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Mise à jour : 2010

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___ Notre opinion sur les deux "CHYPRE" ___

 

 

2005, 2008, 2010 : LES DEUX CHYPRE VUES PAR LOGOS

Remarque préalable : Chypre a subi une douloureuse partition. Il n'est pas de notre ressort de pouvoir juger des torts de chacun dans cette confrontation qui laisse des traces indélébiles de la bêtise humaine. Néanmoins, notre objectivité passe par notre vécu et nous n'avons aucune raison de prôner la langue de bois. Seul parlera notre coeur... et le mien (Pierre dixit) ne peut oublier qu'il a été marqué par des affrontements terroristes meurtriers et qu'il est, lui aussi un déraciné.


Chypre Sud (dit Chypre grec) nous est apparue comme une nation non dépendante même si la Grèce reste très présente. Nous parlerons donc plus facilement de la Chypre "grécophone", ceci dans l'espoir qu'ils sauront de plus en plus prendre leurs décisions loin de l'obédience qu'a cherché à lui imprimer un certain Archevêque Makarios (Y. Arafat l'aurait-il pris en modèle?). Par contre, la Chypre du Nord ou République Chypriote Turque n'est, en réalité, qu'une province ne vivant que des apports financiers du continent (état ou investisseurs privés) et d'une armée importante, cantonnée dans de nombreux sites. Ceci dit, notre voilier nous a permis ce qu'il est quasi impossible de réaliser en un seul voyage, à savoir, dans la continuité, visiter et s'imprégner des deux Chypre.

 

1. Chypre Grécophone

Une région florissante, aseptisée à l'européenne. Une belle agriculture, des produits alimentaires de qualité, y compris une excellente charcuterie traditionnelle. La monnaie (Livre chypriote) va être remplacée par l'Euro en 2007.

Les fonctionnaires que nous avons rencontrés (secteur Ouest de Paphos) ne sont pas trop zélés et appliquent la loi ... anglaise (84 années de colonisation laissent des traces) avec une certaine liberté... Cette opinion est en vive contradiction avec celle, très vindicative, de certains voileux qui ont abordé le secteur grécophone par Larnaka, en venant de Famagusta. Les radars avaient repéré leur escale en secteur ennemi et l'accueil a été plus qu'hostile.

ATTENTION, éviter d'aborder un port de Chypre Sud l'après midi et le Week End, il vous en coûtera au moins 60€ (tarif fluctuant selon le port) pour le douanier qui ne se déplace pas pour rien hors horaires légaux !!!

L'ambiance générale est très agréable. Très bon accueil, gens très souriants, nous saluant même sur notre passage... rien à voir avec les cousins coincés de Grèce.

Une infrastructure routière remarquable (mais les anglais ont laissé, entre autre, une empreinte désastreuse pour les autres : la circulation à gauche).

Les paysages sont magnifiques, principalement dans l'important secteur montagneux.

De belles richesses archéologiques très bien mises en valeur.

Le vin est de qualité (inventé à dit-on à Chypre il y a 3000 ans). Dans une winery, nous avons pu remplir nos cubis! Chouette!!!

La météo est très agréable, très régulière (comme en Israël): un vent du nord de 10 à 15 Noeuds se lève vers 12h et se calme vers 18h. 340 jours d'ensoleillement! Tous ces facteurs attirent touristes et "Tamalou" british et retarde, si tant est qu'elle en aient envie, le départ de l'armée britannique et la libération d'un beau secteur de la côte.

La vie y est un peu moins chère qu'en France mais tout de même assez élevée.

Côté accueil des voiliers, si Larnaka et Limassol ont des marinas dignes de ce nom - mais très chères - à Paphos, c'est l'aventure. d'innombrables ancres et grappins encombrent les fonds du port, les chaînes se croisent, les pontons sont réquisitionnés par la Marine Police ou par les P... C..., et les pêcheurs occupent le reste. Mais, une fois mouillé, les angoisses de la recherche s'estompent. Une marina en cours de finition (Latçi, Nord de l'île) pourrait être une autre escale envisageable en venant de Grèce ou de Turquie.

Les grécophones sont meurtris par la partition et nous avons rencontré une famille chypriote qui a encore le coeur gros d'avoir dû quitter leur maison de Nicosie, par malchance située dans le secteur occupé par les turcs. Aucune envie néanmoins de reprendre les armes pour récupérer les territoires perdus. Par contre, il est toujours difficile de regarder un vieux chypriote et de penser qu'il a peut-être fait partie de la milice semi clandestine de l'Archevêque Makarios et qu'il a fait le coup de feu contre les turcs pour les faire partir.

 

2. Chypre Turc

Une région qui commence à savoir utiliser des territoires qu'ils ont, en 1974, militairement occupés pour éviter un massacre de leur ressortissants. Ce même Archevêque, déjà cité, utilisait en effet son pouvoir sur Chypre pour tenter de prendre celui de la Grèce et y rattacher l'île, sacrifiant au passage la population d'origine turque. Pendant ce temps, les anglais tergiversaient, les États-Unis et l'URSS s'affrontaient à couteaux tirés pour que Chypre rentre dans leur giron tout en faisant respectivement les yeux doux aux turcs et à Makarios. Une fois de plus, les hommes ont payé un lourd tribu à ces luttes de pouvoir. Les chypriotes turcs savent qu'ils ne sont pas officiellement reconnus internationalement. Pas de tampon sur le passeport (nous en avons l'habitude), pas d'adresse postale officielle (écrire à Mersin 10 et non à Girne). De même lorsqu'un produit est manufacturé en République Chypriote Turque, il est marqué "Made in Mersin 10".

Les orientations prises par les chypriotes turcs pour être moins dépendants du continent sont un peu inquiétantes. Chypre Nord va devenir le Las Vegas de la Turquie, si ce n'est déjà l'Ibiza!!! Alcool moins cher et libre, très nombreux casinos, innombrable boites de nuit sur la route de Girné à Nicosie. La route proche de la mer (mais rarement côtière) est en pleine construction (pas toujours de de bon goût). Les Tours Opérators boudent Chypre turc au profit du Sud, mais cette absence est compensée par les fortunes de Turquie qui viennent impunément s'amuser dans la République Chypriote Turque. Malheureusement, Nicosie Nord est oubliée dans la distribution et mettra du temps à se remettre de sa blessure et de son mur. Où iront les dons de l'Europe?

A l'inverse du sud, nous n'avons pas noté de trace d'une culture spécifiquement chypriote, beaucoup d'habitants sont venus directement de Turquie et y ont amené leurs habitudes de vie, ce qui, pour nous, n'est pas un reproche, bien au contraire. L'accueil est tout aussi convivial que sur le continent. Le premier jour, vous êtes un ami, le second, vous êtes de la famille. Et, ici plus qu'en Turquie, ils ont à coeur de vous remercier d'avoir choisi de visiter leur territoire.

La côte Nord est protégée par une très belle barrière montagneuse et offre des paysages splendides. L'arrière pays est plus morne, surtout une fois les moissons accomplies. Le doigt de l'Est qui s'enfonce dans la mer est une zone protégée, réserve naturelle, ce qui compense la vérole urbanisante des environs de Girne. Le réseau routier est très beau et les turcs y travaillent activement.

Leurs vestiges archéologiques sont assez importants et s'étalent dans la chronologie historique des romains aux Croisés, byzantins...

Chypre est, dans son ensemble une île qui mérite amplement les trois escales que nous lui avons consacrées. Nous n'y reviendrons pas spécialement mais, si l'occasion se représente, nous saurons comment l'aborder.

Et, pour le rêve, quelques photos sans frontière, du Sud au Nord.

Fort de Paphos

Mr Pelicanos, vedette facétieuse
du restaurant bien nommé "Le Pélican"

Mosaïques à Paphos

Vierge de Hykkos

Temple d'Apollon à Kouria

Winery à Linos

Les rochers d'Aphrodite

Monastère de Bellapais

Fenêtre de la reine à Hilarion

Caravansérail à Nicosie

Maison du vieux Nicosie

La tombe au baume miraculeux
de St Mamas

St Nicolas (façon Gothique Reims),
mosquée à Famagusta

Statue romaine à Salamis

La côte préservée du Nord Chypre

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