Année 2008
4ème partie EGYPTE ISRAËL
Jeudi 26 juin 2008. De Tel Aviv (Israël) au Caire (Égypte)
« Envol sous le signe d’Horus »
Un taxi conduit par Moshe nous charge devant la marina pour nous conduire à l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Nous subissons les traditionnels embouteillages du matin, Tel-Aviv avec ses hautes tours à l’architecture futuriste étant la « capitale du business ». Rien de très alarmant pour nous qui avons pris une marge de sécurité conséquente. Moshe nous dépose devant le Terminal 3 de l’aéroport. Rendez-vous est pris pour notre retour dans 15 jours, cela sera agréable de se sentir attendus !
Nous découvrons avec étonnement et admiration le hall de Ben Gourion, très vaste, très moderne, fonctionnel. Nous satisfaisons avec nos bagages aux contrôles d’usage : court interrogatoire, scanner très sophistiqué (rien de ce que nous embarquons ne doit échapper à l’œil devant l’écran !), police… avant de pouvoir confier nos sacs au comptoir d’Air Sinaï. Pas d’inquiétude, en dépit de nos guides et nos palmes et masques pour les plongées que nous avons mises au programme : pas d’excédent de poids !
Un peu échaudés par l’expérience Marmara, qui nous avait laissés à jeun, nous préférons prendre une petite collation car l’heure d’arrivée au Caire risque d’être un peu tardive, d’autant plus que le vol est annoncé « retardé ».
Embarquement « Egypt Air » sous le signe d’Horus, nouveau logo de la compagnie qu’Éric ne renierait pas tant il nous semble efficace et élégant. Un plateau « en-cas » nous est rapidement proposé : sandwichs, gâteau, café… Que d’attentions pour un vol d’une heure dix minutes !
Quelques turbulences en survol d’Égypte, un atterrissage à la limite du désert, nous voici prêts pour notre circuit au pays des Pharaon, encore un peu inquiets et si… et si… Inquiétudes vite dissipées lorsque nous lisons notre nom sur une pancarte brandie par Tahr (prononcez « Tahir ») qui immédiatement nous prend en charge pour les formalités de visa… Un début prometteur. L’aéroport du Caire fourmille de monde et de bagages gérés par les responsables des Tours Opérateurs. Nous faisons déjà un peu VIP, impression confirmée lorsque nous doublons toutes les files pour un passage privilégié et prenons place dans un Mini-Bus climatisé… rien que pour nous !!!… Ce n’est pas désagréable ! Nous avions bien lu sur le programme « pas d’autres personnes », mais il se dit tellement de choses sur les Égyptiens que nous n’osions y croire !
Les faubourgs du Caire sont soignés, avec de vastes avenues arborées, bordées de bâtiments élégants. Aurait-on modifié à ce point l’atmosphère du Caire décrite dans les livres ou les films ?
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Nous sommes rassurés lorsque nous abordons le centre du Caire. Le Caire grouille d’une vie trépidante, à pied, en voiture, chacun s’affaire sans vraiment avoir l’air de se soucier de l’autre. Apparemment pas vraiment de règles de circulation et que dire du parc automobile où les Vans pour touristes tout neufs ont l’air d’engins futuristes… Ici, c’est le règne de la 504 Peugeot qui s’achète encore à prix d’or : 9.000 euros ! On comprend mieux que certaines semblent plus dignes de la casse que de la chaussée !
Notre hôtel « Victoria Hôtel » est central, non loin de la gare Ramsès, dans une rue très animée, de ces anciens hôtels de luxe du siècle dernier qui souffre du tourisme de masse préférant les grandes chaînes internationales. Ici, un petit côté british dans le mobilier et l’ambiance… nous pourrions croiser Agatha Christie dans le salon.
Rendez-vous est pris pour le Son et Lumières des Pyramides. Nous avons donc quartier libre jusqu’au soir. Premier impératif : le « distribanque ». Notre porte monnaie ne contient que quelques livres égyptiennes données par « Ouki »… 1 livre égyptienne équivaut à 0,12 Euros... à nous les billets usagés de 100 à 1 livre… des pièces ont bien été frappées au début 2008 mais personne ne s’en sert (parait-il trop lourd, des liasses de billets en poche c’est plus facile !).
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Le temps de prendre un peu de repos et de nous rafraîchir à l’hôtel avant de rejoindre Tahr dans le hall de l’hôtel. Il est accompagné de notre guide (qui se présente avec humour : « Mohamed, prénom commun à 80% des égyptiens ! »), guide parfaitement francophone qui va nous accompagner dans toutes nos visites dans la région du Caire. Un diner est prévu dans un élégant restaurant sur la route de Giseh avant que nous puissions, enfin, découvrir les vénérables vieilles dames âgées de plus de 4500 années et leur cerbère. Nous sommes attendus, servis. Mohamed s’enquiert discrètement de notre bien être. Tout fonctionne comme promis… et espéré.
Et puis c’est la découverte magique des Pyramides et du Sphinx. Elles se dressent devant nous dans l’ombre de la nuit, aux portes du désert : Kheops la plus haute, Khephren, Mykérinos… tant de fois imaginées, aujourd’hui bien réelles, gardées par ce gigantesque Sphinx qui, dès que les lumières s’éclairent, prend vie pour nous compter l’histoire de ce site prestigieux. Une heure hors du temps, à oublier le 21e siècle, un sentiment d’éternité.
Mohamed nous a laissé savourer la magie de ce spectacle, les explications techniques et historiques seront pour demain.
Vendredi 27 juin 2008. ÉGYPTE : Le Caire.
« Et si le miracle Toutankhamon se renouvelait ? »
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19h30 : Notre chauffeur et Tahr nous conduisent à la gare de Gizeh, mieux placée que celle de Ramsès, trop centrale et permettant le stationnement des cars et Mini-Bus. Une nouvelle fois, nous sommes pris dans le tourbillon de la vie cairote, certes il y a quelques touristes prenant comme nous le train de nuit, mais aussi de nombreux égyptiens rentrant chez eux avec de volumineux cartons en guise de bagages. Tout cela est bon enfant, décontracté, certains traversent même la voie avec leurs cartons sous le sifflet du train entrant en gare. Des vieux porteurs s’affairent. Seul l’état extérieur des trains nous surprend un peu, la palme revenant à un train de soldats. Nous sommes loin de nos TGV.
Tahr ne nous quitte qu’au départ de notre train (avec une heure de retard) lorsqu’il s’est assuré que nous étions pris en charge par le responsable de notre wagon couchettes (réservé aux touristes étrangers). Qui a pu dire que les égyptiens étaient inconséquents ?
Un compartiment rien que pour nous deux, avec coin toilette… étonnant ! Soignés aux petits oignons, diner et petit déjeuner inclus dans le prix du billet et servis sur place. Nous ne résisterons pas à l’acquisition d’une bouteille de vin rouge des Pharaons (cela va de soi !) avant de nous endormir.
Samedi 28 juin 2008. ÉGYPTE : Louxor.
« Princess Sarah à Thèbes »
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Un obélisque en garde l’entrée, l’autre étant Place de la Concorde… nous avons failli avoir les deux, donnés en cadeau par le sultan mamelouk Mohamed Ali à Champollion en échange d’une horloge qui n’a jamais fonctionné... La difficulté d’acheminer le premier jusqu’à Paris l’a fait hésiter … et a permis à Louxor de conserver au moins un obélisque ! Deux géants de granite, représentant le Pharaon Ramsès II, semblent maintenant veiller sur lui et garder l’entrée du temple dont le premier Pylone (prononcé bylon par les égyptiens, tout comme Bort-Saïd, Baris, Botolémée… au début, cela perturbe, après on décrypte !) avec le récit de la bataille de Qadesh sur les Hittites glorifie aussi ce dernier, tout comme les gigantesques statues osiriaques dressées dans la première cour. On se sent tout petit, muet devant tant de magnificence.
Un seul bâtiment semble ne vraiment pas être à sa place, une étrange mosquée, perchée sur l’un des murs du Temple. Sa position élevée rappelle que toute la base du temple avait été masquée par le sable, le limon et du remblai, et ne fut dégagée qu’au cours du XIXe siècle.
Nous allons maintenant pouvoir faire une petite pause et commencer notre navigation d’Al Uqsor (le palais fortifié) à Assouan, soit 262 km, en nous laissant doucement porter par le Nil et découvrir la Haute Égypte (symbolisée par la couronne blanche, la fleur de lotus ou le vautour)
Un beau buffet diner nous attend dans la salle à manger où une table nous a été attribuée. Nous ne sommes qu’une trentaine de convives dans une salle qui pourrait en contenir au moins 150… Basse saison, absence de touristes ?
Nous voici prêts pour une nouvelle magie.
Dimanche 29 juin 2008. ÉGYPTE : De Louxor à Edfou.
« Au fil du Nil… »
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Nous avons repris notre lente glissade, Pierre filtre les photos du jour, je joue les « Récamier », étendue sur un canapé en regardant le fleuve… Tout se mêle, le présent, le passé, les lectures… et tout cela dans notre cabine climatisée… le rêve !
Lorsque « Princess Sarah » accoste à Edfou, le soleil décline et ce premier coucher de soleil sur le Nil est un ravissement .
Lundi 30 juin 2008.ÉGYPTE : d’Edfou à Assouan.
« Plus on Edfou, plus Horus ! »
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Une soirée « galabieh » est prévue ce soir, peut-être vais-je inaugurer mon déguisement ? C’est sans compter sur le spectacle magique qu’offre l’arrivée à Assouan de nuit depuis le bord de la piscine. Un pont éclairé façon Las Vegas, une longue promenade bordée de réverbères et, au fond, les lumières de la ville.
À l’éblouissement du spectacle se mêle une certaine mélancolie à la pensée que notre croisière va se terminer ici. Certes, nous continuerons à vivre à bord de« Princess Sarah » encore pendant deux jours et à bénéficier de son étonnant confort mais nous regretterons son lent et silencieux glissement sur le fleuve.
Mardi 1er juillet 2008. ÉGYPTE : Assouan
« À la gloire de Ramsès II. »
Une rude journée nous attend, commencée bien avant le lever du jour. Au programme, les temples d’Abou Simbel, au bord du lac Nasser à quelques 290 km au sud d’Assouan, soit environ 3h30 de route en plein désert et une circulation sous haute surveillance avec un départ très matinal en « convoi ». Dès 3h45, nous embarquons à bord d’une soi-disant « Limousine », en fait une simple Daewood (voiture coréenne) climatisée, différenciant ainsi une voiture individuelle d’un Mini-Bus pour rejoindre le point de rassemblement du convoi. Une quarantaine de véhicules, cars, minibus de tourisme et voitures individuelles se placent en ligne derrière un véhicule de police, après avoir acquitté les droits de passage. 4h30, la caravane s’ébranle. Chacun peut imaginer que « convoi obligatoire » veut dire que vitesse et ordre sont respectés jusqu’à l’arrivée… Eh bien pas du tout ! Bien vite, la voiture de police quitte le convoi et, alors, chacun double et redouble, ignorant allègrement les limitations de vitesse fixées à 80km/h pour un car et 90 pour une voiture. Nous roulerons plus souvent entre 130 et 150km/h. Dès la sortie de ville, c’est le désert, un reg comme dirait mon prof de géologie, tout ce qu’il y a de plus reg, c'est-à-dire sans grand charme. Il fait encore nuit, nous pouvons donc somnoler au son de la musique orientale destinée à maintenir notre chauffeur éveillé !
5h30 : le jour se lève dans ce désert triste et morne… lignes à haute tension, carrières, camions… et une route rectiligne. Le convoi s’est étiré.
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Merci Ali pour ta présentation du site.
Nous avons le temps de flâner un peu sur l’esplanade, puis de prendre un peu de repos à l’ombre en dégustant notre panier petit déjeuner… avant que le convoi ne se forme pour le retour.
La chaleur s’est faite lourde, le paysage est morne, la route est longue et monotone. Malgré la climatisation, nous nous sentons tous somnolents - même le chauffeur - et sommes heureux de retrouver « Princess Sarah » pour un bon repas et une douce sieste. Peut-être eut-il été préférable d’effectuer cette belle excursion en avion depuis Assouan… mais le budget n’eut pas été le même !
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Mercredi 2 juillet 2008. ÉGYPTE : Assouan.
« Il faut Philae doux !!! »
Assouan, cité charnière entre la Nubie et l’Afrique, était autrefois un centre commercial où transitaient pierres précieuses, or, cuivre, ébène, ivoire, épices avant d’être acheminées par bateaux sur le Nil jusqu’à la mer. Elle est intimement liée maintenant à la présence des deux barrages successifs qui ont modifié le cours du Nil en créant une fantastique réserve d’eau et une énergie nécessaires à la survie de l’Égypte.
Nous commençons par traverser le vieux barrage, construit par les Anglais entre 1898 et 19O2, alors décrit comme le plus grand du monde, pour réguler le cours du Nil et permettre une exploitation plus régulière des terres agricoles. Un barrage aux possibilités rapidement trop limitées, ce qui entraîna, plus en amont, sur l’ordre de Nasser, la construction du « Haut Barrage » entre 1960 et 1972. Malgré les difficultés diplomatiques rencontrées, la survie de l’Égypte était à ce prix. Ce gigantesque ouvrage d’art régule le cours du Nil, stocke l’eau dans le vaste lac Nasser et abrite les douze énormes turbines qui fournissent plus de 90% de l’énergie électrique de l’Égypte. Certes, les Nubiens ont eu à souffrir dans leur chair et ont dû déserter leurs villages pour s’installer ailleurs, mais, grâce à l’Unesco, la majorité des temples situés sur le site du lac ont pu être déplacés et remontés, préservant ainsi un patrimoine historique de grande valeur.
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Cette visite technique terminée, c’est en barque (heureusement placée sous la protection de l’œil d’Horus : boite de vitesse bloquée en marche avant et démarreur à la ficelle) que nous nous rendons sur l’île d’Aguikya où a été reconstruit le temple dit de Philae (car autrefois bâti sur l’île de Philae) pour le protéger d’une submersion totale après la construction du Haut Barrage. Il s’agit en fait d’un élégant temple de l’époque romaine, dédié à Isis, sœur jumelle d’Hathor et épouse aimante d’Osiris qui n’a eu de cesse de reconstituer le corps dispersé de son mari après son assassinat par son frère Seth pour lui faire trouver la paix éternelle en ce lieu. Les murs racontent cette belle histoire, mais aussi comment, un poisson ayant dévoré le sexe d’Osiris, Isis dut s’unir au dieu Amon pour être fécondée et enfanter Horus (ne cherchez pas de poissons dans les offrandes emportées dans l’au-delà par les anciens égyptiens… après ce crime de lèse majesté, ce dernier fut banni !).
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Une fois de plus nous déplorons l’effet destructeur du sectarisme religieux des chrétiens coptes qui, utilisant les temples comme églises, combattaient le paganisme en martelant les silhouettes et les visages des fresques et des bas-reliefs
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Nous embarquerons ce soir dans le train de nuit pour Le Caire après une courte visite aux souks d’Assouan, histoire de prendre l’ambiance du cœur de la ville et ne pas nous contenter de l’image d’élégante station balnéaire que donne cette ville, avec ses belles villas.et ses grands hôtels dont le célèbre « Old Cataract », séjour de prédilection d’Agatha Christie lorsqu’elle accompagnait son archéologue d’époux.
Ali nous quittera ce soir sur le quai de gare, il regagnera Louxor lui aussi en train après s’être assuré de notre confortable installation dans le train de nuit.
Jeudi 3 juillet 2008. ÉGYPTE : d’Assouan au Caire.
« Un beau livre d’Histoire ! »
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Le Caire dit islamique est dominé par l’imposante citadelle de Saladin, d’où l’on peut embraser toute la mégapole et même apercevoir, au loin, les Pyramides tout en écoutant les appels à la prière des muezzins.
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Vendredi 4 juillet 2008.ÉGYPTE : du Caire à Sainte-Catherine.
« En route pour le Sinaï! »
Avec surprise, nous constatons que deux chauffeurs accompagnent notre guide Mohamed, la distance nous séparant de Sainte Catherine étant supérieure à 400km. Du grand style… trois personnes pour nous tout seuls !
C’est par la traversée en voiture de l’étrange « Cité des Morts » étendue sur plus de 100ha que nous achevons notre circuit cairote. Les anciennes tombes ressemblant plus à des maisons (certaines très somptueuses), qu’à des tombeaux ont été investies après les années 1950 par une population pauvre, transformant peu à peu un lieu inanimé en lieu de vie.
Puis nous quittons la zone côtière pour nous enfoncer dans les Montagnes du Sinaï. Elles sont encore le domaine des bédouins, mais non plus de ces nomades qui, menant leurs troupeaux, dressaient leur campement. Les maisons sont des cubes de pierre, groupées par 3 ou 4, quelque fois plus. Les enfants sont collectés chaque jour pour aller dans une école ou un établissement secondaire. Les malades sont soignés à l’hôpital. Les véhicules style pick-up ont remplacés les dromadaires qui ne servent plus que pour le tourisme ou l’alimentation. Il ne manque que l’eau pour que le désert se transforme en un bel oasis, ce qui, peut-être, ne saurait tarder, tant les travaux d’irrigation semblent importants. Après avoir acquitté un droit, nous entrons dans un des espaces préservés, le Protectorat Sainte Catherine, réserve naturelle désignée par l’Unesco, pour rejoindre le village Sainte Catherine, point de départ de notre ascension sur le Mont Moïse.
Chambre 314 avec vue sur piscine et montagnes environnantes, de belles constructions en pierres du pays, respectueuses de l’environnement. Le souvenir de notre longue et pénible marche dans les Gorges de Samaria, en Crête, nous fait faire l’acquisition de deux beaux bâtons de pèlerins aux jolis pommeaux de bronze ciselés.
Notre nuit va être de courte durée. Réveil à 1 heure du matin pour une ascension jusqu’à 2285 mètres avant le lever du soleil.
Samedi 5 juillet 2008. ÉGYPTE : Sainte Catherine.
« Nav de nuit sur vaisseaux du désert ! »
2 heures du matin, nuit étoilée, nous sommes confiés au jeune bédouin répondant au nom d’Ahmed qui nous servira de guide tout le long de l’ascension et de la descente (les bédouins ayant de tout temps protégé ces lieux, ils en conservent la jouissance privilégiée)… 7km aller, 7 km retour et 700 marches finales, dites marches du repentir, avant d’atteindre la chapelle construite en haut du Mont où Moïse reçut les Tables de la Loi des mains de Dieu. Vrais pèlerins (le Mont Sinaï est considéré comme sacré par les trois grandes religions monothéistes, juive, chrétienne, islamique) et touristes de toutes nationalités (les français eux sont plus que rares !) se pressent au check point à côté du Monastère orthodoxe de Sainte Catherine que nous visiterons au retour et s’apprêtent à marcher sur les traces de Moïse, équipés d’une lampe électrique.
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Comme chacun le sait, le dromadaire la nuit est gêné par la lumière… c’est un poète qui préfère les cieux étoilés, les étroits sentiers loin du monde. Donc pendant une heure et demi, tout en nous balançant d’avant en arrière, nous nous efforçons d’oublier l’étroit chemin caillouteux, notre situation un peu élevée et parfois inquiétante dans le noir, pour ne nous consacrer qu’à la contemplation du ciel étonnamment brillant de constellations d’étoiles, un firmament d’une beauté à vous couper le souffle, où la moindre petite étoile a son existence. On se sent infiniment petit dans l’infiniment grand, en presque complète harmonie avec l’univers dans ce cadre sacré des Monts du Sinaï. 7km d’ascension à dos de dromadaire, c’est long, on a le temps de penser, de rêver. C’est parfois angoissant lorsque la gentille bête préfère longer le précipice parce que le sol y est plus doux mais, finalement c’est une vraie partie de plaisir en comparaison des 700 marches finales, malgré nos bâtons que nous avons récupérés. 10 marches, 50 marches, 100 marches c’est long, mais 700 taillées à même le roc, irrégulières, c’est épuisant. Étrangement, personne n’abandonnera : force mystique, envie de voir le soleil se lever dans ce cadre prestigieux.
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Du 6 au 9 juillet 2008. Égypte : Sharm el Sheikh.
« Toujours aussi magique »
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Jeudi 10 juillet 2008. ÉGYPTE : De Sharm el Sheikh au Caire
« Une belle pendule pour le frigo. »
Un mini-bus tout neuf nous attend avec deux chauffeurs pour parcourir les 500Km de route qui nous séparent du Caire, entre mer et désert, entre mer et montagnes. En cette heure encore matinale - il n’est que 8 heures - le paysage se colore d’ocre, de vieux rouge, de gris. Un petit coup d’œil au Golfe de Suez, en tout cas ce qu’il nous est encore permis d’en apercevoir, tant l’invasion immobilière s’en approprie de plus en plus les rives pour satisfaire un tourisme grandissant et la démographie galopante de l’Égypte.
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Et puis, à nouveau, le tunnel et le Caire un peu étourdissant avec son incessant concert de klaxons, que nous avions un peu oublié pendant notre intermède sous-marin. Une dernière fois nous retrouvons l’hôtel Victoria où nous commençons à faire figure de familiers et dont nous apprécions l’atmosphère feutrée et climatisée. Pas de grande vadrouille après le repas, nous nous contentons d’une petite promenade dans ce quartier très commerçant où Pierre découvre un secteur très intéressant, celui des pièces détachées pour véhicules. Et s’il trouvait une pendule de voiture (à aiguilles) qui lui permettrait de prendre le pouls de notre vieux frigidaire défaillant en vérifiant son temps de fonctionnement ? « Avez-vous une pendule de voiture ? » ce n’est pas évident à dire en arabe, jusqu’à la rencontre d’un commerçant serviable et parlant français qui nous griffonne quelque chose sur un bout de papier, à montrer à d’autres commerçants. Il ne devait pas s’agir d’insanités, puisque nous avons pu faire l’acquisition de la pendule recherchée sans provoquer trop d’étonnement vu notre look de touristes !
Un peu chahutés par l’animation trépidante du Caire, nous préférons rentrer nous prélasser dans les confortables fauteuils cabriolet de l’hôtel. Un jeune couple d’Australiens s’apprête à prendre le train de nuit pour Louxor… nostalgie en pensant au voyage magique que nous venons d’effectuer… c’est leur tour maintenant… peut-être les envions nous un peu ?
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Vendredi 11 juillet 2008. Du Caire (ÉGYPTE) à Herzliya (ISRAËL)
« Le Caire, la ville qui ne dort jamais! »
Un réveil un peu précoce après une nuit difficile, notre chambre donne cette fois-ci sur la rue, d’où un sommeil perturbé, rythmé par les coups de klaxons des noctambules cairotes. Se souvenir que le Caire est une ville qui ne dort jamais et toujours demander une chambre sur cour ! Le chauffeur est ponctuel et c’est sans encombrements que nous regagnons l’aéroport du Caire, puisque le vendredi est jour de repos ici. Les formalités sont vite accomplies. Pour la première fois, il nous est demandé de reconnaître nos bagages avant l’embarquement dans l’avion… mesure de sécurité ? Pour nous l’assurance que nos sacs et nos bâtons de marche sont bien dans l’avion. Une nouvelle fois, une agréable collation nous est servie… Onur-Marmara ferait bien de prendre modèle sur les vols France - Turquie ! L’aéroport Ben Gourion nous semble toujours aussi remarquable.
Mosche, notre chauffeur de taxi est là. Décidemment un SANS FAUTE du départ à l’arrivée et deux semaines de rêve où nous avons pu nous penser véritablement VIP, tant nous avons été l’objet d’attentions.
« Logos » nous a sagement attendus, notre petit rosier bien soigné par Fabienne, de MACH 6, a même deux belles roses. Il ne nous reste qu’à prendre un peu de repos après le rythme assez soutenu de ces deux dernières semaines et mettre de l’ordre dans nos très nombreuses photographies et souvenirs. Quelques participants au Rallye ont quitté la marina pour regagner la côte turque, d’autres sont partis, en individuels, découvrir Israël ou la Jordanie. Chacun a repris sa liberté.
Du 12 au 2O juillet. ISRAËL : Herzliya
« Jérusalem ! »
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Il nous est difficile de sortir de notre rêve égyptien qui achève de si belle façon notre saison « culturelle » : trois pays découverts, des sites prestigieux visités, des rencontres très enrichissantes. Notre frigidaire se charge de nous rappeler à la dure réalité et rend l’âme avant de nous avoir permis d’amortir la belle pendule ramenée, ce qui nous oblige à faire l’acquisition de son remplaçant… une longue intervention de 10 heures pour Pierre, couronnée par un succès réconfortant… nous avons des glaçons pour notre Raki ! Et la pendule cairote fait son travail. La chaleur et le sentiment d’en avoir assez vu nous font penser à nos chers mouillages turcs que nous avons quittés il y a 3 mois, mais il nous semble impossible de quitter Israël sans une nouvelle visite à Jérusalem dont l’atmosphère marque à jamais.
C’est donc avec la même admiration que nous abordons la Ville Éternelle et, surtout, la vieille cité avec ses ruelles où il fait bon se perdre parmi des silhouettes si spécifiques à ce lieu.
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Nous avons cette année, la chance de pouvoir accéder à l’esplanade de la Mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, haut lieu de la religion musulmane dont l’accès n’est autorisé, après contrôle, que quelques heures par jour. Sur cette vaste esplanade, dominant tout Jérusalem, trône l’élégante mosquée recouverte de céramiques bleues avec son dôme plaqué or. Nous ne serons admis ni à l’intérieur du Dôme du Rocher, ni dans la mosquée d’Al-Aqsa, n’étant pas musulmans.
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Devant le spectacle assez affligeant offert ensuite dans le Saint–Sépulcre de touristes plus soucieux de photographies au goût souvent douteux que de religiosité ou de fétichisme, nous pouvons comprendre cette volonté de préserver la sainteté d’un haut lieu religieux et souhaiterions qu’un minimum de respect soit exigé dans le Saint-Sépulcre pour permettre le recueillement.
Étrangement, les « Rebelles » ont décidés de partir le même jour. OTIUM et MACH 6 vont prendre la direction de Port-Saïd pour rejoindre la Mer Rouge, SUNDANCER II va faire route avec nous jusqu’à Chypre pour ensuite descendre sur la Crête.
Du 21 au 23 juillet. D’ISRAËL en TURQUIE.
« Notre premier thon germon ! »
11h45, formalités accomplies, réfrigérateur rempli, une longue navigation va commencer jusqu’à Chypre, si nous sommes fatigués, ou jusqu’à la marina de Finike, si vent et mer sont favorables.
24 et 25 juillet 2008.TURQUIE : Alanya
« 20 tampons, 10 photocopies, 76 TL, 2h45 !!!»
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Hasan nous a confiés aux bons soins de son second, Savas, un sympathique jeune homme parlant parfaitement anglais. C’est donc ce dernier qui nous conduit au port pour effectuer nos formalités d’entrée : 4 bureaux, 20 tampons, 10 photocopies, chacune des 4 administrations concernées semblant vouloir préserver son autorité. Il faut avouer qu’à Alanya, ils sont d’avantage sollicités pour l’accueil de ferries ou bateaux de commerce que celui de voyageurs comme nous. Petites tracasseries vite compensées par la constante gentillesse et serviabilité turque.
Il nous tarde cependant de faire trempette et de laisser Logos se balancer sur l’eau au gré du vent. Nous quittons donc Hasan et Savas avec le sentiment que nous reviendrons. La belle mug, décorée « Rallye EMYR », offerte par Hasan nous rappellera cette rencontre.
À suivre…