élégamment coiffé !

 

Dimanche 3 et lundi 4 juillet 2011 : CEPHALONIE, Andisamos.
« Une ancre au fond de l’eau ! »

Andisamos


Dès 7 heures, avant l’animation estivale, nous relevons notre filet. Toujours cette délicieuse attente… Pris ? Pas pris ? Combien ? En tout une quinzaine de petits poissons qui, préparés au barbecue seront les bienvenus pour l’apéritif partagé avec Adagio.
Peu à peu, la petite plage cachée derrière des rochers se peuple… de non textiles… très discrets et de quelques vacanciers préférant une semi solitude.
Un zodiac qui pu être rouge dans sa jeunesse, battant pavillon italien, est venu s’ancrer près de Logos ; un couple, dont le monsieur, vêtu de son épaisse combinaison de plongée, passe son temps sous l’eau, à la recherche de quelque poisson. C’est avec beaucoup de générosité qu’il nous fait part de sa découverte dans les posidonies et demande avec instance à Pierre de plonger pour admirer sa prise… une belle ancre qu’il lui propose en la soulevant… HORREUR !!! Il s’agit de la NOTRE ! Hé oui, c’est du vécu ! Il ne reste plus à Pierre qu’à la replanter correctement en respirant un peu dans son biberon d’air.
Le vent devenant un peu plus nerveux, Pierre préfère tout de même mieux assurer l’ancrage par un long bout frappé à l’avant et attaché par une chaîne à un gros rocher sous-marin, technique plusieurs fois expérimentée et rassurante. Nous profiterons ainsi pendant deux jours de cette belle eau bleu vert et du paysage en prêtant moins d’attention aux vents catabatiques un peu nerveux.

 

Mardi 5 juillet 2011 : CEPHALONIE : d’Andisamos à Eufimia
« Éole en colère »

Adagio ayant préféré rejoindre le petit port de Sami dans la baie voisine, c’est seuls que nous avons fait face aux assauts violents d’Éole, confiants en notre mouillage… tout au moins le Capitaine ! Ce matin, c’est le grand calme, comme si rien ne s’était passé. Nos habitués de plage débarquent.
Nous déharnachons Logos, pour rejoindre Eufimia, petit port plus au Nord. Tiens ! Sur les crêtes de ces hautes montagnes chauves, se dressent une vingtaine d’éoliennes… les premières rencontrées en Grèce… Mauvais signe ! La baie serait-elle très ventée ? C’est effectivement sous Génois que nous gagnons le port, d’où sortent une vingtaine de voiliers de la flottille Sailing Holidays. Soulagement !autant de places libérées  au quai d’accueil. Après 1h15 de voile et 6MN parcourus, nous nous amarrons à notre premier quai bien équipé (eau et électricité) depuis Katakolon et profitons avec plaisir de l’animation de ce petit port très fleuri.

 

Mercredi 6 juillet 2011 : CEPHALONIE : Eufimia.
«De beaux anchois »

Comment peut-on, avec le sourire, accepter d’être plantée à un arrêt de bus à 6h50 du matin, alors que presque tout le monde dort encore ? Et pourtant… c’est le grand bonheur, ce presque total silence, cette fraîcheur de l’air et cette lumière sous un ciel un peu chargé.

eufimia


Le trajet Eufimia - Argostoli va nous permettre de traverser le centre de l’île pour gagner la côte Ouest par une route étroite reliant des villages. Les « anciens », non motorisés, tributaires de l’autocar pour aller en ville, sont au rendez-vous. Toujours ce même plaisir de traverser ces vallées emplies d’arbousiers, de lentisques dominés par les flèches des cyprès, d’entrevoir ces maisons fleuries. De l’autre côté, c’est à nouveau la mer et une route très sinueuse, accrochée à la paroi rocheuse.

eufimia

eufimia

eufimia

Que, parfois, le précipice semble proche ! Nous abordons le long fjord, sorte de lac intérieur par la rive de Lixouri. Des fish-farms ont investi ce plan d’eau, à l'abri ds vagues. Le long pont, construit par l’ingénieur De Bosset, sous l’occupation anglaise, étant réservé aux piétons et aux cycles, il nous faut contourner le fjord pour rejoindre la gare routière d’Argostoli. Il est 8 heures du matin, tout est encore fermé ou presque, seule la postière est derrière son guichet, l’air aimable d’une postière française des années soixante… notre paquet est là ! Quel soulagement ! Il ne nous reste plus qu’à faire quelques achats, dont Ma paire de chaussures… olympique… une paire tous les 4 ans, les chaussures à tout faire, voile, promenade ! La vendeuse sera même chargée de me débarrasser de l’ancienne paire !

argostoli

argostoli

argostoli


Le quai s’est chargé de petits chalutiers qui vendent leur pêche. Tout est bien tentant mais à des prix relativement élevés. Nous nous contentons d’un kilo et demi de beaux anchois à préparer façon Collioure, au sel, puis à l’huile d’olive mais ne pouvons pas résister à l’appel de deux petites cigales de mer… n’ayant pas notre « débusqueur de gros scarabées des mers » à bord ! Deux grosses tortues, elles aussi très intéressées par les pêcheurs, folâtrent sous les barcasses.

argostoli

argostoli


Il commence déjà à faire chaud. Nous décidons de ne pas attendre le bus direct pour Eufimia, celui de Sami nous étant proposé ½ heure plus tôt et nous offrant, outre l’occasion de connaitre Sami, peut-être la découverte d’une autre route. BINGO ! Nous voici en route de haute montagne, dominant de vastes vallées verdoyantes quasi désertes, dont certaines encaissées de gorges. Assurément, Céphalonie est une bien belle île, irriguée par de nombreuses sources.
Sami se révèle être aussi un port très animé, doté de nombreux commerces. Mais, là encore, aucune commodité pour les voiliers.
La route de Sami à Eufimia nous permet de longer la côte rocheuse très dentelée et de rêver d’une bonne baignade dans les eaux émeraude… pas question de demander une halte au chauffeur de car pour un etrempette !

Le quai d’Eufimia s’est chargé. En notre absence, Adagio a rejoint Eufimia, nous allons pouvoir continuer à "copiner". De nombreux promeneurs rêvent de voiliers… Logos sera immortalisé sur de nombreuses photos.

 

Jeudi 7 et vendredi 8 juillet 2011 : de CEPHALONIE (Eufimia) à ITHAQUE (Mazi Bay)
« Les chèvres d’Ulysse »

Mazi bay

Mazi bay


Pierre a lorgné, sur les images satellite, une petite échancrure sur la côte Sud-Est de l’île d’Ithaque. Une petite nav de 5MN et une crique qui pourrait n’être que pour nous. Pas d’urgence au réveil, une paisible traversée du canal réputé venté… aujourd’hui un vrai lac. Monsieur Meltem qui semble avoir adopté son régime ne se déclenchera donc qu’à 14 heures. Une très belle échancrure avec au fond une plage de galets blancs, surmontée par une impressionnante coulée de pierrailles, grise et ocre, sans doute éboulement d’un pan de falaise, une eau transparente et une côte prometteuse. Elle ne sera que pour nous après le départ d’un petit bateau moteur.
C’est surtout en compagnie des chèvres… peut-être les descendantes des célèbres chèvres d’Ulysse, que nous passons ces deux jours admirant leur agilité à descendre le pierrier.
Effectivement la crique est riche de magnifiques oursins… Quatre douzaines chacun… le maximum supportable !

 

Samedi 9 et dimanche 10 juillet 2011 : ITHAQUE : de Mazi Bay à Péra Pigadhi
« Merci Lidl ! »

Encore une étape de 5MN pour gagner ce mouillage que nous avons connu avec FILIMOU en 2002, derrière un bel îlot limitant la baie. Aujourd’hui une petite crique le long de la côte est libre. Bien centré avec ses deux bouts à terre, Logos tiendra la place pendant 2 jours, au grand regret des lecteurs de Rod Heckell qui indique ce mouillage, mais non la façon de le partager !!!

 

pighadi

pighadi

Nous sommes donc chez nous, avec notre piscine aux eaux émeraude, notre côte riche en oursins, nos jolis petits poissons et notre plage personnelle. Il est des moments où l’on comprend le désir d’Ulysse de retrouver SON PARADIS, le lieu où il se sentait en harmonie avec son environnement.

pighadi

 


Malheureusement, de paradis éternel, en est-il un sur terre ? C’est à une invasion de guêpes que nous devons faire face en soirée, tapettes, lutte chimique, rien n’y fait, jusqu’au déclic qui se produit dans la tête de Pierre… Nous avions apporté dans nos bagages un magnifique piège à guêpes acheté sans grande conviction chez « Lidl… des Vieux »… Pipeau ou arme efficace ? C’est en tout cas avec amusement et satisfaction que nous voyons ces dames et messieurs à la taille bien faite s’engouffrer dans le pot. Une véritable hécatombe qu’il nous est difficile d’offrir aux dieux de l’Olympe… clin d’œil aux distingués hellénistes, nous en connaissons ! Merci Lidl !
Un peu nargués par trois belles daurades (peut-être échappées un jour d’une fish farm voisine), profitant, avec les poissons demoiselles, de l’ombre de Logos, nous décidons de poser notre filet… Qui sait ?

 

Lundi 11 juillet 2011 : ITHAQUE : de Pera Pighadi  à Vathi
« Un plat royal »

daurades


Est-ce le grand calme de début du jour, l’espérance d’une bonne pêche, lever un filet apporte toujours une sorte d’excitation, surtout lorsque deux grosses daurades royales, trois rougets, une vive, deux seiches apparaissent, pris dans les mailles. Malheureusement, si nous estimons à au moins deux cent guêpes celles prises dans le piège, les survivantes ont dû se reproduire pendant la nuit, car tout en nettoyant le filet, il nous faut avec énergie manier de la tapette et de l’ammoniaque sur une piqure. Le nettoyage des poissons se fera donc en pleine mer.
10h : Nous levons l’ancre et ferons surement des heureux pour parcourir les 7MN qui nous séparent de la capitale de l’île : Vathi. Une grande pétole nous permet en effet de préparer les poissons et de nous baigner dans cette eau couleur encre.
Nous choisissons de profiter du mouillage Nord de la baie de Vathi après avoir, au quai « AVIN »… étrange nom pour un quai à gas-oil, rempli le réservoir, Logos à couple de Bara Bara, vieux bateau polonais avec des vétos en goguette.

vathi


Depuis le mouillage, nous pouvons à loisir contempler ce petit port dont les maisons, tout comme celles que l’on dessine enfant avec un étage et un toit de tuiles, s’élèvent en amphithéâtre au-dessus de la baie. Une fois de plus, ne pas chercher de maisons antérieures aux années 1950… le tremblement de terre est passé par là !
Le vent s’est levé, le plan d’eau s’agite. C’est donc avec beaucoup de détermination que Pierre affronte les vagues en annexe et nous assure un véhicule pour notre visite du lendemain. Il revient avec les clefs d’une Clio que nous pouvons surveiller depuis Logos.
Nous apprécions, au diner, notre délicieux barbecue de poissons tout en contemplant ce mur de lumières qui escalade la colline.

 

Mardi 12 juillet 2011 : ITHAQUE : Vathi
« Sur les traces d’Ulysse »

Ithaque, c’est un tout petit bout de terre de 96 km2. Grâce au talent d’Homère, cette île est universellement connue. Qui n’a pas rêvé, en partageant les aventures de cet Ulysse, le guerrier rusé, embarqué dans de folles errances pour avoir mécontenté Poséidon ? Qui ne s’est pas demandé pourquoi il avait pu préférer le retour dans cette petite île des Ioniennes, méprisée à l’époque car dite habitée seulement par des chèvres, à l’éternelle jeunesse dans le paradis de Calypso ?
Tout simplement parce que c’est un petit bijou, encore épargné, où mer et nature se complètent harmonieusement et permettent à chacun de se ressourcer, de se recentrer sur lui-même.
Ithaque, ce pourrait être deux minuscules îlots reliés par un long isthme marquant la séparation entre le canal de Céphalonie et le golfe de Molo où est érigé Vathi. Pas de vastes plaines, des montagnes plus ou moins escarpées, peu de villages et quelques petits ports en contrebas.

vathi

vathi


Nous commençons notre journée par la visite de Vathi et le repérage de quelques commerçants pour l’avitaillement de la soirée.

vathi



vathi

Par une route escarpée nous élevant à quelques 600 mètres, nous gagnons un monastère médiéval dont la restauration aurait été offerte par Aristote Onassis, une paisible retraite au sommet d’une montagne dont les importantes antennes laisseraient à penser que les moines communiquent avec le ciel par les ondes mais ne peut-on penser qu’effectivement ils communiquent par « paraboles » ? En fait de moine, seulement un monsieur âgé qui surveille distraitement les rares visiteurs.
Nous longeons ensuite la côte ouest pour admirer au passage le beau mouillage de Polis Bay, puis Kioni, petit port aux ruelles étroites, tellement envahi par les touristes qu’il nous sera impossible de nous y garer. C’est donc à Friskès, chez « Pénélope »… comme il se doit, que nous faisons la pause déjeuner et nous régalons de succulentes brochettes de la mer à la sauce citronnée ! (à mettre dans le carnet de recettes !).

vathi


Notre loueur de voiture nous raccompagne à notre annexe… le coffre se vide, l’annexe se remplit. Que voici une belle organisation !

 

Mercredi 13 et jeudi 14 juillet 2011 : d’ITHAQUE (Vathi) à ATOKOS (Cliff Bay)
« De risée en pétole »

10h15 : moteur… tout le monde à l’air de se mettre en chemin en même temps… la baie de Quiberon au mois d’août, tant il y a de voiliers dans la baie de Molo, importante base de location de voiliers Sunsail.
Une risée… Vite ! Hissons les voiles ! ½ heure sans moteur et plus de vent… le même petit jeu pendant les 9MN à couvrir avant de gagner le mouillage de Cliff Bay sur l’îlot désert d’Atokos… dont le nom veut dire « sans intérêt ».

atokos

atokos

atokos

En réalité nous allons découvrir une merveille géologique offrant au regard de vertigineuses falaises blanches, creusées de failles profondes. Nous jetterons l’ancre tout d’abord à Cliff Bay, entre deux falaises dont les couches rocheuses semblent entassées comme en un énorme mille-feuille. Certes l’endroit est prisé et les places rares, mais, une fois l’ancre assurée, nous pouvons jouir de ce cadre hors du commun où l’on se sent à la fois tout petit et très grand !

atokos

atokos

atokos


La visite de la baie en annexe est tout aussi époustouflante, tout, comme notre promenade sous-marine et notre ramassage d’oursins !
Aux pépiements des martinets qui volent le jour autour des voiliers succèdent d’étranges coassements la nuit : des crapauds comme en Martinique ?

 

Vendredi 15 juillet 2011 : ATOKOS : de Cliff Bay à One House Bay.
« L’horreur !!! »

Un magnifique lagon digne du Pacifique est annoncé dans une baie à l’est… un record de navigation, 1,5 Mille parcourus au ralenti pour admirer cette fabuleuse construction géologique. Derrière une très haute falaise, une baie et, au fond, une plage dominée par une petite chapelle et une unique maison restaurée… On comprend le nom donné à ce lieu ! Première déception, beaucoup de voiliers rêvant du Pacifique sont déjà ancrés. La proximité de chacun donne plus une image de camping cheap que de lagon émeraude. Logos s’assure un tout petit arpent de mer. C’est sans compter sans une invasion de Sailing Holidays dont certains louent un voilier comme on achète un billet de train… et surement pour moins cher en ce qui concerne les anglo-saxons ! Résultat, en peu de temps, nous nous retrouvons avec un voilier en parallèle, à deux mètres de notre bord. L’homme à la barre est incapable de comprendre les conseils de mouillage donnés par le référent de la flottille… Il n’y a qu’à avoir vu l’épouse, en robe, appuyée sur le balai de pont pendant qu’elle manie la télécommande du guindeau pour comprendre… Une vision à la Dubout, terriblement affligeante. Devant un tel spectacle et la crainte d’autres images de ce genre, nous préférons fuir et laisser à ce beau monde ce lagon qui n’a plus de lagon que le nom tant il y a de voiliers partout… même plus la possibilité d’apprécier la couleur de l’eau. À voir en mai !
Il est encore suffisamment tôt pour parcourir les 9MN qui nous séparent du mouillage de Port Léone dans l’île de Kalamos…

porto leone

porto leone

 

Encore du moteur et, passés les deux anciens moulins en ruine de l’entrée, un mouillage sous la chapelle du vieux village abandonné. Grande surprise lorsque Dany apparait à la nage près de Logos, heureuse de nous voir et de nous faire part de leurs malheurs… un moteur en panne… il est vrai que, malheureusement, nous connaissons ! C’est toujours plus facile d’écouter deux hommes parler technique ensemble et cogiter que de ne savoir que répondre à leurs explications !
Ils seront, heureusement, assez rapidement dépannés par le service très efficace d’IONIAN ASSISTANCE, un rapide et long zodiac qui répond à tous les appels de maintenance dans les îles Ioniennes, ce qui nous permettra une belle soirée ensemble.

 

Samedi 16 juillet 2011 : KALAMOS : Port Leone
« Journée voyageurs »

porto leone

porto leone

porto leone


Une nuit paisible. Peu à peu la baie se vide des « locataires »… Désolée de ce terme un peu péjoratif, mais, pour beaucoup, apparence du voilier et comportement sont tellement différents. Il faut dire que le voyageur a le temps, donc prend son temps ce qui est souvent synonyme de retraité, aime être autonome… donc affuble son voilier de panneaux solaires. Ce samedi matin, jour de rotation dans les locations, nous nous retrouvons seulement cinq « voyageurs ». Une visite aux maisons délabrées qui semblent d’avantage avoir été des fabriques d’huile olive avec d’anciennes meules et de vieilles machines rouillées, témoignage d’une importante activité… il y a longtemps. Maintenant les oliveraies sont à l’abandon et les tentatives de restauration des bâtiments semble avoir échoué : éloignement ? Absence d’eau potable ?

porto leone

 

À ces images de mort, nous préférons la vision de l’ancienne église en cours de restauration avec son campanile abritant une cloche que les touristes prennent plaisir à faire tinter.
Une très belle promenade au masque sous les moulins avec de belles anfractuosités abritant oursins et beaux poissons rouges « Ides » pour les cruciverbistes !
En soirée, un gros yacht auquel tout est dû vient troubler cette sérénité et malmène un voilier germanique dont il convoite le mouillage… Devinez ce qui arrive ! C’est le voilier qui se voit, pour sa sécurité menacée, contraint de changer de place. Attention, si vous croisez RINI V, yacht battant pavillon britannique, il ne fait pas de quartier et se croit le maître du monde !

 

Dimanche 17 juillet 2011. De KALAMOS (Porot Leone) à MEGANISI (Svarna)
« Mouillage solitaire »

 

svarna


Le vent a été un peu musclé cette nuit et notre infortuné voilier allemand du nom de Carmina, contraint de se réfugier à l’autre extrémité de la baie, a dû changer de place une nouvelle fois, son ancre ne tenant pas et c’est timidement devant Logos qu’il a trouvé refuge, en pleine obscurité ! Merci Rini V !!!
9h40, nous quittons Port Kalamos sous voiles pour atteindre l’ile voisine de Méganisi après avoir traversé le canal les séparant. Pas un voilier en vue, seul un petit chalutier pose son filet. La brume enveloppe les contours des îles de l’archipel au point qu’elles se confondent.
Pierre a remarqué une vaste baie déserte offrant de mini ancrages, chacun pour un seul bateau !
11h45, une toute petite crique que nous pouvons partager avec une barque de pêche amarrée, un beau spectacle au regard et l’assurance d’une quasi solitude… à part chèvres, oursins et guêpes mais, là, nous avons notre « truc extra » !

 

Lundi 18 et mardi 19 juillet 2011. MEGANISI : de Svarna à Albélike.
« Athos »

Un appel dans la nuit, il n’est que 5h30 ! C’est le pêcheur qui, inquiété par le bout à terre sous-marin pris par Pierre, craint que nous ne soyons attachés à sa propre amarre ! No problem ! Nous pouvons nous recoucher. Sans aucun doute il est peu habitué à trouver un voilier dans son petit port personnel ! Après avoir assuré notre pitance, nous décidons de remonter vers des zones plus fréquentées. Si la côte Est de Méganisi semble encore préservée, d’importants travaux routiers et la présence d’immenses villas toutes neuves laissent présager d’une angoissante mutation de ce petit caillou.

athos

athos

Beaucoup de voiliers longent aussi la côte ou sont déjà mouillés mais un seul attire tous les regards : il s’agit d’Athos, superbe deux mâts battant pavillon britannique, ancré par 70 mètres de fond, tandis que l’ULM du bord, hydravion avec une voile triangulaire fixée sur un Zodiac, évolue au-dessus ! Le voilier parfait, élégant, une magnifique maquette ! Une recherche sur le net nous apprendra qu’Athos est la plus grande goélette privée du monde, d’une longueur de 62 mètres avec des gréements dormants légers et un mât calculé pour passer sous le pont des Amériques à Panama. Compliments à l’architecte naval hollandais André Hoek pour ce chef d’œuvre.

abelike


Les baies du nord de l’île sont très investies. Nous optons pour Abélike, déjà fréquentée en 2002. C’est peut-être un peu le parking, mais l’ambiance est familiale : les enfants s’ébattent - dont ceux fort joyeux d’un petit catamaran rouge battant pavillon autrichien « Ali Baba » - les adultes se prélassent.
Nous profitons de cette ambiance pour faire une journée pause, lecture et écritures.

 

Mercredi 20 juillet 2011. De MEGANISI (Abélike) à LEVKAS (Nidri)
« Merci Onassis. »

alibaba


« Ali Baba » lève l’ancre en même temps que nous et prendra notre direction vers le port de Nidri, sur l’île de Levkas. Nous profitons de la vision de ce joujou flottant, peut-être un rêve d’enfant concrétisé. Nous avons croisé tant de navigateurs ayant construit leur voilier ou retapé une épave !
Cette année, pas de mouillage dans la « piscine » de Scorpidhi, nous optons pour le quai du port de Nidri, espérant, à défaut d’électricité, y trouver de l’eau. Nous voici appontés près d’un superbe Sun Odyssée 49DS « Golden Angel » battant pavillon serbe. Les langues se délient… Croatie, Monténégro… il parait que « Même l’air que tu respires, y te coûte… » comme aurait dit notre distingué et très regretté bônois !
Il ne nous reste plus qu’à guetter la venue du « fontainier » pour refaire le plein d’eau ; entre l’Ouzo et les plantes vertes nous en consommons. À six Euros le plein, il ne faut pas gaspiller mais, merci Aristote, l’accueil portuaire est gratuit.

onassis


Nous sommes appontés devant les restaurants, dans le secteur promenade. Le front de mer a été offert par Onassis. Sur le socle où sa statue est érigée, on peut lire « Les hommes doivent construire leur propre destinée » . La rue arrière n’offre que des vitrines de tourisme bon marché… Un déballage de produits made in China, du tout artificiel.
Même le restaurant où nous avions fêté les six premiers mois de notre croisière 2002, justement appelé alors Dyonisos, a changé de nom.
Le vent force en soirée, certains voiliers se mettent en vrac !!! Ambiance !

 

Jeudi 21 juillet 2011. LEFKAS : Nidri
« Roulemapoule, enfin… »

roulemapoule

roulemapoule

roulemapoule


Nous retrouvons avec plaisir l’équipage de « Roulemapoule » et leur couple d’amis venus, en annexe depuis le mouillage de Vliko, faire quelques emplettes et prendre un verre sur Logos. Nous ne nous sommes pas revus depuis Marmaris et parlons de nos routes respectives. Échange de photos. Nous les rejoindrons plus tôt que prévu au mouillage, obligés de quitter le quai pour libérer l’ancre de nos voisins que nous avions emprisonnée, ils étaient mouillés de travers !
Comme annoncé, Monsieur Meltem fait sa colère… force 5/6, l’anémomètre s’élève à 30ND, le plan d’eau s’agite. C’est avec surprise que nous voyons Dany et Franck s’approcher de Logos en annexe… un détour pour nous voir après avoir pris livraison d’une pièce pour leur moteur en ville… les nouvelles du front sont encourageantes après ces heures un peu angoissantes.
Le mouillage, malgré le vent, est superbe à l’œil mais les odeurs d’égout senties en ville ne nous incitent pas à la trempette.

 

 

Vendredi 22 juillet 2011. De LEFKAS  à PREVEZA
« Rendez-vous avec Resolute »

Nous avons prévu de gagner Prévéza où nous devons rencontrer nos amis britanniques naviguant sur « Resolute », en attente dans la baie très abritée de Prévéza.

solar


Départ 8h20. Nous suivons une pub ambulante en forme de catamaran « Solar Panel »… Une embarcation écologique marchant à l’énergie solaire… plus rien d’un voilier, une réclame flottante pour panneaux solaires.

chenal

chenal

chenal


La côte semble assez protégée du tourisme avec des maisons basses n’agressant pas le regard. « Adagio » nous a devancé et nous attend sagement pour pénétrer dans ce long canal tracé dans les marais depuis l’antiquité. Une navigation au sondeur, tout en cherchant le balisage toujours archaïque ! L’ancien bac a été remplacé par une barge flottante articulée sur un bord et s’ouvrant pour laisser passer les bateaux toutes les heures. Il est amusant de voir les véhicules se hâter pour passer avant les embarcations.

chenal

Un petit chalutier est aux aguets, directement suivi par Logos, puis Perséphone. Il est I0 heures, nous voici libérés, chacun va pouvoir choisir sa route tout en saluant au passage les ruines du vieux fort franc qui gardait autrefois le canal. Une vaste étendue émeraude s’offre à nous, mais que cela tangue, tangue… Le moment de chanter « Y’a du roulis… » Adagio monte directement sur Corfou, nous nous dirigeons sur Préveza… Rendez-vous est pris pour une visite terrestre dans le bordelais, à moins que nos routes maritimes ne se recroisent d’ici là.

adaggio


Attention ! Nouveau chenal à emprunter obligatoirement pour pénétrer dans la rade de Prévéza et gagner le mouillage de Resolute, tout en jetant un coup d’œil en passant aux chantiers d’hivernage très connus des plaisanciers. « Cléopatra » s’est doté d’une vraie marina, aux prix parait-il prohibitifs… pas tant que cela puisque de nombreux bateaux y sont appontés !

preveza

« Prévéza Marine » que nous avions pu apprécier a dû changer son nom en "Ionion Marine"… peut-être à cause de rivalités avec ses consœurs, et Aktio Marine semble inchangée. À bâbord, la petite ville de Préveza, sous le soleil de midi, prend des airs de ville d’Afrique du Nord. Deuxième bouée au nord du port de Prévéza, Logos et Resolute se retrouvent après 3 ans de séparation. C’est avec grand plaisir que nous saluons Elizabeth et Kim, en partance pour la ville en annexe et à la rame façon Cambridge.
Peu à peu, le mouillage se charge. Pour beaucoup de voiliers, il s’agit du dernier mouillage en attente d’être liftés. Pour d’autres, il s’agit d’une pause avant de reprendre une croisière.

resolute


Un apéritif vin blanc sur « Resolute » nous permet de faire connaissance de Carrock, un bon chien terrier de 14 ans, tout ravi de partager la croisière de ses maîtres depuis qu’ayant adopté Prévéza pour l’hivernage, ils peuvent, depuis l’Angleterre, y venir en voiture. Un peu isolés, ils sont heureux d’avoir des nouvelles des anciens de Yacht Marine et du fameux Rallye. Kim, avec son humour tout britannique, porte fièrement le polo que nous avions reçu au départ, mais auquel Elizabeth a ajouté en broderie la mention « I survived… »
Bien entendu la guitare d’Elisabeth est sortie, accompagnée du très beau tambour écossais (une sorte de grand tambourin) avec lequel Kim marque le tempo… une soirée prometteuse si une vilaine fermeture de capot bien trop proéminente et aiguisée n’avait pas agressé le pied de Pierre ! Résultat, du sang à la une, la pharmacie sortie et une soirée écourtée !
Rendez-vous est pris pour le lendemain. Nous souhaitons connaître le Golfe d’Amvrakia, vaste lac d’eau salée dont l’entrée se fait par un  étroit chenal.

 

Samedi 23 juillet 2011 : PREVEZA
« Sous Spi ! »

Pour attendre l’inversion du sens du vent, nous avons décidé de ne quitter le mouillage qu’en début d’après-midi et avons ainsi tout le temps de nous rendre en ville en annexe. Le petit port municipal, annoncé par radio ponton comme ayant été cédé à des intérêts privés, semble inchangé. De nombreux bateaux y trouvent encore un refuge, sans confort, mais gratuitement.

preveza

 

spi


C’est avec plaisir que nous retrouvons cette petite station aux commerces nombreux. Beaucoup de vitrines annoncent des soldes… saison avancée ? Diminution des vacanciers ? Dans un passage, notre vieux marchand de fruits est heureux de nous accueillir avec quelques mots en français… Il a « pris » quelques années, mais est toujours fidèle au poste. Peut-être que la boulangère a changé mais le pain et les viennoiseries sentent toujours aussi bon ! Et puis, il y a toujours ces trois marchands de jouets fréquentés pour nos deux ainés…. souvenirs !
13h30… nous abordons le canal qui même au vaste golfe d’Amvrakia, plus fréquenté par les terriens pour les stations de Vonitza et Koronisia que par les plaisanciers. Dès l’entrée, des fish-farms, encore des fish-farms… Que de poissons calibrés doivent proposer les restaurants !

spi


Le vent, pour les îlots Vouvalos où nous devons jeter l’ancre, est favorable. C’est le moment pour nos premières manœuvres de Spi de la saison… immortalisées par Resolute qui, sous Génois seulement, est vite rattrapé pour être ensuite distancé ! 1h10 à contempler ce grand parachute, avant, pour cause de vent forcissant, d’avoir à notre tour recours au Génois pour une nouvelle 1h10. Nous voici parvenus au lieu de rendez-vous à 10MN de Prévéza. Un long cordon lagunaire permet aux vacanciers de rejoindre la petite plage voisine de notre mouillage… fond de musique non agressive. Dix minutes plus tard, Resolute vient mouiller non loin de nous.

le pied

le pied

le pied

le pied

le pied

C’est avec plaisir que nous les accueillerons à bord de Logos, en soirée, et assisterons à l’interview en Anglais de notre gorille Julot par le Teddy Bear, mascotte de Resolute, interview et photos destinées à leurs petits enfants en bas âge !


Dimanche 24 juillet 2011 : PREVEZA : du Golfe d’Amvrakia à Prévéza
« Nous retrouvons Accalmie »

Contrairement au régime des vents observés comme s’inversant en mi-journée, c’est au moteur que nous regagnons notre mouillage de Prévéza et jetons un coup d’œil à Vonitza, dominée par une imposante citadelle vénitienne.

accalmie


Un chapeau s’agite frénétiquement au moment où nous jetons l’ancre dans la baie de Préveza… et, sous le chapeau, nous reconnaissons avec plaisir Jean-Claude accompagné de son épouse Hélène, amis de Saint-Cyprien, sur leur voilier « Accalmie ». Nous les pensions dans les Ioniennes… Ils étaient bien là, devant nous, prêts à faire lifter leur Endurance 35 jusqu’à la saison 2012. Échanges animés avec une pensée pour les voiliers amis, de retour au pays ou ayant changé de propriétaire.

 

Lundi 25 juillet 2011 : de PREVEZA à TWO ROCK BAY.
« Ça balance pas mal aujourd’hui ! »

La baie de Prévéza est bien calme lorsque nous levons l’ancre, salués par Jean-Claude et Hélène que nous reverrons cet hiver et Kim qui chante très fort un petit air… peut-être « Ce n’est qu’un au-revoir… ».
Surveillance des bouées du chenal et des petits pêcheurs un peu ballotés, la forte houle de la pleine mer se fait sérieusement sentir jusque dans la baie.
Cap au Nord, chahutés, balancés. Heureusement que le paysage de montagnes  boisées assez sauvages permet de penser à autre chose. Nous réussissons pendant ½ heure seulement à tenir Grand-Voile et Génois, puis nous devons nous résoudre à mettre en œuvre Mr. Perkins. Nous n’osons même pas affronter les abords du petit port de Ligia, recommandé par Accalmie, tant les vagues éclatent sur les enrochements.
Il nous faut poursuivre notre chemin, admirant au passage de superbes plages de sable… désertes, inutilisables par ce vent. Une petite baie peut nous offrir un abri, derrière deux gros ilots rocheux. Un petit coin de paradis avec son eau turquoise, mais que nous ne sommes pas seuls à connaître et qui se révèlera très rouleur la nuit.
Nous avons navigué pendant 22MN assez inconfortables. La baignade est la bienvenue.

 

Mardi 26 juillet 2011. De TWO ROCK BAY à PAXOS ( Lakka)
« Un vrai salon nautique »

two rocks


Une forte pluie a surpris tout le monde cette nuit. Nos coussins sont rincés, de même que le pont. Nous décidons de continuer à remonter la côte jusqu’au port de Parga. Une heure de voile, pour constater que les abords, tout comme ceux de Ligia sont peu engageants et qu’il est préférable de nous contenter du spectacle donné par cette station dont les maisons escaladent la montagne, avant de gagner l’île de Paxos où nous savons trouver un mouillage facile et abrité.
Encore deux heures sous voiles vers l’ouest. Il est 16 heures lorsque nous jetons l’ancre dans la très belle baie de Lakka. Nous nous contentons, pour aujourd’hui, de l’entrée de la baie. Cette heure un peu avancée ne nous permet pas de choisir « notre » place ! Côté bateaux, il y en a pour tous les goûts, un vrai salon nautique, des voiliers de toute taille, de magnifiques Catamarans dont le superbe CORIOLAN VI, des yachts immenses…

lakka


C’est ici qu'en 2002 Pierre-Zorro a sauvé l’ancre d’OCEANE, d’Aline et Pierrot, d’un envasement d'ancre quasi définitif… une heure sous l’eau avec bouteille de plongée ! Que de souvenirs !

lakka

lakka

 

Mercredi 27 et jeudi 28 juillet 2011. PAXOS : Lakka.
« Nouvelle colonisation italienne »


En matinée, à l’heure où chacun reprend sa route, nous retrouvons notre ancrage favori, non loin du petit port, ce qui nous permet, tout en bénéficiant d’un mouillage pas trop revendiqué, de profiter des mouvements des annexes et de l’animation très discrète de Lakka.

lakka

lakka

lakka

lakka


Si nous avons parfois parlé de « Baie des Français », ici, ce sont essentiellement des pavillons italiens qui flottent, colonisation cette fois pacifique de la Grèce. Sans doute, tout comme beaucoup, préfèrent-ils profiter encore un peu des mouillages grecs… gratuits pour la plupart et ne pas aller enrichir les Croates. Les noms de voiliers chantent : Morgana, La perla des Huîtres , Liza.
Le petit port de Lakka a toujours autant de charme. Le commerce y est discret et efficace. Deux pèlerinages pour nous : la fabrique d’huile d’olive tenue maintenant par le petit fils et le très bon restaurant : La Piazza où nous nous régalons d’agneau et de porc à la broche. Tout comme il y a neuf ans, c’est le seul restaurant recommandé par le Routard et apparemment toujours apprécié des grecs.

 

Vendredi 29 juillet 2011.de PAXOS (Lakka) à MOURTOS (archipel)
« Un skipper réjoui »

Mon capitaine veut profiter d’un vent favorable pour aller visiter le célèbre mouillage dit de Sivota dans l’archipel de Mourtos. Comme le vent tarde à se lever, nous nous offrons une baignade en sortie de baie devant la plage semi privée d’une superbe villa, tandis qu’un plongeur professionnel initie de futurs adeptes. «  Coriolan » le superbe catamaran battant pavillon français a hissé ses immenses voiles en Kevlar pour traverser le canal de Corfou et relier comme nous le continent… une fusée, même par petit temps. Mon skipper le regarde d’un air envieux, tandis que Logos, lui aussi sous voiles, avance doucement… assailli de toutes parts : bateaux promenades, motor-boats, yachts, catamarans dans ce canal très fréquenté de Corfou. Le vent force, 15Nd, 20Nd… mon skipper à la barre est réjoui, tandis que, maintenant, Logos file fièrement ses 8Nd. L’angle étant favorable, l’équipière profite. Le génois un peu rentré et pas de ris dans la Grand-Voile, que voici 12 MN rapidement parcourus ! Nous avons gagné presque une heure sur l’horaire annoncé ! À l’approche de l’archipel, le vent faiblit peu à peu. C’est au sondeur et avec la surveillance de la figure de proue qu’il nous faut emprunter le chenal entre l’îlot Ay Nikolaos et Mourtos… 2m10 ! Sauvés !

syvota

Nous sommes dans « Middle Bay » celle dite abritée et en partie annexée par les moorings des embarcations proposées par les hôtels.
Logos se place en plein milieu du chenal et sera imité par d’autres, au grand dam des « speed-boats » à moteur qui sont obligés de ralentir ou de faire un détour.

 

Samedi 30 juillet 2011 : MOURTOS.
« Belle manœuvre ! »

Un coup de vent a été annoncé pour ce jour, nous sommes sur nos gardes !
Effectivement, à 4 heures du matin, un réveil un peu intempestif à la suite de quelques bourrasques, destinées simplement à nous réveiller… pour ensuite nous rendormir.

syvota

syvota

syvota


C’est en annexe que nous allons visiter Mourtos, qui se révèle digne de ce que nous pouvions prévoir de loin : un lieu hyper touristique aux infrastructures hôtelières nombreuses et sans doute destinées à une clientèle aisée. Les « motor-boats », zodiacs de luxe sont en attente d’être loués pour la journée. Le quai de ville où nous amarrons notre annexe est très agité et les quelques voiliers qui y ont pris place ne jouissent apparemment d’aucune commodité, à part peut-être le tuyau d’arrosage commun à tout le quai pour le remplissage des tanks à eau. La Wifi gratuite et ouverte est en panne. Quand allons-nous pouvoir mettre nos Angry Birds à jour ?
Notre petit tour en ville se révèle être décevant…  rien à voir avec Lakka mais les paysages sont très beaux, couverts d'une belle et riche végétation.
De retour sur Logos, après avoir affronté les vaguelettes levées par le vent, nous assistons à une étrange manœuvre. Un plaisancier voisin ayant préféré prendre un bout à terre pour son Bavaria 44, sans peut-être bien évaluer les profondeurs et peut-être l’impact du vent de travers, s’est retrouvé complètement envasé. Bien sûr son moteur est inefficace. Ce n’est qu’avec l’assistance de l’annexe d’un yacht voisin, tirant sur une drisse du mat que SeaFlower se retrouvera libre… belle manœuvre, assez impressionnante pour celui qui voit le voilier giter très fortement et pour madame qui, assise sur le pont, a évité de justesse de passer par-dessus bord.
Étrangement ce jour de samedi et de fin de mois, le chenal est plus calme et le vent moins violent que prévu. Nous gagnerons Corfou demain.

nous

Vers deuxième partie, de Corfou Grèce à Crotone Italie

div>