ACTUALISATION 2003

spi

___ Notre première visite à Istanbul___

 

 

Jeudi 25 septembre 2003 au soir - vendredi 26 septembre au matin de Marmaris à Istanbul

« 15 heures en car »

Il est 18h30 lorsque le car de nuit affrété par la Compagnie Pamukkale se met en route rempli de passagers turcs. Un superbe Mercedes tout neuf. Occupant les premières places, le très beau paysage entre Marmaris et Izmir s’offre à nos yeux puis la nuit s’épaissit et commence cet étrange voyage qui nous fait découvrir une animation insoupçonnée. Elle n’est pas sans rappeler cette vie nocturne des voyages en train de nuit. Les stations de chemins de fer sont remplacées par de vastes gares routières où se retrouvent des cars de toute provenance pour des destinations variées. Des gens s’agitent à la recherche de leur correspondance, d’autres se restaurent sous les appels des hauts parleurs (heureusement que nous avions pris un car direct, avec le peu de turc que nous avons à notre disposition il eut été difficile, dans ce contexte, bien loin du tourisme, de nous faire comprendre). Un court somme entre deux arrêts et, à nouveau, cette vie fourmillante qui fait d’un banal voyage une aventure. Le jour s’est levé lorsque notre car prend place dans le ferry pour traverser la mer de Marmara.

Nous voici parvenus à notre destination et, déjà, Istanbul s’empare de nous avec son atmosphère indéfinissable mais qui, immédiatement, fait appel à notre imaginaire en nous transportant dans un monde entre Orient et Occident.

Vendredi 26 septembre ….mercredi 1er octobre 2003 ISTANBUL

« A nous deux Istanbul...! »

Quelques moments de repos dans un petit hôtel de Sultanahmet indiqué par le Guide du Routard « Buhara Otel », un très bon choix que nous pouvions à notre tour recommander tant pour la qualité de l’accueil familial offert, que pour la vue superbe sur le Bosphore et la Mosquée Bleue dont on bénéficie durant le petit déjeuner (fort copieux). ATTENTION : En 2010, les prestations qui nous ont été relatées sont désatreuses. Changement de propriétaire ?

Une bonne douche et nous voici prêts à devenir « stambouliotes »pour 5 longs jours en vivant au rythme de cette ville au passé prestigieux, charnière entre l’Orient et l’Occident, l’Europe et l’Asie, intimement liée à cette mer qui vous invite constamment au voyage.

Nous sommes au cœur historique d’Istanbul, là où les civilisations se sont croisées, dans cette péninsule comme protégée des attaques de la modernité par les eaux de la Corne d’Or et du Bosphore. Byzance s’est effacée devant Constantinople qui elle-même s’est fondue dans « Stamboul »depuis le 15e siècle.

Les appels des Muezzins, ces lancinantes mélopées qui dès le lever du jour déchirent le silence de la nuit ont remplacé les carillons des cloches de la Chrétienté, de fins minarets se sont dressés vers le ciel.



De la rayonnante « Nouvelle Rome »aux 7 collines, fleuron de l’Empereur Constantin 1er il ne reste que peu de choses rencontrées au hasard de nos premières flâneries :

- Une vaste place sans grand charme maintenant dite de « l’Hippodrome ». Deux obélisques s’y dressent, l’un « muré », l’autre tronqué pour faciliter son transport depuis l’Egypte ; à proximité, la colonne « Serpentine ». Ne cherchez pas les serpents, l’un est au British Muséum, l’autre au musée archéologique d’Istanbul.

Nous sommes loin de cet hippodrome grandiose de Constantin dont les chevaux si célèbres, fierté de sa loge ont vu bien « du pays » : de Delphes à Rome puis Constantinople, pour partir à Venise avec les Croisés, caracoler à Paris sous Napoléon, être finalement restitués à Venise et emprisonnés dans la Basilique St Marc pour cause de pollution extérieure.

- Une impressionnante « Citerne Basilique », belle cathédrale qui se mire dans l’eau, 10000m2, 366 colonnes, certaines empruntées à des sites archéologiques célèbres - dont celles provenant de Didyme ornées de têtes de Méduse. Simple réserve d’eau alimentée par l’Aqueduc de Valens pour préserver la ville antique. Le silence, des jeux de lumière lui donne maintenant une atmosphère féerique.

- Les « Murailles de Théodose » ceinturaient l’ancienne cité pour tenter de la protéger contre les attaques ottomanes. Les murs et les tours encore debout sont classés au Patrimoine de l’Humanité comme si l’Occident voulait rendre hommage à une longue et vaillante résistance.

 

Mais pour se replonger dans cette époque où Constantinople, évinçant Rome, faisait rayonner la Chrétienté jusqu’aux portes de l’Orient, une longue visite au Musée Archéologique s’impose. Alexandre y voisine avec Sidon et Halicarnasse…

- Des églises transformées en mosquées puis en musées. La plus célèbre d’entre elles est « Sainte Sophie » témoin de cet effacement de l’Occident devant l’Orient. « Sainte Sophie », en fait « Eglise de la Sagesse », qui pendant 10 siècles a été le plus grand monument religieux de la Chrétienté, toujours enviée, jamais égalée : 6 ans de travaux, 10 000 ouvriers, les plus beaux matériaux pris en Europe et en Asie. Ephèse, Athènes, Delphes n’ont-ils pas fourni nombre de piliers ? Rien ne fut trop beau pour l’Empereur Justinien, inspiré par un ange. Il n’est donc pas surprenant que « la Basilique d’Or », appellation donnée sans doute pour la richesse des mosaïques qui l’ornaient, ait suscité l’envie des Sultans.

Si certaines mosaïques ont disparu sous le badigeon des iconoclastes, celles représentant Marie entre le Christ et St. Jean ont été préservées. « Ste Sophie » a sans doute perdu son âme, surtout depuis sa mutation en musée sous la république, mais elle dresse encore avec fierté sons imposante stature de briques, surmontée d’une vaste coupole grise encadrée par quatre fins minarets marquant ainsi le passage de l’époque byzantine à la période ottomane. Les Sultans ont remplacé les Empereurs. « Stamboul » avec ses mosquées, ses bazars est née.