Dernière mise à jour : 2009

Le 23 août 2009 nous retrouvons, au mouillage de Pupa à Marmaris (Turquie), le bateau Marchoureve, Claudine et Jean Michel, et décidons de faire route ensemble vers le golfe de Bozburun. Escale à Serce Limani et, le matin, départ de conserve vers la crique de Kizil Adasi. Une Gulet occupe la place mais nous promet un départ imminent. "Marchoureve" prend son mouillage à côté du bateau en partance ; nous attendons sagement en jetant notre ancre par 20 mètres de fond devant la pointe Nord de la crique. Peu de temps après, la place se libérant, nous relevons la pioche. Et là, grosse inquiétude. La chaîne se tend, le guideau grince, ralenti et peine anormalement pour le relevage. Lentement, trop lentement à notre goût, maillon après maillon, l’ancre monte avec des bruits inquiétant provenant du roulement du davier. Le matériel va-t-il résister à un tel effort ? Le disjoncteur thermique qui protège le moteur finit par surchauffer et la remontée est interrompue. Une autre Gulet vise la place… mais comprend vite qu’il est inutile d’insister. Après quelques minutes pour pouvoir réarmer le disjoncteur, le guideau condescend à reprendre son effort. L’ancre n’est plus qu’à 10 mètres et finit par être visible… Non, pardon, pas l’ancre qui, elle, est totalement masquée, mais une énorme masse métallique sphérique. Et, plus la forme apparaît, plus la surprise est grande. Il faut bien se rendre à l’évidence, l’ancre s’est prise dans un corps de mine, une vraie mine datant de la guerre 14/18 et qui a certainement fait de gros dégâts à un bateau. Et nous voilà avec l’ancre piégée dans cette énorme demi-sphère de plus d’un mètre de diamètre.

 

Jean-Michel « ex Ingénieur des mines » arrive à notre secours tandis que Martine fait grise mine et que Claudine, mine de rien, filme la scène. Nous approchons le bateau de la rive et réussissons à suspendre l’engin de mort à un bout, soulageant l’ancre, toujours fichée et emprisonnée dans le métal. De grands coups de marteau, un pied de biche et une plongée réussissent à la dégager. Logos est libre. Il paraît que j’avais la mine sombre.

Maintenant, une fois retournée pour faire apparaître sa forme bien caractéristique, par 3 mètres de fond, la mi-mine attire les visiteurs, les intrigue. Certains pensent même qu’il s’agit d’une amphore. Belle fin de carrière pour une tueuse.
PS : Merci à M. Archimède, l’« inventeur » de la poussée, cette dernière a bien soulagé la mine immergée. Notre guindeau le remercie...

Pierre et Martine sur LOGOS septembre 2009