Année 2008
Année 2008 : 3ème partie : Le Liban
Jeudi 5 juin et vendredi 6 juin 2008. De CHYPRE (Larnaca) au LIBAN (Jounieh)
Il nous faut, au petit matin, satisfaire à l’enquête d’ « Oscar Charlie » (Military Operations Control) et décliner notre identité pour avoir l’autorisation de pénétrer dans les eaux libanaises, ce depuis 12 milles des côtes. La réception de notre VHF a été fortement améliorée, l’émission est encore parfois un peu faible mais tout se passe bien et, au lever du jour, nous pouvons apercevoir les lumières de la côte libanaise avec, au dessus, de hautes montagnes dans la brume.
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Les montagnes escaladées par de hauts buildings s’élèvent au dessus de nous. Nous pouvons, maintenant que la brume s’est dissipée, voir l’Église de Notre Dame du Liban dressée au dessus de Jounieh, amer remarquable pour les navigateurs qui semble protéger la baie.
Samedi 7 juin 2008. LIBAN : Jounieh
« Un accueil qui fait chaud au cœur »
Au réveil, tout en savourant la douceur du matin, je ne peux m’empêcher d’évoquer une amie d’enfance qui séjournant fréquemment chez sa sœur au Liban, me donnait des rêves de voyage. François, lui-même, n’avait-il pas vanté les séjours qu’il pouvait faire au Liban dans le cadre de son travail.
Nous étions là, aujourd’hui, au pied de ces hautes montagnes, prêts à découvrir ce pays dont nous avions tant entendu parler.
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Nous aurons aussi le privilège de visiter avec Ghada, une amie de Maître Massoud et Tara, fille de cette dernière, la prestigieuse École Saint-Joseph fondée par les Jésuites en 1657 accueillant aujourd’hui quelque 6OOO élèves de l’École Primaire à la Terminale. Régulièrement rénové, agrandi cet ancien couvent avec son église, sa chapelle, ses cours intérieures où circulent des élèves en uniforme, ressemble plus à une prestigieuse Public School anglaise qu’à nos collèges de banlieue ! Imaginez la qualité de l’enseignement qui y est dispensé et permet aux élèves une maîtrise parfaite du français et de l’anglais.
Il s’agit bien sûr d’une école privée où enseignants et élèves sont soigneusement sélectionnés.
Nous ne pouvions rêver plus bel accueil et sommes infiniment reconnaissants à Maître Massoud et à François de nous avoir offert cette approche de la haute bourgeoisie libanaise.
Notre retour à la marina nous a aussi permis, dans un autre domaine, d’expérimenter la gentillesse libanaise. Désireux de marcher un peu avant de reprendre un taxi, nous nous sommes égarés dans un quartier désert, loin de tout axe. C’est tout simplement un habitant de ce quartier qui nous a chargés dans sa voiture pour nous reconduire à la marina…
Pour finir cette première journée, nous avons partagé un plat confectionné par une navigatrice libanaise avec un copieux apéritif sur « SunDancer II » … Pourvu que cela dure !
Dimanche 8 juillet 2008. LIBAN : de Jounieh à Tripoli.
« Mais où sont les fameux cèdres ? »
Les « rebelles » ont décidé une excursion collective dans un mini-van conduit par un chauffeur avec, pour objectif, la côte nord du Liban et une incursion dans la montagne jusqu’à la Vallée des Cèdres.
Première surprise lorsque nous constatons que le van prévu pour 8 passagers ne peut en fait n’en accueillir que 7… qu’à cela ne tienne, nous nous serrerons !
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Il faut dire que les fameux cèdres du Liban, tellement décimés au cours des siècles car recherchés pour leur bois et leur résine (les Égyptiens en ont été grands consommateurs) sont devenus aussi rares que l’Arlésienne et ce pourrait être un jeu que de les inventorier.
Un court arrêt à Byblos au retour. Nous y reviendrons.
Lundi 9 juin 2008. LIBAN : de Jounieh à Baalbeck.
« Conduire au Liban, c’est du sport ! »
C’est décidé, nous allons faire comme pendant nos précédents voyages : louer une voiture. Cela pourrait sembler une aventure (que nous serons les seuls à tenter, vu la façon de conduire assez spéciale des libanais) mais l’aventure, Pierre aime, et surtout la liberté que procure un véhicule personnel. Une Nissan nous est livrée à la marina. Nous la conserverons 3 jours.
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Préservé des attaques du temps, le temple dit « de Bacchus » apparaît dans toute sa magnificence originelle : richesse de son architecture, de ses reliefs où Cléopâtre rivalise avec Vénus. Il n’y manque que les imposantes statues qui devaient orner chaque niche entre les hautes colonnes. Puis le temple de Vénus, le souterrain abritant un musée que nous avons visité à la lumière d’une torche électrique (panne d’électricité) et, enfin, dans un coin retiré du jardin où une rose (... de Baalbek bien sûr) m’est offerte par notre guide, la superbe mosaïque d’Hélène.
Combien nous aimerions pouvoir, en ces lieux, assister au Festival International organisé chaque été, prolongeant ainsi la magie de ce site hors du commun.
La conduite libanaise n’a plus de secret pour Pierre, je crois même qu’il aime. C’est donc très satisfaits de notre option que nous regagnons Jounieh, prêts à faire face au programme du lendemain.
Mardi 10 juin 2008. LIBAN : de Jounieh à Sidon
« Une belle soirée downtown à Beyrouth »
Puis nous quittons le bord de mer (la descente sur Tyr, plus au Sud, nous semblant un programme beaucoup trop ambitieux) pour, dans la montagne, aller visiter le Palais de Beiteddine, palais des Émirs et maintenant résidence d’été du Président de la République.
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Tout d’abord, le port, le front de mer bordé de luxueux immeubles et de grands hôtels, lieu de promenade des Beyrouthins jusqu’au célèbre Rocher aux Pigeons. Puis le centre ville « downtown » encore fermé il y 2 semaines, inaccessible en voiture par mesure de sécurité. La Place des Martyrs dont la statue centrale, commémorant le massacre perpétué par les Ottomans, porte encore les traces de l’explosion qui a tué le Premier Ministre Rafik Hariri, la Place de l’Etoile entourée d’immeubles restaurés avec soin dans le respect de la tradition de l’architecture libanaise su 18e siècle, de nombreux bâtiments religieux de toutes confessions. Nous avons la chance d’être invités à visiter avec beaucoup d’intérêt la magnifique Mosquée Al-Omari, anciennement Cathédrale Saint-Jean construite par les Croisés. Une merveille de pureté, d’élégance, l’ancien édifice ayant été scrupuleusement respecté. Les thermes romains rappellent le lointain passé de Beyrouth et son importance dans l’antiquité.
Notre soirée se terminera par une agréable dégustation de mets libanais : mézzés avec hommos, taboulé, purée d’aubergine, feuilles de vigne farcies, feuilletés, brochettes… naturellement sans ail, accompagnés d’un arak (équivalent de l’Ouzo ou du Raki).
Mercredi 11 juin 2008. LIBAN : de Jounieh à Byblos.
« Une magnifique cathédrale de stalactites »
Nous commençons cette journée par un parcours féérique dans les deux salles de la « Grotte Jeita » découverte au XIXe siècle et exploitée depuis I958. Formes, couleurs, rivière souterraine, tout concourt à la magie du site (appareil photo confisqué à l’entrée et rangé dans des boites de consignes signées… « KODAK » On ne peut pas l’inventer…). Par comparaison, la grotte de Padirac est un petit trou.
« Notre Dame du Liban » s’élève sur la colline d’Harissa dominant Jounieh. Nous nous rendons sur de mont que nous pouvons qualifier de montagne sainte pour le christianisme, plusieurs églises y étant bâties : église Maronite de St. Maron et Ste Raïssa, Cathédrale orthodoxe St. Paul et surtout ce site où se dresse une gigantesque statue de la Vierge Marie qui semble offrir sa protection à ce pays tant de fois meurtri.
Nous retournons flâner dans Jbail appelée Byblos par les Grecs, l’une des plus anciennes villes du monde, berceau de la civilisation phénicienne, carrefour du commerce du papyrus entre l’Égypte et la Grèce. Artistiquement restauré, le vieux Byblos porte l’empreinte des Croisés : le Château, l’Église romane St Jean. Le souk n’a gardé que son attrait touristique, mais la promenade est agréable et les objets présentés de qualité.
C’est presqu’à regret que nous restituons notre véhicule, préférant nous rendre à Beyrouth en taxi pour plus de liberté.
Jeudi 12 Juin 2008. LIBAN : Beyrouth
s « Un très beau musée »
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Un taxi nous dépose devant le Musée National où nous pouvons contempler et photographier, en toute liberté, de splendides pièces qui, pendant la guerre en 1975, avaient été soigneusement coulées dans du béton et préservées dans les sous-sols. Pas de surcharge, mais la présentation aérée, au rez-de-chaussée, de sarcophages, de statues, dont celle d’un grand sphinx d’inspiration égyptienne. À l’étage, des vitrines riches en bijoux, vases et surtout ces étonnants soldats phéniciens.
C’est à pied que nous retournons dans le centre ville, non sans avoir, au passage, fait une halte sous la tente mausolée abritant la dépouille du Premier Ministre Rafik Hariri et de ses gardes du corps assassinés en 2005.
Ce centre ville découvert la nuit, présente le même charme de jour et témoigne de la volonté de renouveau de Beyrouth qui avait tant souffert de la guerre civile.
Du vendredi 13 au dimanche 15 juin 2008. LIBAN : Jounieh.
Lundi 16 et mardi 17 juin 2008. Du LIBAN (Jounieh) en ISRAEL (Haïfa)
« Attention au United Nations Navy Warship !»
Une longue journée et une aussi longue nuit nous attendent, 1O5 milles à couvrir dans un secteur un peu chaud vu les inimitiés entre le Liban et Israël et les mesures de sécurité prises par ces deux pays.
Officiellement, nous partons pour Port Saïd à 240 milles… attention à répondre correctement à l’interrogatoire des navires militaires de surveillance et à conserver le bon angle de navigation jusqu’à la frontière.
D’énormes tankers nous signalent l’approche du port d’Haïfa et c’est escortés par la vedette des gardes-côtes que nous rejoignons le quai de l’immigration. Cette fois-ci, pas de visite approfondie de Logos mais nettoyage de la barre et du porte-verres extérieur pour la recherche d’explosif ou de drogue et questionnaire style recherche d’Alzheimer… soulagement lorsque nous apprenons que les deux enquêtes sont négatives. À nous le bel accueil annoncé au Carmel Yacht Club dans la marina Quishon…
Nous comprenons mieux aujourd’hui le sourire amusé de navigateurs rencontrés à Chypre… La marina : deux pontons en fond de port dans une eau « maronnasse », loin de toute commodité ; le Yacht Club : un nom à ne pas prononcer tant les relations sont tendues entre les responsables de ce Club et ceux de la « marina »… Nous qui nous attendions à un accueil triomphal ! Une fois de plus nous nous rendons compte que nous avions été dupés et que l’alléchant programme initial n’était qu’un leurre. L’endroit est, malgré tout, sympathique et les « résidents » israéliens très ouverts et désireux de nous aider. Pierre avec son antenne boite de balles de tennis réussit même à capter une WIFI. Que demander de plus ?
Mercredi 18 juin 2008. ISRAEL : Haïfa
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Jeudi 19 juin 2008. ISRAEL : HAIFA
« Les Baha’i Gardens »
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Le cadre est magnifique, la vue sur Haïfa et la mer superbe, mais l’atmosphère entretenue par les gardiens de ce lieu est assez perturbante comme s’ils voulaient imposer une rigueur religieuse à cette visite… Beaucoup d’argent semble en jeu !
Nous quitterons Haïfa demain matin et effectuons les formalités de départ de la marina, ne pouvant attendre l’heure d’ouverture des bureaux.
Vendredi 20 juin 2008. ISRAEL : d’Haïfa à Herzliya.
« Hassan est là ! »
C’est avec « Sun Dancer » qu’à 7h30 nous quittons notre « marécage », croisant les pêcheurs matinaux. Haïfa Radio nous souhaite un bon voyage et nous autorise à naviguer à moins de 5 milles des côtes… environ 50 Mn à parcourir avec un vent contraire, un courant contraire qui même au moteur, ralentissent notre progression mais avec la sérénité d’une navigation autorisée sous surveillance discrète.
À l’approche de la marina, de nombreuses voiles égayent la mer, départ de voiliers du célèbre Rallye EMYR (Rallye sérieux mais trop rapide dans le temps) ? Virements de bord de voiliers israéliens s’entrainant (Shabbat commence le vendredi) ? Pourvu qu’ils n’aient pas oublié de nous garder quatre places et surtout d’en avoir informé le gardien de faction, les bureaux étant bien entendu fermés.
Samedi 21 juin 2008. ISRAEL : Herzliya.
« C’est un peu dimanche »
Atmosphère dominicale ou plutôt shabbatale à la marina. Nous retrouvons les sportifs qui courent sur la digue extérieure, les enfants qui s’entrainent en « optimists » tandis que les voiliers sortent avec leurs équipages s’exercer en mer, les familles en promenade et savourons cette journée à l’atmosphère de week-end après la navigation un peu lassante d’hier.
Le centre commercial nous apparaît toujours aussi luxueux. Certaines boutiques sont fermées, mais il nous est possible d’effectuer un avitaillement en fraîcheurs.
Dimanche 22 juin 2008. ISRAEL : HERZLIYA
« Judy, 4 ans plus tard»
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Il nous reste maintenant à nous préoccuper de notre voyage en Égypte réservé, mais seulement à partir du Caire, que nous devons donc rejoindre par nos propres moyens. « Ouki », pour avoir expérimenté le circuit proposé par « Soleil sans Fin », nous déconseille le bus Tel-Aviv – Le Caire… trop long (au moins 15 heures de route avec changement de bus à la frontière), très inconfortable car surchargé. Il ne nous reste donc plus qu’à augmenter le budget initialement prévu et trouver un vol Tel-Aviv – Le Caire.
C’est chose faite après une visite productive à l’Agence « Club Med ». Nous nous envolerons le 26 juin au matin pour le Caire sur un vol Air Sinaï.
Nous sommes heureux de retrouver Judy Gonen que nous avions rencontrée il y a 4 ans à Yacht marine et dont nous avions déploré l’absence lors de notre précédente venue à Herzliya.
Souvenirs évoqués, nouvelles de chacun. Judy doit rejoindre Ilan en Italie où il s’affaire à la finalisation de son voilier futuriste. Un très agréable moment.
Lundi 23, mardi 24 et mercredi 25 juin 2008. ISRAEL : Herzliya.
« En attente d’un beau projet »
Ce voyage projeté nous semble un nouveau rêve que nous allons réaliser, mais comporte encore une part de doute et d’inquiétude, tout ayant été traité par internet. Le programme est bien ficelé et a pris en compte toutes nos attentes, divergeant en plusieurs points d’un circuit lambda. Cela semble presque trop beau. C’est un peu quitte ou double.
En attendant, je lis, prends des notes, me souviens de mes cours de 6e au Lycée, de ma première visite au Louvre. Merci à Arthur de nous avoir aidé à faire revivre cette fascination que l’Égypte avait exercée sur nous dans notre enfance.
Nous profitons de l’ambiance de la marina et sommes aux premières loges pour une compétition de danse.
Demain, départ vers l'Egypte.