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___ Attention!!! Filets dérivants... ___

 

 

ATTENTION FILETS DERIVANTS !!!

Une rencontre difficilement évitable et classée « dangereuse » :

  1. Si c’est au moteur, l’hélice est prise dans le filet et l’arbre risque d’être faussé, le presse étoupe endommagé. Dégâts importants assurés.
  2. Si c’est à la voile, le temps de réagir, le bateau va freiner brutalement accrochant les mailles par l'hélice, la quille et le safran.
  3. Si vous plongez pour vous dégager, les mailles de ces filets sont conçus pour piéger la moindre aspérité donc masque et palmes sont des proies faciles et, une fois prisonnier, le drame est à l’ordre du jour.

Récit de notre aventure 2010 :

Le 17 juillet 2010

  1. Les conditions

Suite à une panne de moteur, nous rallions Marmaris et la navigation n’est pas très souriante. Après une première journée avec un vent capricieux qui s’est arrêté à 4 heures du matin, un petit remorquage par un bateau ami nous a permis de retrouver un peu de vent, la seconde nuit s'annonce bien lancinante. Pas un souffle d'air. Nous sommes immobiles. Autant patienter en avançant un peu. Nous relançons le moteur de l’annexe, celle-ci bien sanglée au bateau. Nous sommes propulsés à la vitesse de… 2N. Gymnastique toutes les heures pour lui remettre un litre d'essence. Bien que la mer soit plate, la houle est bien là et l'escalade est sportive mais ça occupe. La veille est difficile mais nous résistons au sommeil. À minuit, au moment du ravitaillement en essence, le pilote se met en alarme : impossible de tenir le cap. Un coup d’œil au GPS nous apprend que notre vitesse est tombée à 0 Nœuds.

  1. Pris dans le filet dérivant

Courant contraire ? Non ! Nous sommes pris dans un filet dérivant. Totalement invisible et pas balisé, sinon par une loupiote à chaque extrémité… et, comme chaque filet mesure au moins 3 Nm… Tentative d’appel des Coast Guards mais pas de connexion téléphonique. Les appels sur la VHS restent sans réponse. Pas question de plonger en pleine nuit pour libérer le bateau, un filet c’est fait pour piéger les Thons et même ceux avec un C… Donc, nous laissons nos feux de route, allumons aussi une lampe flash et nous nous couchons en attendant le lever du jour. À 4 heures du matin, les pêcheurs nous rejoignent et nous accusent de dormir en naviguant !!! Ils finissent par décider de relever les deux extrémités de leur filet (ce qui leur prend deux bonnes heures) et coupent leur engin de pêche.

filet

Nous sommes libérés mais pas libres, Logos est toujours dans les mailles du filet !!! Le vent s’est levé... dans le nez. La progression avec l’annexe devient impossible, et à la voile, pas question de tirer des bords, le safran est pris dans le filet, l’amplitude de la barre est limitée. Ils acceptent alors de nous prendre en remorque jusqu’à Marmaris (environ 25Nm) et c’est à grande vitesse que nous rejoignons le mouillage proche de la marina de Marmaris. L’ancre est lâchée à la volée. Le patron pêcheur ose nous réclamer le prix du filet et du remorquage… Rien que ça ! Notre refus véhément nous vaut d’être maudits jusqu’à la 3ème génération au moins…

  1. La libération

Le plus dangereux reste à faire : enlever ce qui reste du filet, coincé dans le safran et l’hélice (qui, heureusement ne tournait pas). Quatre apnées ont été nécessaires et, sur les 4, le masque (ou son tuba) s’est pris 2 fois dans les larges mailles : arrachage en catastrophe du masque pour pouvoir refaire surface. Pour finir, au moment où le filet a été libéré, une palme puis la seconde se sont prises dans les mailles. Arrachage des palmes indispensable pour pouvoir remonter.

Amis voileux, si cette mésaventure vous arrive, ne plongez pas de nuit et si, de jour, vous devez vous risquer à vous débarrasser de ce piège, ceinturez-vous d’un bout et ayez une réelle assurance à bord qui pourra vous tirer vers la surface en cas de besoin.

Le morceau de filet une fois à bord nous a montré une structure assez artisanale avec des mailles de 20cm de côté, 3 mètres de profondeur et, en guise de bouchons, une longue bande de mousse blanche et rouge. Une petite lampe à chaque extrémité (il faut être discret) est sensée indiquer la présence de l’engin. Même si, en navigation, vous avez la chance de l’apercevoir, ce sera trop tard, que vous soyez à la voile ou au moteur.

En ce qui concerne les filets au large de Marmaris, ils sont posés la nuit, autour du point suivant : 36N 28 23 et 28E 25 16


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